COVID-19 : quel impact épidémique attendre de la dose de rappel ?

  • Caroline Guignot
  • Actualités Médicales
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Le 29 novembre et le 2 décembre derniers, des chercheurs de l’Institut Pasteur ont publié coup sur coup deux rapports complémentaires sur l’impact de la décroissance de l’immunité liée à un schéma vaccinal anti-SARS-Co-V2 à deux doses et sur la façon dont la reprise en main des gestes barrières et l’adhésion des adultes à une troisième dose de rappel pourrait modifier la cinétique actuelle de l’épidémie.

Ainsi, si les taux de transmission observés fin novembre restent inchangés et que 400.000 doses peuvent être injectées quotidiennement en France, on peut s’attendre à un nombre d’hospitalisations cumulées de 215.000 entre novembre 2021 et mai 2022 si l’on estime que l’adhésion de la population adulte à la dose de rappel est moyenne (80 % chez les plus de 50 ans et 50 % chez les 18-49 ans). Dans ce cas, les besoins en soins critiques seraient compris entre 4.800 et 8.000 lits.

En revanche, si le rythme d’administration quotidienne peut passer à 600.000 et que l’adhésion de la population est plus élevée (95 %), on peut s’attendre à ce que le nombre d’hospitalisation cumulées tombe à 176.000, et celui des lits de réanimation à 2.900-4.800 lits. Une modélisation qui est à mettre en regard des chiffres communiqués par les pouvoirs publics le 7 décembre, où plus de 680.000 doses avaient été injectées en 24 heures…

Evidemment, les chercheurs insistent sur le fait qu’il s’agit de scénarios, posés « sur la base de données incomplètes et d’hypothèses incertaines. » Leur hypothèse de départ est notamment que l’efficacité des deux doses du schéma vaccinal contre l’infection passe de 80 % à 50 % après 6 mois, et que son efficacité contre l’hospitalisation passe dans le même temps de 95 à 85 %.

Enfin, ce travail est l’occasion de rappeler l’importance des gestes barrière sur l’ampleur des dynamiques observées : en réduisant de 10 % le taux de transmission grâce à une plus grande vigilance de tous (hygiène des mains, port des masques, distanciation physique...), le nombre cumulé d’hospitalisation pourrait encore être abaissé à 118.000 !