COVID-19. L’Académie de médecine contre la réintégration des soignants non vaccinés

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Comme le souligne l’Académie de médecine, la proportion de soignants refusant de se faire vacciner contre le Covid-19 est faible. Leur réintégration dans les structures de soin a été proposée par certains parlementaires, qui avancent trois arguments :

  • La diminution rapide de l’efficacité des vaccins sur la transmission du SARS-CoV-2, rendant donc minime le risque pour les patients de contamination par leurs professionnels de santé.
  • Le manque de recul sur l’efficacité et l’innocuité des vaccins.
  • Le mécontentement des professionnels de santé, qui attendent une amélioration de leurs conditions de travail.

Pour l’Académie, il s’agit clairement d’une proposition « démagogique, néfaste pour la prévention des infections respiratoires en milieu hospitalier, nocive pour la crédibilité des politiques vaccinales » et ne résolvant « en rien la pénurie de soignants dont souffrent le système hospitalier et les EHPAD. »

S’il est exact que « les vaccins actuellement sur le marché protègent incomplètement contre la transmission » et que « cette efficacité partielle tend à diminuer au bout de 3 mois », il n’en demeure pas moins que tous les moyens disponibles doivent être mis en œuvre pour diminuer le risque de contamination des patients par leurs soignants. De plus, il est permis d’espérer que les progrès de la vaccinologie permettront de mieux lutter contre la transmission.

L’argument du manque de recul est tout simplement « irrecevable après que 7,3 milliards de doses aient été administrées dans le monde en moins de deux ans. »

Un soignant non vacciné qui contracte le Covid-19 peut engager la responsabilité de son employeur en faisant une demande de reconnaissance en maladie professionnelle indemnisable, s’il est démontré que la contamination a eu lieu en milieu hospitalier.

Enfin, il est à présent possible de proposer un vaccin non à ARN messager, utilisant une protéine virale recombinante, suivant la même technologie que pour le vaccin contre l’hépatite B, lui aussi obligatoire chez les soignants.

Pour l’Académie, il est important de « rétablir un lien de confiance réciproque entre les soignants et l’administration » et « d’explorer toutes les voies qui peuvent permettre d’inciter les soignants aujourd’hui réticents à se faire vacciner. »