COVID-19 : Position de la HAS sur le rappel vaccinal avec les nouveaux vaccins bivalents

Cet avis intervient alors que les cas de COVID-19 repartent à la hausse en France, +58% en une semaine avec une incidence atteignant 292/100.000 au 17 septembre.

Trois vaccins bivalents

Ces dernières semaines, l'Agence européenne du médicament (EMA) a validé trois vaccins bivalents : les vaccins de Moderna et de Pfizer BioNTech qui ciblent la souche originale et le variant Omicron BA.1, puis la semaine dernière le vaccin de Pfizer BioNTech qui cible la souche originale et les variants Omicron BA.4 -BA.5, ces deux souches représentant actuellement la quasi-totalité des variants en circulation sur le territoire (99%).

Les personnes concernées par ces recommandations 

• Les plus de 60 ans ainsi que les adultes de moins de 60 ans à risque de forme grave de la maladie. C’est-à-dire, ceux qui ont des comorbidités qui les exposent à ces formes sévères, les femmes enceintes, dès le 1er trimestre de leur grossesse, les personnes immunodéprimées quel que soit leur âge, les enfants et adolescents à haut risque souffrant de pathologies le justifiant.

• L'entourage de ces personnes (stratégie de cocooning) ainsi que les personnes qui sont en contact régulier avec elles : professionnels du secteur sanitaire et médico-social.

Concernant les personnes de moins de 30 ans, la HAS maintient sa recommandation de n'utiliser que les vaccins Comirnaty® (Pfizer BioNTech).

Un bon rapport bénéfice/risque attendu

Pour la HAS, il ne fait aucun doute que ces vaccins bivalents sont mieux adaptés aux variants en circulation. « À l'image des vaccins contre la grippe saisonnière, actualisés chaque année pour prendre en compte les virus qui sont les plus susceptibles de circuler pendant l'hiver, les vaccins à ARNm bivalents ne sont pas des nouveaux vaccins mais des vaccins adaptés aux souches circulantes ».

Balayant d’avance les éventuelles critiques sur le peu d’études ayant évalué ces nouvelles versions vaccinales, la HAS explique : « l'évaluation des vaccins bivalents à partir d'études expérimentales plus limitées que lors d'une évaluation initiale permet d'accélérer l'accès à des vaccins plus adaptés au contexte épidémique et à la souche du virus en circulation. De plus, le recul important acquis depuis le début de la crise sanitaire concernant les vaccins à ARNm, et l'expérience engrangée au sujet des vaccins adaptés aux souches circulantes, y compris dans le cadre de la grippe saisonnière, justifient et autorisent le recours à ce type de données » avant d’ajouter : « l'efficacité clinique attendue pour ces nouveaux vaccins bivalents est au moins équivalente voire supérieure à celle des vaccins originaux monovalents, sans que cette probable supériorité puisse être actuellement démontrée en vie réelle. Quant à leur tolérance, qui a été étudiée, elle est identique à celle des vaccins monovalents ».

Rappel : ne pas attendre la disponibilité des vaccins bivalents

En attendant l’arrivée des vaccins bivalents et alors que l’épidémie repart (le taux de reproduction du SARS-CoV-2 est à nouveau supérieur à 1), la HAS incite les personnes à risque qui n’ont pas reçu de second rappel dans les délais conseillés (entre 3 ou 6 mois selon l'âge depuis la date de la dernière injection ou infection) à recevoir des rappels avec le vaccin monovalent qui est efficace contre les formes sévères de la maladie.

Quels vaccins de nouvelle génération et pour quand ?

Les nouveaux vaccins bivalents sont déjà disponibles aux Etats-Unis et au Canada mais la date exacte de leur mise à disposition en France n’a pas été annoncée.

Seul indice, la HAS recommande de coupler l’inoculation en rappel de ces nouvelles versions vaccinales à celle de vaccination contre la grippe saisonnière qui démarrera le 18 octobre prochain.

Pas d’information non plus sur le ou les types de vaccins bivalents qui seront disponibles en France et sur leur place respective ? La question reste ouverte comme le confirmait dernièrement dans nos colonnes le Dr Benjamin Davido, infectiologue et référent Covid-19  à l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches :  « la question se pose et je n’ai pas aujourd’hui la réponse car personne ne sait quel vaccin va être livré, ni quand ».

Sur ce sujet, la HAS indique qu’elle compte préciser « la place respective des vaccins bivalents, en fonction des nouvelles données qui seront disponibles ».