COVID-19 : les étudiants français veulent-ils se faire vacciner ?
- Fanny Le Brun
- Actualités Médicales
Une étude récemment publiée a évalué le taux d’acceptation, d’hésitation et de résistance d’étudiants français vis-à-vis de la vaccination contre le SARS-CoV-2 et a cherché à déterminer les motivations et les barrières entrant en jeu, ainsi que les raisons qui pourraient les faire changer d’avis.
Cette étude observationnelle a été réalisée en janvier 2021 auprès des étudiants de l’université de Rouen, à qui on a proposé de remplir un questionnaire anonyme en ligne. Les étudiants de plus de 25 ans ont été exclus de l’analyse. Au final, 3.089 volontaires avec un âge moyen de 20,3 ans ont été inclus, dont 71,4% de femmes.
Ainsi, en janvier 2021, alors que les étudiants n’avaient pas encore l’opportunité de se faire vacciner contre le SARS-CoV-2, ils étaient 58,0% à déclarer vouloir se faire vacciner, 17,0% à déclarer ne pas vouloir se faire vacciner et 25,0% ne pas être sûrs. L’intention de se faire vacciner était alors supérieure chez ces étudiants que dans la population générale française au même moment (40%).
La première motivation pour se faire vacciner était : « je ne veux pas transmettre le COVID-19 aux autres ». La deuxième était « je veux retrouver une vie normale » et la troisième « je veux être acteur dans le combat contre le COVID-19 ». La peur de la maladie ne prédomine pas parmi les étudiants, alors que dans la population adulte, cette peur apparaît comme une raison de se faire vacciner.
La première raison avancée pour ne pas vouloir se faire vacciner ou hésiter était : « je préfère attendre que l’on ait plus de recul avec ces nouveaux vaccins ». La deuxième était : « la conception des vaccins anti-COVID-19 me semble avoir été trop rapide » et la troisième : « j’ai peur d’effets indésirables graves ».
Le premier élément considéré comme pouvant faire changer d’avis les hésitants était : « un taux d’efficacité de 100% ou presque ». Le deuxième : « un faible risque d’effets indésirables graves » et le troisième : « une durée d’immunité d’au moins 1 an ».
On peut noter que la très faible influence négative des réseaux sociaux sur le choix de ne pas se faire vacciner est plutôt rassurante. Cependant, cette influence peut être sous-estimée car les étudiants peuvent de pas vouloir admettre être influencés par les réseaux sociaux.
Les facteurs les plus fréquemment associés à un risque plus élevé d’hésitation ou de résistance vaccinale étaient : l’âge, le sexe féminin, être dans les 3 premières années d’étude et ne faire ni des études de sciences ni des études pour être professionnels de santé.
Les facteurs les plus fréquemment associés à un risque moins élevé d’hésitation ou de résistance vaccinale étaient : estimer avoir des connaissances sur les vaccins conventionnels et les vaccins anti-COVID-19 et avoir confiance dans l’efficacité et la sécurité de la vaccination conventionnelle.
Il semble pertinent de mettre en place des interventions pour promouvoir la vaccination contre le COVID-19 chez les étudiants, notamment ceux n’étant ni en études scientifiques ni en études de santé, ainsi que chez les collégiens désormais éligibles à la vaccination. En effet, la particularité des jeunes est une faible perception des risques de la maladie. Des messages adaptés seraient utiles pour souligner la gravité du COVID-19, notamment la possibilité de conséquences négatives à long terme sur la santé. Il serait également utile de discuter des inquiétudes concernant les effets indésirables de la vaccination en général, en dissipant les idées fausses.
Malheureusement, l’accès à l’intégralité de cet article est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d’un compte.
Vous avez atteint la limite d'articles par visiteur
Inscription gratuite Disponible uniquement pour les professionnels de santé