COVID-19 Les points forts de la semaine autour du monde : Le carnaval du Brésil annulé, la "nouvelle normalité", et le passage à une phase endémique...
- Claudia Bravo
- Medical News
En raison de l'évolution rapide de la nature de la pandémie COVID-19, Medscape souhaite partager avec vous les articles les plus marquants et les plus pertinents sur le plan clinique de la semaine dernière.
Il s'agit d'un aperçu des meilleures pratiques émergentes au cours d'une pandémie qui évolue rapidement. Toutes les informations actuellement disponibles concernant COVID-19 sont susceptibles d'être modifiées à mesure que de nouveaux détails seront disponibles. Certaines des informations ci-dessous peuvent également être contredites par les autorités sanitaires locales ou mondiales.

EUROPE
Au Royaume-Uni, la Reine a été testée positive au COVID-19 dimanche 20 février. La reine, âgée de 95 ans, présente « de légers symptômes de rhume, mais s'attend à poursuivre ses activités légères à Windsor au cours de la semaine à venir », ont déclaré les responsables du palais lundi 21 février. Le Premier ministre Boris Johnson a poursuivi son plan « Vivre avec le COVID », malgré l'opposition de la communauté médicale. Toutes les restrictions liées au COVID-19 prendront fin la semaine prochaine, le 1er mars, y compris les restrictions d'auto-isolement après un test positif au COVID-19, et les tests ne seront plus gratuits. Les organismes de santé craignent que le gouvernement ne se repose trop sur le programme de vaccination.
Dans l'ensemble, les chiffres du COVID-19 sont en baisse au Royaume-Uni. Il y a deux semaines, près de 300 décès étaient signalés chaque jour dans les 28 jours suivant un test positif. Ce nombre, en date du mardi 22 février, était de 15.
La pression épidémique continue de baisser en France avec 27 566 patients hospitalisés le 22 février contre 31 091 une semaine plus tôt. 2 842 patients (dont 177 nouvelles admissions) sont hospitalisés en soins intensifs contre 3 235 le mardi 16. Par ailleurs, 286 personnes sont décédées au cours des dernières 24 heures, contre 304 il y a une semaine. Alors que la vague Omicron semble derrière, lors d'une table ronde au Sénat, des experts ont partagé leur vision de l'avenir : épidémie endémique ou nouveau variant inquiétant ?
Evoquant l'éventuelle levée du pass vaccinal devant le Sénat, le ministre de la Santé, Olivier Véran a indiqué « qu'il faudrait 1 500 patients en réanimation : au rythme actuel, nous y serons dans 2 ou 3 semaines. Il faudrait aussi un taux d'incidence faible (300-500 maximum). Nous allons l'atteindre, et là aussi en 2 ou 3 semaines maximum, c'est une bonne nouvelle. »
En ce qui concerne la vaccination, 1,4 million de doses du vaccin à base de protéines recombinantes, Nuvaxovid® de Novavax, le cinquième vaccin anti-COVID-19 à avoir été approuvé dans l'Union européenne, seront livrées en France cette semaine. Les premières injections pourront commencer au début du mois de mars.
Par ailleurs, la place du vaccin Janssen a encore été réduite en raison d’un possible sur-risque d’IDM. Aussi, le vaccin Sanofi et GSK est prêt. Les données des essais vont être soumises aux autorités réglementaires européennes et américaines.
En Allemagne, le gouvernement veut faciliter à nouveau les voyages. Des règles strictes seront encore appliquées seulement si des variants plus dangereux qu'omicron apparaissent.
Les premières doses du nouveau vaccin COVID-19 de Novavax pourraient arriver en Allemagne mercredi (23 février). Le premier envoi devrait représenter 1,4 million de doses d'ici la fin de la semaine, selon des informations du ministère de la Santé. Elles doivent être distribuées immédiatement aux États fédéraux afin que les vaccinations puissent commencer la semaine prochaine.
L'incidence de l’épidémie est de 1278,9/100 000 au mercredi 22 selon l’Institut Robert Koch (RKI). À titre de comparaison, il y a une semaine, l'incidence nationale était de 1401,0, et de 806,8 le mois précédent. Dans toute l'Allemagne, 299 décès ont été enregistrés en 24 heures. Il y a une semaine, on comptait 247 décès.
En Autriche, la quasi-totalité des restrictions COVID-19 seront supprimées à partir du 5 mars. Ensuite, seuls les masques FFP2 seront obligatoires dans certains secteurs de la vie publique, exception faite de Vienne, qui souhaite conserver partiellement la règle 2G pour l'instant, par exemple dans la restauration. Le pays a déjà assoupli ses règles d'entrée dans le pays depuis mardi (22 février). Même les personnes non vaccinées peuvent rentrer dans le pays, à condition d’avoir un test négatif.
L'incidence nationale sur 7 jours au 21 février est de 2 161,6 pour 100 000 habitants.
Plusieurs experts ont prédit des mois plus calmes pour la Belgique maintenant que la vague Omicron est en grande partie passée. « Nous ajustons notre stratégie et passons de la 'gestion de crise' à la 'gestion des risques', en espérant que nous nous dirigeons vers la phase endémique », ont déclaré les autorités sanitaires nationales cette semaine.
Au Portugal, le 21 février, le taux de transmissibilité (Rt) était de 0,71 au niveau national et de 0,70 uniquement pour le continent. L'incidence nationale était de 2 934 cas pour 100 000 habitants sur le territoire national et de 2 890 cas pour 100 000 habitants dans la partie continentale du Portugal.
La Direction générale de la santé (DGS) a recommandé jeudi 17 février une nouvelle dose de rappel, c'est-à-dire une quatrième dose, pour les personnes présentant une immunodépression sévère. La DGS a également lancé un appel aux femmes enceintes pour qu'elles se fassent vacciner.
En Espagne, l'incidence à 14 jours a baissé. Elle est de 735 cas pour 100 000 habitants. La pression sur le système de santé est estimée « modérée » : l'occupation des unités de soins intensifs se situe à 12,77%.
Un rapport du Collège des médecins de Madrid (ICOMEM) prévient que l'incidence du COVID-19 chez les enfants et les adolescents « a été sous-estimée pendant les premiers mois de la pandémie ». Avec une incidence en décembre chez les moins de 11 ans à 533 cas pour 100 000 habitants (presque 4 fois plus que chez les plus de 80 ans), les experts appellent à une investigation plus poussée du COVID-19 chez les enfants et notamment des symptômes du COVID long.
Dans une lettre envoyée au gouvernement, 20 organisations ont demandé de garantir l'accès au vaccin espagnol contre le COVID-19 de Hipra et de l'intégrer à C-TAP (plateforme promue par l'Organisation mondiale de la santé pour partager les connaissances et la propriété intellectuelle des vaccins et autres outils contre le COVID-19).
AMERIQUE
Aux États-Unis, la pandémie s'efforce d'atteindre un statut endémique - sans succès jusqu'à présent. Le nombre de cas quotidiens est toujours de l'ordre de 80 000 par jour, soit une baisse de 66 % par rapport à il y a deux semaines. Le nombre d'hospitalisations et de décès quotidiens est quelque peu à la traîne, les hospitalisations ayant diminué de 44 % pour atteindre un peu plus de 62 000 sur la même période de deux semaines, et la mortalité a également diminué d'environ 24 %, mais les États-Unis comptent toujours près de 2 000 morts par jour.
L’obligation de porter les masques prend fin dans tous les États sauf un, et les efforts pour vacciner davantage de personnes aux États-Unis s'essoufflent dans tout le pays à mesure que la vague Omicron s'atténue, en particulier dans les régions rurales ou plus conservatrices du pays. Dans le même temps, une nouvelle étude montre que les nouvelles prescriptions d'ivermectine ou d'hydroxychloroquine pour traiter le COVID ont augmenté pendant la pandémie dans bon nombre des mêmes comtés "rouges" à tendance républicaine, bien qu'aucun de ces médicaments ne soit recommandé ou autorisé pour traiter cette maladie.
Le nombre élevé de cas et de décès pousse de nombreuses personnes à repousser la soi-disant "nouvelle normalité", préférant porter les masques et respecter la distanciation sociale.
La pandémie continue de peser sur les professionnels de santé aux États-Unis, 23 % d'entre eux déclarant que la pression des deux dernières années pourrait les amener à changer de métier, selon un nouveau sondage. Une enquête de Medscape montre également que plus de la moitié des médecins spécialisés dans les maladies infectieuses se disent épuisés.
La directrice de l'OPS, le Dr Carissa F. Etienne, a indiqué mercredi 23 février qu’en Amérique, le nombre de décès a baissé de 9 % après six semaines consécutives d'augmentation et que le nombre de nouveaux cas a diminué de 28 %.
Dans l'ensemble de l'Amérique centrale, a été observée une réduction de 17 % du nombre de décès, en Amérique du Sud, la diminution du nombre de décès a été de 13 %, tandis que dans les Caraïbes, on a constaté une diminution de 44 % des nouveaux cas.
Au Mexique, le sous-secrétaire à la prévention et à la promotion de la santé, le Dr Hugo López-Gatell Ramírez, a souligné qu'il y a une tendance à la baisse "drastique" du nombre de cas dans les 32 États du pays.
Au Mexique, le COVID-19 est devenu la première cause de mortalité au cours du premier semestre 2021, alors que la surmortalité toutes causes confondues était de 47 %, selon un rapport préliminaire sur les caractéristiques des décès dans le pays, publié par l'Institut national de statistique et de géographie (INEGI).
Le carnaval, la plus grande fête populaire du Brésil, devait commencer le 28 février, mais il est officiellement annulé dans les grandes capitales du pays. Cependant, les mairies des capitales Rio de Janeiro, Salvador, São Paulo et Belo Horizonte ont autorisé la tenue de fêtes privées avec des billets à prix élevés. À Rio, les participants à ces événements privés doivent présenter une preuve de vaccination et porter un masque si le rassemblement a lieu à l'intérieur.
La mairie de Recife, une ville du nord-est du pays qui attire des milliers de touristes à cette époque, a interdit ces fêtes privées, donnant ainsi l'exemple à d'autres grandes villes.
Le nombre de cas est en baisse. La moyenne de décès est supérieure à 800 par jour (sur deux semaines). À São Paulo, pour la première fois en 2022, le taux de transmission (Rt) était inférieur à 1 (0,99).
La dose de rappel a été administrée à 60 717 541 personnes, ce qui correspond à 28,26% de la population éligible.
AFRIQUE
Selon l'OMS, le nombre de nouveaux décès hebdomadaires a augmenté de 20% dans les régions africaines. La Réunion rapporte plus de 19 200 nouveaux cas quotidiens. D'autres pays comme le Maroc, l'Algérie et la Tunisie signalent une baisse du nombre de nouveaux cas (respectivement -35 %, -68 % et -51 % par rapport au pic précédent).
Le Directeur général de l'OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, a annoncé le 18 février quels sont les six premiers pays qui recevront la technologie nécessaire à la production de vaccins à ARNm sur le continent africain. Il s’agit de l'Égypte, du Kenya, du Nigeria, du Sénégal, de l'Afrique du Sud et de la Tunisie. En ce qui concerne la vaccination, 17,34% de la population est partiellement vaccinée, 12,13% a le calendrier complet et 0,82% a reçu le rappel.
ASIE-OCEANIE
À la suite de l'aggravation de l'épidémie de COVID-19 à Hong Kong, la ville va tester l'ensemble de sa population de 7,5 millions d'habitants. La population sera testée trois fois en mars, chaque phase nécessitant environ 7 jours. La vague d'infections en cours a submergé les hôpitaux de la ville.
Singapour a signalé un record de 26 032 cas quotidiens de COVID-19 le 22 février. Bien que les besoins en oxygène et les admissions en unité de soins intensifs (USI) restent faibles, la demande de lits d'hôpitaux a augmenté, principalement pour permettre aux patients présentant des comorbidités de se rétablir.
Le 21 février, l'Australie a entièrement rouvert ses frontières internationales aux voyageurs vaccinés qui se rendent dans le pays. Cette décision a été accueillie avec enthousiasme par les secteurs du tourisme et de l'hôtellerie qui ont été gravement touchés par la pandémie de COVID-19.
À partir du mois prochain, le Japon va assouplir ses contrôles stricts aux frontières. Cinq mille personnes seront autorisées à entrer dans le pays chaque jour et les exigences de quarantaine seront réduites à trois jours. Cette décision s'applique aux universitaires étrangers, aux étudiants en échange et aux voyageurs d'affaires, mais pas aux touristes.
- Les équipes de rédaction de Univadis, Medscape, Coliquio et Mediquality
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