COVID-19 - Élargissement des indications des autotests
- Serge Cannasse
- Actualités Médicales
Devant la flambée des cas de contamination au SARS-CoV-2, la Haute Autorité de Santé (HAS) a élargi ses préconisations sur l’utilisation des autotests de détection antigénique du virus. En effet, comme elle l’indique, « les capacités de réalisation des tests virologiques (détection du génome ou TDR/TROD de détection antigénique) réalisés par les professionnels habilités ne seront pas suffisantes pour couvrir la totalité du besoin de détection chez les personnes-contacts. »
Qu’est-ce qu’une personne contact ?
Pour mémoire, une personne contact est quelqu’un ayant été en contact avec un patient positif au COVID-19 sans mesure de protection efficace. En conséquence, cela ne concerne pas les sujets ayant été en contact avec une personne contact ou avec un patient positif au COVID-19 mais avec des mesures de protection efficaces.
Par ailleurs, la stratégie de contact-tracing (les personnes contacts sont averties par l’Assurance maladie) est remplacée par une stratégie de contact-warning (les patients contaminés avertissent eux-mêmes leurs personnes contacts).
Autotests et tests réalisés par des professionnels : des performances proches
Même s’il n’existe pas de publications relatives aux performances de ces autotests pour les personnes contacts, l’agence estime que ces performances devraient être très proches de celles des tests réalisés par des professionnels. D’une part, celles des « TDR/TROD antigéniques sur prélèvement nasopharyngé chez les personnes-contacts sont du même ordre (sensibilité de 69,7% à 94,2% selon les études) que celles observées chez les patients symptomatiques. » D’autre part, celles des « autotests antigéniques sur prélèvement nasal rapportées par les quelques études disponibles sont du même ordre que celles des TDR/TROD antigéniques sur prélèvement nasal réalisés par des professionnels de santé, que ce soit pour des patients symptomatiques ou pour des personnes asymptomatiques. » À noter que malgré un avertissement publié fin décembre par la FDA américaine (Food and Drug Administration), rien ne démontre une perte de sensibilité de ces tests pour le variant Omicron dans le contexte français.
Élargissement des indications des autotests chez les personnes contacts ayant un schéma vaccinal complet
Le variant Omicron a fait adopter une nouvelle stratégie par le HCSP (Haut Conseil de la Santé Publique), déclinée selon trois phases épidémiques :
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avant Omicron
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nombre de contaminations en forte croissance
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situation sociale, économique et sanitaire fortement dégradée avec un risque majeur de perturbations du maintien des activités socio-économiques et sanitaires.
Le HCSP recommande que pendant la phase 3, la quarantaine systématique des personnes contacts soit remplacée par une surveillance active par autotest.
En conséquence, la HAS préconise, pendant cette phase 3, une autosurveillance par les personnes contacts (indication médicale) ayant un schéma vaccinal complet au moyen « des autotests de détection antigénique du SARS-CoV-2 sur prélèvement nasal, préalablement validés. » Il s’agit donc d’un élargissement de sa recommandation du 23 avril 2021, qui préconisait l’usage des autotests « chez les personnes asymptomatiques, dans le cadre d’un dépistage itératif ciblé à large échelle en alternative aux TDR/TROD antigéniques sur prélèvement nasopharyngé ou nasal. »
Pour la HAS, un premier autotest doit être réalisé sous la supervision d’un professionnel dès l’information du contact. Cependant le protocole retenu par la DGS (Direction générale de la santé) indique que ces cas contacts ayant un schéma vaccinal complet doivent d’abord faire réaliser un test antigénique ou RT-PCR puis réaliser un autotest à J+2 puis J+4 après le contact avec la personne positive.
Si l’un des tests se révèle positif pendant cette période, il doit être confirmé par un test RT-PCR (ce qui permettra de repérer le variant en présence).
La HAS recommande enfin de tester les enfants, « notamment dans le cadre de dépistages itératifs ». Elle rappelle que les modalités préconisées sont le prélèvement nasal (pour les tests antigéniques) et les prélèvements salivaires et oropharyngés (pour les tests RT-PCR).
Dernière minute.
Le Premier ministre a annoncé au Journal télévisé de France 2, le 10 janvier à 20h, qu'en définitive les cas contacts des élèves dont un camarade de classe est déclaré positif devront faire trois autotests, et non un test antigénique ou RT-PCR suivi de deux autotests. (Mattea Battaglia. Dépistage à l’école : Jean Castex annonce des « simplifications » pour les parents, sans convaincre les enseignants. Le Monde, 11 janvier 2022 (web).
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