COVID-19 : Les résultats de CoviPrev ont contribué aux messages nutritionnels de Santé publique France

  • Nathalie Barrès
  • Résumé d’articles
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À retenir

Les résultats de l’enquête CoviPrev apportent des enseignements sur les réflexes généraux face à l’alimentation et à l’activité physique d’un échantillon de 2.000 adultes français lors d’un confinement strict comme celui mis en place en France au printemps 2020 :

  • Presque 40% des individus interrogés ont déclaré avoir été amenés à modifier leur comportement alimentaire lors du premier confinement ;
  • Plus de personnes ont déclaré cuisiner des plats faits maison ;
  • L’impact du confinement en termes de grignotage, de consommation de produits gras, sucrés, salés semble avoir plus touché les femmes que les hommes ;
  • L’activité physique et la disponibilité des aliments dans les magasins ont été les deux éléments ayant le plus contribué à ces modifications.

Méthodologie

Entre le 17 mars et le 11 mai 2020, un confinement strict a été institué en France. L’enquête CoviPrev de Santé publique France a suivi les différents comportements de santé durant cette période. Ainsi, deux échantillons indépendants de 2.010 personnes âgées de 18 ans et plus résidant en France métropolitaine ont été interrogés par internet à la 5ème et 8ème semaine du confinement. Les évolutions du comportement alimentaire, de l’activité sportive et du poids ont été analysées de manière descriptive et des analyses ont été réalisées pour évaluer les facteurs associés à la prise de poids. 

Principaux résultats

À la 5ème semaine du premier confinement, homme ou femme, près de quatre individus sur dix (37%) ont déclaré avoir modifié leur alimentation, 17% estimant celle-ci moins équilibrée qu’avant le confinement. Environ 15% des individus interrogés ont déclaré porter moins d’attention à leur poids durant cette période que d’habitude, et 19% davantage (en particulier les femmes). Près de 20% d’entre elles ont déclaré une perte d’appétit (contre 14% chez les hommes) et 16% ont déclaré une augmentation d’appétit (contre 13% d’hommes). Un quart des adultes hommes et femmes confondus ont déclaré avoir modifié le rythme de leurs repas (11,4% sauter davantage de repas, et 13,4% en sauter moins). Un peu plus d’un cinquième des individus (22,1%) ont déclaré grignoter plus que d’habitude (et 17,5% moins que d’habitude). Les femmes étaient 24,3% à grignoter davantage contre 18,5% des hommes.

Un tiers d’adultes ont modifié la fréquence de leur consommation en fruits et légumes et en produits gras, sucrés, salés, mais ils étaient autant en proportion à l’avoir diminué qu’à l'avoir  augmenté. Les femmes étaient cependant significativement plus nombreuses que les hommes à avoir augmenté la consommation de produits gras, sucré, salé.

Presque un individu sur quatre (36,6%) a déclaré cuisiner plus de plats faits maison durant cette période.

Une majorité d’individus parmi les répondants (57%) ont déclaré avoir rencontré des difficultés à trouver les aliments souhaités dans les magasins, et un quart environ avait porté plus d’attention à leur budget alimentaire.

Du fait du confinement strict,37% ont déclaré avoir diminué leur activité physique durant cette période, en particulier les hommes, mais 15,4% ont indiqué en avoir pratiqué plus que d’habitude, et cette fois-ci les femmes étaient plus nombreuses (18,6% vs 11,8%).

Si l’âge et le sexe n’ont pas été décrits comme des facteurs favorisant la prise de poids, en revanche, être parent d’un enfant de moins de 16 ans, percevoir sa situation financière comme difficile, ont été des critères associés.

Au cours des 3 semaines qui ont séparé les deux vagues de questionnaires, la proportion de personnes ayant déclaré grignoter plus que d’habitude et avoir pris du poids a été plus importante.