COVID-19 : l’hyperglycémie, un facteur pronostique même chez les non-diabétiques ?
- Mamtani M & al.
- Diabetes Metab
- Nathalie Barrès
- Résumé d’articles
À retenir
Une étude américaine montre que :
- L’hyperglycémie sans antécédent de diabète est un phénomène fréquent qui touche 20,6% des patients hospitalisés pour infection par le SARS-CoV-2.
- L’hyperglycémie est corrélée à une augmentation du risque de mortalité et à un pronostic plus rapidement délétère.
Méthodologie
Cette étude observationnelle de cohorte a inclus consécutivement tous les cas de COVID-19 confirmés par PCR admis dans un hôpital américain entre le 15 mars et le 3 mai 2020. Ces sujets ont ensuite été suivis jusqu’au 15 mai 2020. L’hyperglycémie était définie par une glycémie ≥7,78 mmol/L (140 mg/dL). La mesure de la glycémie était réalisée tous les jours. Les données utilisées constituent un mixte de données à jeun et non à jeun, de glycémies veineuses et capillaires. Les données ont été ajustées sur 59 variables incluant des données sociodémographiques, la présence ou non de symptômes, de comorbidités, des mesures biologiques, la prise ou non de traitement, la prise ou non de substances addictives.
Principaux résultats
Au global, sur les 403 patients inclus (67,7% d’hommes), 83,1% sont rentrés à domicile, 24,1% ont nécessité des soins intensifs (USI), 13,9% une ventilation assistée, 12,7% sont décédés et 4% étaient toujours hospitalisés à la date de fin du suivi.
Les patients ont eu en moyenne 2,91 mesures de glycémie par jour. Sur l’ensemble de la cohorte, 38% avaient des antécédents de diabète et 93,5% de ces sujets ont été en hyperglycémie durant leur séjour hospitalier.
Parmi tous ceux qui n’avaient pas d’antécédent de diabète, 20,6% ont développé une hyperglycémie. Les données disponibles indiquaient que les patients non diabétiques et qui ont développé une hyperglycémie avaient une HbA1c médiane au cours de l’année écoulée de 6,8%. Parmi eux, 19,6% avaient une HbA1c ≥6,5% contre 2% seulement pour les non-diabétiques qui n’ont pas développé d’hyperglycémie durant leur hospitalisation.
Des analyses complémentaires ont montré que 69,4% des sujets non diabétiques qui ont été transférés en USI avaient eu une première hyperglycémie environ 7 jours avant ce transfert. Chez eux, le premier épisode d’hyperglycémie était détecté en moyenne 2,15 jours après l’admission hospitalière.
Parmi tous ceux qui n’avaient pas d’antécédent de diabète, le risque de décès était 22 fois plus important chez ceux qui avaient eu une hyperglycémie que chez ceux qui n’en avaient pas eu : 20,5% versus 1,8%, odds ratio ajusté 21,94 [4,04-119,0], p<0,001 soit un sur-risque de mortalité proche de celui des sujets diabétiques qui avaient fait de l’hyperglycémie durant leur séjour hospitalier (risque de décès multiplié par 17). Une hyperglycémie dans les 24 et 48 premières heures était significativement associée à une augmentation du risque de décès (OR respective 2,15 et 3,31). Parmi les sujets non diabétiques décédés, ceux qui avaient développé une hyperglycémie avaient une progression plus rapide vers le décès.
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