COVID-19 : nouvelles règles pour l’automne en Allemagne ; Joe Biden trop optimiste ? Vaccins muqueux en Chine et en Inde
- Claudia Bravo
- Medical News
En raison de l'évolution rapide de la nature de la pandémie COVID-19, Medscape souhaite partager avec vous les articles les plus marquants et les plus pertinents sur le plan clinique de la semaine dernière.
Il s'agit d'un aperçu des meilleures pratiques émergentes au cours d'une pandémie qui évolue rapidement. Toutes les informations actuellement disponibles concernant COVID-19 sont susceptibles d'être modifiées à mesure que de nouveaux détails seront disponibles. Certaines des informations ci-dessous peuvent également être contredites par les autorités sanitaires locales ou mondiales.

EUROPE
Au Royaume-Uni, l'enquête sur les décisions prises par l'ex-premier ministre Boris Johnson pendant la pandémie a été retardée de deux semaines par respect pour la période de deuil national qui suit la mort de la Reine. L'enquête, qui devait commencer le 20 septembre, a été reportée au 4 octobre.
Au 10 septembre, selon les chiffres officiels, 24 845 personnes en Angleterre ont été testées positives au COVID-19 au cours des 7 derniers jours, soit une baisse de 1,4 % par rapport à la semaine précédente. En Angleterre, 3434 patients ont été admis à l'hôpital, soit une diminution de 5,3 % par rapport à la semaine précédente,. Au cours des 7 derniers jours, 327 décès dans les 28 jours suivant un test positif ont été signalés en Angleterre, soit une baisse de 30,7 % par rapport à la semaine précédente.
France
Alors qu'Olivier Véran, ancien ministre de la santé, publie un livre sur les deux années de crise sanitaire qui ont marqué son passage avenue de Ségur, un nouveau chapitre de l'épidémie s'écrit. Les cas de COVID-19 repartent à la hausse en France (13 septembre : incidence 228/100 000, +37% en une semaine) en particulier chez les plus de 65 ans. Les experts et les autorités sanitaires appellent les personnes vulnérables à recevoir une dose de rappel le plus rapidement possible. La Haute Autorité de Santé préconise en priorité un rappel avec l’un des trois vaccins bivalents dès qu’ils seront disponibles.
Alors qu'une huitième vague se profile, qu'en est-il du risque de réinfection ? Dans un rapport publié le 15 septembre, Santé Publique France dresse un état des lieux des 2e infections COVID-19 entre le 1er janvier 2021 et le 7 août 2022.
Trois principaux constats se dégagent. Les réinfections sont en augmentation (18% de tous les cas de COVID la première semaine d'août) ; les réinfections Omicron/Omicron représentent une part croissante des réinfections. Et enfin, la probabilité de réinfection après une première infection par un variant Omicron est beaucoup plus faible qu'après une première infection par un autre variant (Alpha, Delta, ...).
Allemagne
De nouvelles exigences en matière de masques et de tests pour les personnes seront en vigueur en Allemagne à partir du 1er octobre. Le Bundesrat (chambre haute du Parlement) a fait adopter à la majorité, vendredi à Berlin, de nouvelles règles pour l'automne et l'hiver.
La loi donne aux états fédérés le pouvoir de décider eux-mêmes d'une grande partie des mesures anti-COVID. Au niveau national, les masques FFP2 seront obligatoires dans les centres de soins, les maisons de retraite et les cabinets médicaux. Les masques resteront également obligatoires dans les trains longue distance mais pas dans les avions. Dans les centres de soins et les cliniques, un test négatif devra également être présenté. Les masques peuvent être exigés dans les trains et les bus locaux, ainsi que dans les espaces clos comme les magasins, les restaurants et les lieux événementiels.
Les prévisions COVID pour cet automne et cet hiver diffèrent d’un experts à l’autre. Le virologue Christian Drosten s'attend à une “forte vague” alors que la virologue Ulrike Protzer, en revanche, ne s'attend pas à ce que les hôpitaux soient submergés par une éventuelle vague hivernale COVID-19. "Nous avons construit une très bonne immunité grâce aux vaccinations et aux infections que nous avons traversées", a-t-elle déclaré. Le ministre de la Santé, Karl Lauterbach (SPD), table lui, sur une vague automnale "modérément sévère" et considère que l'Allemagne est bien préparée.
Suisse
En Suisse, les recommandations de vaccination COVID-19 sont adaptées pour l'automne. L'accent est mis sur la protection des groupes particulièrement vulnérables, comme les personnes âgées de 65 ans et plus et celles âgées de 16 à 64 ans présentant un risque individuel accru de maladie. La situation a toutefois sensiblement évolué par rapport aux deux derniers hivers pandémiques, indique le Conseil fédéral. Actuellement, plus de 97 % de la population possède des anticorps contre le SRAS-CoV-2 parce qu'elle a été vaccinée ou s'est rétablie du COVID-19.
Italie
En Italie, la baisse de l'incidence des cas de COVID-19 atteint un plateau, avec une incidence de 186 cas pour 100 000 entre le 9 et le 15 septembre, contre 197 la semaine précédente. L’indice moyen de transmissibilité Rt calculé sur les cas symptomatiques est stable à 0,92, ce qui reste encore en dessous du seuil épidémique. Les taux d'occupation des lits d'hôpitaux (de 7 à 6,1 %) et des unités de soins intensifs (de 2 à 1,8 %) continuent également de baisser légèrement (selon le ministère de la Santé).
Les deux sous-variants d’Omicron BA.4 (4,41 %) et surtout BA.5 (94,41 %) représentent maintenant la quasi-totalité du SRAS-CoV-2 circulant dans le pays.
Espagne
Le Ministère de la Santé a annoncé la suppression des contrôles sanitaires COVID-19 pour les voyageurs dans les aéroports et les ports, à partir du mardi 20 septembre. L'incidence reste faible (environ 130 cas pour 100.000 habitants de plus de 60 ans) et le taux d'occupation des unités de soins intensifs est inférieur à 2%. L'administration de la quatrième dose du vaccin devrait commencer la semaine prochaine dans certaines régions. Le système de santé publique a accordé la première invalidité permanente à un patient atteint de COVID long.
Une autre épidémie préoccupe actuellement l’Espagne : la variole du singe. Bien que le nombre de nouveaux cas de monkeypox ait diminué, les experts appellent à la prudence, car l'Espagne reste le pays où le nombre de transmissions de monkeypox est le plus élevé (avec 7037 cas au vendredi 16 septembre).
AMERIQUE
Aux États-Unis, le président Joe Biden a réservé une surprise aux téléspectateurs de l'émission télévisée "60 Minutes" dimanche, en annonçant que « la pandémie est terminée ». La déclaration a suscité l'ire de nombreux experts, dans la presse écrite, à la télévision et sur les médias sociaux.
Si le nombre de cas et de décès est en baisse aux États-Unis, tant chez les adultes que chez les enfants, le pays est toujours en difficulté, avec plus de 400 décès par jour, selon le tracker COVID du New York TImes, totalisant près de 3 000 décès au cours du mois dernier, selon le tracker de l’Université Johns Hopkins.
Malgré le sentiment que la pandémie est terminée, le gouvernement fédéral continue d'exhorter les Américains à recevoir leur rappel bivalent de COVID avant Halloween.
Au Mexique, la baisse progressive des cas et des décès de COVID-19 se poursuit depuis neuf semaines consécutives. Pour la première fois depuis 2019, la célébration de l'indépendance du Mexique s'est déroulée normalement au Zócalo de Mexico. Environ 140 000 personnes ont assisté au Grito de Independencia (15 septembre).
En ce qui concerne la vaccination, la couverture est de 82% pour tous les âges et de 64% chez les adolescents. La primovaccination est de 47 % chez enfants de cinq à onze ans alors que 8,7% ont reçu une seconde dose. Le 19 septembre, l'Institut national du cancer (INCan) a reçu 1 142 400 vaccins pédiatriques contre le COVID-19, acquis par le biais du mécanisme COVAX des Nations Unies (ONU).
Une étude du réseau latino-américain de recherche sur le climat (REDLINC) portant sur 1 238 participantes de dix pays de la région a révélé que chez les femmes en période climatère, l'hormonothérapie ménopausique peut protéger contre l'infection par le SRAS-CoV-2. Chez les utilisatrices d'œstrogènes et de progestatifs, la prévalence du COVID-19 (13,9 %) était inférieure de moitié à celle des non-utilisatrices (25,7 %), bien que le mécanisme en jeu ne soit pas clair.
ASIE
La Chine et l'Inde ont approuvé des vaccins muqueux contre le COVID-19. Ces vaccins ciblent les muqueuses du nez, de la bouche et des poumons pour déclencher une réponse immunitaire aux endroits où le coronavirus pénètre dans l'organisme.
La Chine a signalé 1062 nouvelles infections au COVID-19 le 13 septembre, dont 237 étaient symptomatiques et 825 asymptomatiques, a indiqué mercredi la Commission nationale de la santé.
Dimanche, 27 personnes sont mortes lors de l'accident d'un bus les transportant vers une installation de quarantaine COVID-19 dans la province de Guizhou, dans le sud-ouest du pays.
Après le COVID, la Chine semble, elle aussi, touchée par la variole du singe. Après un premier cas recensé, le gouvernement a appelé la population à éviter tout contact avec des étrangers entrés récemment sur le territoire.
Singapour a accordé mercredi une autorisation provisoire pour un vaccin de rappel bivalent COVID-19 fabriqué par Moderna, a indiqué le gouvernement dans un communiqué.
La Nouvelle-Zélande a supprimé lundi les règles relatives au port du masque et à l'obligation de vaccination, mettant ainsi fin à certaines des règles les plus strictes au monde en matière de pandémie de COVID-19, environ deux ans après leur mise en place.
Hong Kong inclura les enfants âgés de cinq ans et plus dans son programme de vaccination COVID-19 à partir de la fin septembre, a déclaré le gouvernement jeudi, alors que les autorités tentent d'augmenter les niveaux de vaccination dans la région.
AFRIQUE
Dans la région Afrique, les cas de COVID-19 ne sont plus une préoccupation majeure alors que des cas de variole du singe et d’Ebola sont rapportés.
Les cas de variole du singe ont augmenté de 12,6 % au cours de la semaine du 4 au 11 septembre, selon l'OMS. Le Nigeria, la République démocratique du Congo et le Ghana sont les pays qui ont notifié le plus grand nombre de cas. Onze pays de la région ont signalé des cas jusqu'à présent. Le Nigeria a notifié 2 décès, ce qui porte à 12 le nombre total de décès en Afrique.
Le 21 août, la République démocratique du Congo a déclaré des infections par le virus Ebola, avec un cas et un décès. Depuis le début de l'épidémie, un total de 51 cas suspects ont été admis au centre de traitement Ebola, dont 47 sont sortis et quatre sont toujours en isolement. Aucun nouveau cas n'a été signalé au 11 septembre.
Les autorités sanitaires ougandaises ont déclaré mardi 20 septembre une épidémie d'Ebola après qu'un cas d'ébolavirus soudanais a été confirmé dans le district de Mubende, dans le centre du pays.
Le point recherche COVID-19 de la semaine
Une étude publiée dans Cell a montré que les variants BA.4 et BA.5 d'omicron infectent les cellules pulmonaires en formant des syncytia*, et provoquent des symptômes plus graves (chez les hamsters) que le variant BA.2 de l'omicron responsable de la poussée printanière (Kimura).
* les cellules infectées en peuvent fusionner avec les cellules avoisinantes, et meurent après avoir formé des cellules géantes composées de dizaines de cellules, appelées « syncytia »
- Parmi les candidats possibles pour prendre la relève du variant BA.5, l'Istituto Superiore di Sanità d'Italie a identifié, sur 1 000 échantillons examinés, 3 séquences attribuables à BA.2.75 (variant dit "centaurus") et 2 séquences attribuables à BA.2.75.1, tandis que parmi les 44 cas causés par BA.4, ceux donnés par le sous-variant BA.4.6 prédominent.
- Selon des données de laboratoire recueillies par un groupe allemand, le sous-variant BA.2.75 "centaurus" a, comme les variants BA.4 et BA.5, une plus grande capacité à infecter les voies aériennes inférieures et à provoquer des syncytia que le variant BA.2. Comme les variants BA.4 et BA.5, il est mal contrôlé par l'immunité induite par des infections antérieures à BA.1 et avec seulement deux doses de vaccin, alors que la protection est fortement augmentée par la troisième dose et d'autres infections par omicron. Du point de vue thérapeutique, "centaurus" ne semble être neutralisé in vitro que par les anticorps monoclonaux bebtelovimab et le cocktail cilgavimab-tixagevimab (Arora).
- Un comité de l'Organisation mondiale de la santé en charge d’actualiser les recommandations thérapeutiques sur les anticorps monoclonaux s'est prononcé contre l'utilisation du sotrovimab et du cocktail casirivimab-imdevimab dans le contexte actuel, et a précisé que le remdesivir peut être utile chez les patients atteints de COVID sévère (WHO Guideline Development Group).
- Les données de laboratoire qui suggèrent une plus grande sévérité des BA.4 et BA.5 sont remises en question par les résultats de terrain. Selon le dernier rapport technique sur les variants de l'Agence de sécurité sanitaire britannique, il n'y a pas de différence entre les taux d'hospitalisation induits par les variants BA.4 et BA.5 par rapport aux variants BA.2.
- Les données d'immunogénicité du vaccin bivalent de Moderna contre BA.1, publiées dans le New England Journal of Medicine, montrent une meilleure réponse du nouveau vaccin par rapport au rappel avec le vaccin original.
- Des données de laboratoire en preprint suggérent que les vaccins ciblant BA.1 fonctionnent aussi bien contre les sous-variants BA.4/5 (Chalkiasas, Scheaffer).
- Les équipes de rédaction de Univadis, Medscape, Coliquio et Mediquality
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