COVID-19 : le lenzilumab -anti GM-CSF- améliore la survie sans ventilation invasive

  • Temesgen Z & al.
  • Lancet Respir Med

  • Caroline Guignot
  • Résumé d’article
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A retenir

  • L’étude LIVE-AIR, qui a comparé le traitement de référence seul ou associé au lenzilumab (anti-GM-CSF), montre que cet anticorps monoclonal permet d’améliorer la survie sans ventilation mécanique à 28 jours chez des adultes hospitalisés pour un COVID-19 confirmé.

  • Étant donné que d’autres traitements sont, depuis cette étude, utilisés en clinique dans la prise en charge des COVID-19 sévères, il faudra d’une part des études permettant d’évaluer la sécurité et l’efficacité de ces associations et, d’autre part, des études dans lesquelles les modalités de traitement seraient individualisées selon le taux de CRP du patient.

 

Les mécanismes immunitaires conduisant à développer une forme sévère de la maladie COVID-19 commencent à être mieux décryptés. La réponse hyperinflammatoire semble notamment faire intervenir le GM-CSF (facteur de stimulation des colonies de granulocytes et de macrophages), qui intervient dans la réponse anti-infectieuse mais dont l’emballement peut conduire à des réponses cellulaires et cytokiniques anormales. Plusieurs anti-GM-CSF, développés par ailleurs dans des hémopathies malignes, sont investigués dans la prise en charge du COVID-19. Le Lancet Respiratory Journal publie les données de l’étude multicentrique de phase 3 conduite avec le lenzilumab.

Méthodologie

Des patients adultes hospitalisés dans l’un des 29 sites participants (USA et Brésil) ont été inclus dans l’étude dès lors qu’ils avaient au moins 18 ans, étaient atteints de COVID-19 confirmé biologiquement, associé à une pneumonie décelable par imagerie et ne nécessitant pas de ventilation mécanique invasive (VMI) à l’inclusion. Le traitement était administré à 3 reprises espacées de 8 heures. Tous les traitements indiqués étaient autorisés, hormis les traitements expérimentaux à la date de l’étude (mai 2020 à janvier 2021). Le critère principal de l’étude était le taux de survie sans nécessité de VMI à 28 jours.

Principaux résultats

Au total, l’étude a inclus et randomisé 479 patients (dont 65 % d’hommes, âge moyen 61 ans), avec un taux médian de CRP relativement bas (79 mg/L). Au cours de la prise en charge, 94% des patients ont reçu des corticoïdes et 72% du remdesivir, 69% ayant reçu les deux.

Le taux de patients n’ayant pas nécessité de VMI à 28 jours était de 84% dans le groupe lenzilumab contre 78% dans le groupe placebo, soit un hazard ratio favorable à l’anti-GM-CSF (1,54 [1-02-2-32], p=0,040).

Les analyses de sensibilité suggèrent que le bénéfice du traitement est supérieur d’une part chez ceux ayant également reçu du remdesivir (parmi les patients sous remdesivir, 11 % ont eu besoin de VMI sous lenzilumab, versus 24% sous placebo), d’autre part chez ceux qui avaient une CRP inférieure à la valeur médiane.

Le taux d’évènements indésirables de grade 3 ou plus était comparable entre les deux groupes.