COVID-19 : L’éradication est possible
- Serge Cannasse
- Actualités professionnelles
L’existence de plusieurs vaccins et l’efficacité avérée des mesures barrières permettent-elles d’envisager l’éradication du COVID-19 ? Pour répondre à cette question qui peut sembler prématurée, des auteurs néo-zélandais ont comparé cette épidémie à deux autres, combattues avec succès : la poliomyélite (il reste néanmoins une souche en circulation) et la variole. Pour cela, ils ont dressé une liste de 16 variables, chacune évaluée avec une notation de 1 à 3, le maximum d’efficacité sur les chances d’éradication de la maladie examinée étant donc de 48.
Les seize variables couvrent un large spectre : rapport bénéfice-risque des vaccins, durée de l’immunité acquise, impact des mesures barrières, communications gouvernementales et médiatiques, implication des gouvernements, acceptation des mesures par la population, etc. Les notes obtenues pour chacune d’elles dressent un bilan des atouts et des faiblesses d’une campagne d’éradication au niveau mondial.
La variole obtient une note de 43 sur 48, soit 2,7 sur 3, la poliomyélite 26 sur 51, soit 1,5 sur 3, et le COVID-19 28 sur 51, soit 1,6 sur 3. Sans donner prise à un optimisme ou un pessimisme excessifs, ce score permet donc d’envisager la question sérieusement.
Les deux principaux obstacles relevés par les auteurs sont la résistance à la vaccination d’une partie de la population et l’émergence de variants très transmissibles et pouvant échapper à l’immunité vaccinale. Ce dernier point peut être pondéré par les limites que rencontrera inévitablement l’évolution du virus et par l’adaptation des vaccins.
Deux autres problèmes sont préoccupants. D’une part, les stratégies de prévention ont un coût élevé, aussi bien pour acquérir et administrer les vaccins que pour adapter les services de santé à la situation épidémique. C’est un point qui doit être mis en balance avec le coût de la pandémie elle-même. Pour l’instant, des conclusions définitives sont difficiles à tirer. D’autre part, la coopération internationale est indispensable, alors que certains gouvernements préfèrent une approche nationaliste, ou sont même opposés aux savoirs scientifiques. Quant à un possible réservoir animal, les auteurs se montrent confiants dans son impact très limité.
Le grand avantage dont ces stratégies disposent par rapport aux épidémies de poliomyélite et de variole est l’efficacité des mesures barrières. Pour les auteurs de l’étude, cela a été parfaitement démontré par les pays ayant adopté une stratégie zéro covid. Couplées à une campagne de vaccination, les mesures barrières doivent permettre l’éradication du virus. Cependant les auteurs admettent que leur travail est encore très préliminaire et qu’il devra être complété.
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