COVID-19 : plus d’informations sur l’efficacité du vaccin Pfizer chez les sujets traités pour rhumatisme inflammatoire chronique

  • Braun-Moscovici Y & al.
  • Ann Rheum Dis

  • Nathalie Barrès
  • Résumé d’article
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À retenir

Une étude vient enrichir les données sur l’efficacité de la vaccination anti-SARS-CoV-2 chez les sujets traités pour rhumatisme inflammatoire chronique (RIC). Cette étude qui a évalué l’efficacité de l’administration de deux doses de vaccins ARNm Pfizer chez ces sujets, montre que :

  • Malgré le maintien d’un traitement immunomodulateur, 86% des patients ayant reçu 2 doses de vaccin Pfizer ont développé une réponse immunitaire anti-SARS-CoV-2, 
  • Cette réponse humorale était influencée par le type d’immunomodulateur utilisé mais pas par le type de RIC.
  • Les patients traités par agents biologiques de déplétion en lymphocyte B ont eu une diminution significative de la production d’anticorps.
  • Aucune poussée de RIC n’a été observée après la vaccination.

Méthodologie

Les patients souffrant de RIC, traités par immunomodulateurs dans un seul centre de rhumatologie et ayant reçu leur première dose de vaccin anti-SARS-CoV-2 Pfizer ont été inclus consécutivement dans cette étude. Ils ont été réévalués 4 à 6 semaines après leur seconde dose. Un prélèvement sanguin a été réalisé pour juger de leur immunité. L’activité de leur RIC, les IgG anti-SARS-CoV-2 et les effets indésirables liés au vaccin ont été évalués.

Principaux résultats

Au total, ont été inclus 264 patients ayant un RIC stabilisé (âge moyen 57,6 ans, 76% de femmes, durée moyenne de la maladie 11,06 ans) et 26 patients guéris de la COVID-19 (73% de femmes, âge moyen 47,3 ans, durée moyenne du RIC 6,53 ans). Les patients étaient traités respectivement par DMARD conventionnels synthétiques, DMARD biologiques ou une combinaison des deux. Seuls 3% des sujets étaient sous corticoïdes. Aucun patient n’a arrêté son traitement de RIC ni avant, ni après la vaccination. Le RIC était stable avec un DAS-28-CRP moyen de 2,9.

Après leur seconde dose de vaccin, des anticorps IgG contre le SARS-CoV-2 étaient présents chez 86% des sujets (valeur médiane de 3.058 AU/mL). Vingt-deux des 37 patients (14%) qui n’ont pas développé d’anticorps avaient été traités par agent de déplétion des lymphocytes B. Les traitements par DMARDs, méthotrexate, anti-CD20, inhibiteur des interleukines ainsi que l’âge ont été associés à des taux plus faibles d’anticorps anti-SARS-CoV-2.

Les effets indésirables rapportés étaient tout à fait mineurs : douleur, rougeur, gonflement au site d’injection (58%), fatigue (30%), douleur musculaire (12%), maux de tête (20%), fièvre légère (3%). Le RIC était stable chez tous les patients dans les 2 mois post-vaccination.