COVID-19. Le difficile décompte de la population vaccinée.

  • Serge Cannasse
  • Actualités professionnelles
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Évaluer la proportion de personnes vaccinées dans la population est une opération qui ne va pas de soi et implique des choix méthodologiques. Le contexte d’urgence pandémique a fortement contraint ces choix, tous basés sur l’exploitation des données du système VAC-SI, qui recense l’ensemble des personnes ayant reçu au moins une dose de vaccin en France, ainsi que celles ciblées au préalable par l’Assurance Maladie comme éligibles à la vaccination. Cette base de données est exhaustive et alimentée quotidiennement. Mise en place dans des délais très courts, il est probable que le ciblage n’ait pas été optimal.

Les chiffres obtenus par VAC-SI doivent être rapportés à la population résidente en France, au sens de l’INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques). Pour que le rapport soit pertinent, il faut que les populations du numérateur et du dénominateur soient cohérentes, couvrant un périmètre de population homogène et le plus représentatif possible. Or, les données de VAC-SI peuvent être biaisées de différentes façons : il peut exister des doublons (une même personne est comptée deux ou plusieurs fois), certaines personnes peuvent être décédées au moment de l’estimation, d’autres ne sont pas résidentes en France. Selon la population de référence, trois sources de données permettent ainsi d’estimer la population vaccinée, ou, mieux, non vaccinée (celle-ci étant bien plus faible, elle est plus sensible aux variations) : Santé publique France (SpF), Caisse nationale d’Assurance maladie (CNAM), Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES).

Ainsi, en rapportant la population vaccinée aux estimations de population de l’Insee, la part de personnes non vaccinées serait, au 14 août 2022, de 6,5 % chez les 18 ans ou plus selon les chiffres de SpF et de 6,6 % selon la CNAM ; 7,0 % des 20 ans ou plus seraient non vaccinés selon la DREES.

Ces estimations sont convergentes. Elles sont vraisemblablement optimistes. Pour les corriger, la DREES propose 4 choix méthodologiques, qui font passer la proportion de personnes non vaccinées entre 9,3% et 11,8% de la population totale. Elle diffèrerait selon les groupes d’âge, avec une proportion de non vaccinés plus importante autour de 30 ans.