Entre les patients asymptomatiques et la longue liste de symptômes possibles en cas de COVID-19, le diagnostic clinique n’est pas toujours aisé… Si la fièvre ou les signes respiratoires sont les principaux symptômes, différents organes peuvent être touchés avec apparition de troubles digestifs, d’embolies pulmonaires ou artérielles périphériques ou d’autres tableaux inauguraux moins typiques. Dans un communiqué, l’Académie de médecine fait le point sur certaines présentations cliniques moins fréquentes du COVID-19 qui ne doivent pas être méconnues :
- D’un point de vue neurologique, outre l’agueusie et l’anosmie désormais bien connues, d’autres manifestations plus exceptionnelles peuvent être liées au COVID-19, comme une ophtalmoplégie ou un syndrome de Guillain-Barré. Un syndrome confusionnel, des troubles mnésiques ont également été rapportés en particulier chez les sujets âgés ainsi que des AVC ischémiques liés à l’activité thrombogène du SARS-CoV-2. Par ailleurs, l’apparition de douleurs constrictives, erratiques et durables peuvent être d’origine neurologique.
- Au niveau cutané, des pseudo-engelures ont été décrites, notamment chez l’enfant et l’adulte jeune, et peuvent être douloureuses. Leur évolution est habituellement favorable en une semaine mais une récidive est possible. La dyshidrose, des vésicules, une urticaire, un exanthème, des pétéchies et un livedo sont plus rares.
- Concernant les tableaux cliniques évocateurs de la maladie de Kawasaki, ils ont été décrits chez l’enfant avec des signes digestifs initiaux, dont de fortes douleurs abdominales, puis un choc cardiogénique avec une fraction d’éjection effondrée. Au niveau cutané on peut observer un érythème puis une desquamation. Les enfants touchés sont plus âgés (9 à 17 ans) que dans la forme habituelle de la maladie de Kawasaki : on parle alors de syndrome inflammatoire multisystémique pédiatrique (PIMS).
- Au niveau endocrinien et métabolique, les atteintes sont probablement liées au fait que l’enzyme de conversion de l’angiotensine 2 (ACE2), qui est le récepteur d’entrée dans la cellule du SARS-CoV-2, est présente sur de nombreux organes : testicules, ovaires, hypothalamus, hypophyse, thyroïde et pancréas. On peut par exemple observer un déficit de la production de testostérone qui pourrait contribuer à l’état de profonde fatigue et est corrélé à la sévérité de la maladie. L’hypokaliémie fréquemment rapportée pourrait résulter de la fixation du virus sur l’ACE2 et de la synthèse accrue d’aldostérone. La lymphopénie observée dans certaines formes graves ne permet pas d’exclure des situations d’hypocortisolisme, qui avaient déjà été observées avec le SARS. Des cas de thyroïdite subaiguë ont été rapportés. Une hypocalcémie peut être observée, de même qu’une hyperglycémie favorisée par la majoration de l’insulinorésistance et une atteinte directe de la glande pancréatique avec une élévation des taux d’amylase et de lipase.
L’Académie de médecine rappelle qu’un test de dépistage du COVID-19 doit être prescrit au moindre doute.
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