COVID-19 Les points forts de la semaine autour du monde : risque de nouvelle vague, pression continue du COVID-19 sur les hôpitaux, et nouvelle variante recombinante XE

  • Claudia Bravo
  • Medical News
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En raison de l'évolution rapide de la nature de la pandémie COVID-19, Medscape souhaite partager avec vous les articles les plus marquants et les plus pertinents sur le plan clinique de la semaine dernière.

Il s'agit d'un aperçu des meilleures pratiques émergentes au cours d'une pandémie qui évolue rapidement. Toutes les informations actuellement disponibles concernant COVID-19 sont susceptibles d'être modifiées à mesure que de nouveaux détails seront disponibles. Certaines des informations ci-dessous peuvent également être contredites par les autorités sanitaires locales ou mondiales.

 

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EUROPE

Au Royaume-Uni, l’agence de sécurité britanique (UKHSA) a signalé la semaine dernière 637 cas du nouveau variant XE, recombinant de BA.1 et BA.2. Ce variant a déjà été détecté dans d’autres pays dont la Finlande et Israël.

Concernant la pandémie, Dame Jenny Harries, directrice générale de l’UKHSA, a prévenu qu’elle “n'était pas terminée".

Alors que le nombre d'hospitalisations COVID-19 continue d'augmenter, le dépistage gratuit du COVID-19 n'est plus disponible en population générale depuis le 1er avril. Il reste néanmoins gratuit pour le personnel du NHS.

La pression COVID-19 sur les hôpitaux est forte, et un grand service d'ambulances couvrant sept millions d'habitants dans les comtés de Berkshire, Buckinghamshire, Hampshire, Oxfordshire, Sussex et Surrey, a demandé de n'appeler le 999 qu'en cas d'urgence grave ou potentiellement mortelle. Un certain nombre d'hôpitaux ont récemment échoué aux inspections en raison des pénuries d’effectifs et du manque de personnel formé. Dans tout le Royaume-Uni, les listes d'attente pour les soins atteignent des niveaux records et les retards de prise en charge s'étalent sur plusieurs mois. En raison de l'insatisfaction de la population, le NHS a reçu sa note la plus basse en 25 ans.

D’après les données du 5 avril du gouvernement, au cours des sept derniers jours, 425 303 personnes ont été testées positives au COVID-19 au Royaume-Uni, soit une baisse de 25,9 % par rapport à la semaine précédente, mais rappelons que les tests ne sont plus gratuits depuis le 1er avril. Au 31 mars, 16 583 patients ont été admis à l'hôpital, soit une augmentation de 7,1 % par rapport à la semaine précédente. Les décès dans les 28 jours suivant un test positif étaient de 1174 au cours des 7 derniers jours, soit une augmentation de 11,7% par rapport à la semaine précédente.

Par ailleurs, l'étude REACT-1 a rapporté mercredi 6 avril que la prévalence du COVID-19 est toujours élevée en Angleterre, à 6,37%, couvrant la période du 8 au 33 mars 2022. Il s'agit du second chiffre le plus élevé enregistré depuis le début de l'étude en mai 2020. Il est également significativement plus élevé que les 2,88% rapportés du 8 février au 1er mars 2022.

En France, le nombre d'infections rapportées continue d'augmenter même si la pente semble s’infléchir (Re=1,2). Alors que le 5 avril, 203 021 cas de COVID-19 ont été déclarés, ce nombre était de 169 024 le 30 mars. Le taux d'incidence national était de 1 435,5 pour 100 000 habitants du 27 mars au 2 avril sur sept jours glissants, contre 1 329,4 cas du 20 au 26 mars.

Dans le même temps, les hospitalisations sont en légère hausse même si la pression sur le système de santé ne semble pas poser de problème important à ce stade. La moyenne des hospitalisations classiques sur 7 jours le 5 avril était de 22 269 contre 20 776 le 29 mars. De même, 1541 personnes ont été hospitalisées en soins intensifs sur les 7 derniers jours contre 1516 le 29 mars. Dans l’objectif d’éviter des formes graves, le 6 avril, le gouvernement a décidé d’élargir, sans obligation, l’accès à la deuxième dose de rappel de vaccin contre le Covid-19 aux personnes âgées de 60 à 79 ans, avec ou sans comorbidité.

En Allemagne, à partir du 1er mai, les personnes positives au COVID-19 devaient s'isoler sur la base du volontariat et pour une période plus courte qu’auparavant . Mais, le ministre fédéral de la santé a fait marche arrière. Il a rappelé que « le COVID-19 n’était pas un rhume et que par conséquent, il devait continuer à y avoir un isolement après l'infection. Ordonné et contrôlé par les autorités sanitaires.” En conséquence, l’isolement restera de cinq jours.

En outre, après plus de deux ans de pandémie de COVID-19, l'obligation de porter un masque est désormais presque partout abandonnée en Allemagne. Toutefois, les médecins et les psychothérapeutes peuvent encore conditionner l'accès à leur cabinet au port d'un masque.

 

En Suisse, le nombre de nouvelles infections au COVID-19 continue de diminuer, selon l'Office fédéral de la santé publique : l'incidence sur 7 jours de 9552/100 000 le 5 avril était inférieure de 45% à celle de la semaine précédente. Les dernières mesures COVID-19 seront levées à la fin du mois de mars : plus d'isolement obligatoire pour les personnes infectées, plus de masques obligatoires dans les transports publics et les établissements de santé. Cependant, des tests gratuits pour les personnes présentant des symptômes seront toujours disponibles.

 

En Autriche, certaines des personnes triplement vaccinées sont déjà ou seront bientôt dépourvues d'un certificat numérique COVID-19 valide. Ce certificat est valable pour une durée maximale de 270 jours, or, une quatrième dose n'est pas encore recommandée dans le pays. Le ministre de la santé Johannes Rauch a donc annoncé une prolongation pour les personnes triplement vaccinées.

 

En Italie, l'incidence du COVID-19 est stable, de 836 cas pour 100 000, selon les données du Ministère de la Santé. Cependant, le Rt moyen calculé sur les cas symptomatiques continue d'augmenter, et est maintenant de 1,24, ce qui indique que l'épidémie est toujours là malgré la décision d'abroger l’ensemble des lois en place depuis deux ans. Le taux d'occupation des hôpitaux pour COVID-19 continue également d'augmenter, passant de 13,8 à 16% et augmente légèrement aussi dans les unités de soins intensifs (de 4,8 à 5,1%).

Les masques sont toujours obligatoires dans les transports publics, les écoles et les espaces publics fermés, et un certificat sanitaire prouvant un schéma vaccinal complet ou une preuve de rétablissement est toujours obligatoire pour se rendre dans les restaurants et les bars. Le variant BA.2 est de plus en plus présent en Italie selon le ministère de la Santé. Mais, il n'y a pas de signalement du variant XE (qui combine BA.1 et BA.2).

 

Au Portugal, le nombre de nouveaux cas d'infection par le SRAS-CoV-2. pour 100 000 habitants, accumulés au cours des 7 derniers jours, était de 681 cas, avec une tendance à la baisse au niveau national. Jusqu'au 30 mars, le R(t) avait une valeur inférieure à 1 au niveau national (0,97) et dans toutes les régions continentales à l'exception de la région Nord, indiquant une tendance à la baisse. Le variant BA.2 est clairement dominant au Portugal (95 % au 28 mars 2022).

Le 30 mars, le pays avait dépassé les 40 millions de tests de COVID-19 effectués depuis le début de la pandémie.

 

En Espagne, depuis le 1er avril, seule l'incidence cumulée pour 100 000 habitants à 14 jours pour la population au-delà de 60 ans est désormais rapportée. Elle s'élevait mardi 5 avril à 426,15 cas/ 100 000 (33 % de moins que le 1er avril). Dans cette tranche d'âge, les plus de 80 ans sont ceux qui ont l'incidence la plus élevée (510,4 cas/100 000).

Aussi, les tests diagnostiques ne sont plus indiqués pour les personnes présentant des symptômes légers si elles ont moins de 60 ans et ne présentent pas de facteurs de vulnérabilité. Les personnes présentant des symptômes n'auront plus besoin d'être isolées. Le taux d'occupation des unités de soins intensifs s'élevait mardi 5 avril à 4,41 %, un niveau faible. Ce nouveau système a été fortement critiqué par certaines sociétés médicales. Le débat sur l'utilisation de masques à l'intérieur est toujours d'actualité. La ministre de la Santé, Carolina Darias, a annoncé hier qu'à partir du 20 avril, l'utilisation de masques ne sera plus obligatoire dans les espaces intérieurs, à l'exception des transports publics et des établissements sanitaires et médico-sociax.

AMERIQUE

Sur le continent américain, les cas et les décès liés au COVID-19 ont diminué dans la plupart des pays. Mais, la Région continue d'enregistrer plus de 620 000 nouveaux cas chaque semaine.

La directrice de l'Organisation panaméricaine de la santé (OPS), le Dr Carissa F. Etienne, a rappelé aux gouvernements que "la résilience des systèmes de santé n'est pas seulement une nécessité pour surmonter le COVID, mais est un investissement pour notre avenir."

L'OPS a également signalé que le nouveau variant recombinant XE, probablement le plus transmissible de tous les variants connus, n'a jusqu'à présent été détecté que dans un nombre minoritaire d'échantillons en Europe et qu’il n'existe aucune trace de sa circulation sur le continent américain.

Aux États-Unis, le sous-variant BA.2 représente désormais 72 % des nouveaux cas de COVID-19 séquencés par les autorités sanitaires. Selon le New York Times COVID tracker (mercredi 6 avril), plus d'une douzaine d'États ont vu le nombre de cas augmenter au cours des deux dernières semaines, surtout au Nord-Est. Concernant les traitements, la FDA a annoncé que l’anticorps sotrovimab n’était plus recommandé en Amérique en raison de son inefficacité vis-à-vis d’Omicron.

Dans les Caraïbes, 15 pays ont enregistré une augmentation des cas. Et, dans d'autres pays, le nombre de décès signalés a également augmenté.

Au Mexique, le pays a enregistré pour la dixième semaine consécutive une baisse de la pandémie. La couverture vaccinale par groupe d'âge est de 90% chez les personnes de plus de 18 ans (avec au moins une dose) et de 54% dans le groupe des 14-17 ans. Le gouvernement de la ville de Mexico a annoncé que l'utilisation de masques à l'extérieur était facultative, tant qu'une distanciation sociale était maintenue.

 

 

Au Brésil, Anvisa (Agence brésilienne de réglementation de la santé) a autorisé le vaccin de Janssen contre le COVID-19. En outre, l'agence de régulation a informé qu'elle publierait le 8 avril l'avis d'un comité d'experts sur l'utilisation du vaccin Coronavac, de la société pharmaceutique chinoise Sinovac et produit par l'Institut Butantan, pour les enfants âgés de 3 à 5 ans. La demande d'extension du vaccin pour la tranche d'âge de 3 à 5 ans a été faite le 11 du mois dernier. Les enfants âgés de plus de six ans peuvent être vaccinés avec Coronavac depuis le mois de janvier.

Publié le 3 avril, le rapport final de la Commission d'enquête parlementaire nationale qui a enquêté sur les agissements de l'opérateur d'assurance maladie Prevent Senior, ciblant la population âgée, demande l'inculpation dans le cadre d'une enquête de 20 personnes liées à la société, parmi lesquelles les associés-propriétaires, pour sept délits (tels que tentative de meurtre et défaut d'assistance). Pivot de l'un des plus grands scandales médicaux de l'histoire du pays, l'opérateur fait l'objet de plaintes pour modification de dossiers médicaux afin de maquiller des décès par COVID-19, mais aussi la réalisation de recherches médicales sans le consentement des patients avec de l'hydroxychloroquine et la distribution de médicaments pour le traitement précoce de la maladie sans efficacité prouvée ("kit covid").

La moyenne des décès sur sept jours était inférieure à 200 pour le deuxième jour consécutif. La dose de rappel a été administrée à 48,79% de la population âgée de 18 ans et plus. Plus de 53% des enfants âgés de 5 à 11 ans ont reçu leur première dose de vaccin.

AFRIQUE

 

 

En Afrique, les nouveaux cas de COVID-19 rapportés sont en baisse significative, -44,0 % au cours de la semaine du 28 mars au 3 avril 2022 par rapport à la semaine précédente. Seule l'île Maurice connaît actuellement une recrudscence des cas. Le Bénin, le Burkina Faso, la République démocratique du Congo, la Guinée équatoriale, le Liberia, Maurice, Sao Tomé-et-Principe et la République-Unie de Tanzanie n'ont pas signalé de nouveaux cas au cours des sept derniers jours. De nombreux pays réduisent de plus en plus les mesures de surveillance et de quarantaine liées au COVID-19.

Environ 201 millions de personnes (15,6 % de la population) sont entièrement vaccinées, alors que le taux moyen de vaccination mondial est de 57 %. Les équipes de l'OMS continuent d'aider les pays africains à augmenter les taux de vaccination par des campagnes de masse. Pour atteindre l'objectif de 70 % de vaccination d'ici juin, les pays devront vacciner à un rythme accéléré.

ASIE

La Chine a signalé un nombre record de 20 472 cas quotidiens de COVID-19 mardi 5 avril, la majorité étant signalée dans le centre financier de Shanghai. La ville reste sous confinement pendant qu'elle analyse les résultats des tests de masse effectués sur ses 26 millions d'habitants. Des milliers d'agents de santé supplémentaires provenant d'autres provinces du pays ont été envoyés à Shanghai.

Singapour et la Malaisie ont entièrement rouvert leurs frontières aux touristes vaccinés depuis le 1er avril.

L'Inde a signalé le premier cas du nouveau variant XE et un cas du variant Kappa dans la plus grande ville du pays.

 Le Département des Sciences Médicales de Thaïlande a également indiqué que le nouveau variant XE a été détecté dans le pays.

- Les équipes de rédaction de Univadis, Medscape, Coliquio et Mediquality