COVID-19 : la Metformine modifie-t-elle la durée d’hospitalisation ?
- Al-Salameh A & al.
- Diabetes Metab
- Nathalie Barrès
- Résumé d’article
À retenir
Une équipe de chercheurs et cliniciens a évalué chez des sujets diabétiques hospitalisés pour COVID-19, l’association entre une prise en charge par metformine avant l’hospitalisation, le maintien ou non de ce traitement à l’admission hospitalière et l’évolution du patient. Les résultats de leur étude montrent que :
- Les patients qui étaient traités par metformine, et pour lesquels le traitement n’a pas été interrompu à l’admission hospitalière, avaient un meilleur pronostic que les autres.
- Le bénéfice de la metformine ne semble pas lié à ses propriétés anti-inflammatoires car les taux sanguins de metformine n’ont pas été associés aux taux de marqueurs de l’inflammation.
La constitution d’un groupe ayant initié un traitement par metformine à l’admission hospitalière aurait pu apporter des informations complémentaires utiles. Ces résultats portant sur un faible nombre de sujets incitent à la mise en place d’études complémentaires.
Méthodologie
Les données de patients diabétiques atteints de COVID-19 (confirmation par PCR) admis de manière consécutive à l’hôpital universitaire d’Amiens entre le début de l’épidémie et le 23 mai 2020 ont été analysées dans l’étude. Les taux plasmatiques et érythrocytaires de metformine ont été mesurés dans un sous-groupe de patients (n=25). Tous les sujets ont été suivis jusqu’à leur sortie hospitalière ou leur décès. Les patients ont été catégorisés en « patients ayant continué la metformine durant leur hospitalisation », « patients ayant arrêté la metformine à l’admission hospitalière » et « patients non traités par metformine ».
Principaux résultats
Au total, 145 sujets diabétiques et atteints de COVID-19 ont été inclus dans l’étude. Le temps médian d’hospitalisation était de 12 jours. Les caractéristiques démographiques des patients et les comorbidités étaient similaires entre ceux qui avaient continué leur traitement par metformine, ceux qui l’avaient arrêté dès l’hospitalisation pour COVID-19 et ceux qui n’étaient pas traités par metformine. En revanche, ces derniers étaient plus susceptibles d’être atteints de maladie cardiovasculaire et de maladie rénale chronique que les autres.
- Les patients ayant continué leur traitement par metformine durant leur hospitalisation pour COVID-19 avaient un taux de filtration glomérulaire estimé plus important et un taux de CRP plus faible que les autres. Au global, 19,1% de ces individus avaient été admis en unité de soins intensifs ou étaient décédés (critère principal d’évaluation).
- Les patients qui avaient arrêté la metformine à l’admission hospitalière avaient une glycémie, des taux de CRP et des taux de globules blancs supérieurs aux autres. Ils étaient 72,3% à avoir été admis en unité de soins intensifs ou avoir décédé.
- Les patients qui n’avaient pas eu de traitement par metformine avaient le taux de glycémie et le taux de filtration glomérulaire estimé les plus faibles. Ils étaient 43,1% à avoir été admis en unités de soins intensifs ou avoir décédé.
Après ajustement sur l’âge, le sexe, les maladies concomitantes (insuffisance rénale) et le taux de CRP, les patients chez qui le traitement par metformine avait été maintenu avait un meilleur pronostic que les autres. Aucune corrélation entre les taux sanguins de metformine et les marqueurs de l’inflammation n’a été mise en évidence.
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