COVID-19 : jusqu’à 20% des formes graves liées à des auto-anticorps ?

  • Fanny Le Brun
  • Actualités Médicales
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L’infection par le SARS-CoV-2 se caractérise par une grande variabilité interindividuelle, allant d’une forme asymptomatique à une forme sévère nécessitant un séjour en réanimation et pouvant être fatale. Plusieurs pistes sont explorées pour expliquer cette hétérogénéité et de récentes publications confirment le rôle d’un déficit en interféron de type 1 (IFN-1), première barrière immunologique contre les infections virales.

Une prédisposition immunologique

Les résultats de récents travaux, menés notamment par des chercheurs français, ont montré que 15 à 20% des formes sévères de COVID-19 sont causées par la présence, dans le sang des patients, d’auto-anticorps visant spécifiquement les interférons de type 1, bloquant ainsi leur effet protecteur sur la réplication virale. Cette découverte est d’autant plus intéressante qu’en étudiant la distribution de ces auto-anticorps dans la population générale non infectée, les chercheurs se sont aperçus que leur présence est très rare avant 65 ans (0,2 à 0,5%) et augmente ensuite exponentiellement avec l’âge. Elle atteint 4% entre 70 et 79 ans, et 7% entre 80 et 85 ans. Ces résultats pourraient expliquer, au moins en partie, pourquoi l’âge est un facteur de risque majeur dans le développement de formes graves de COVID-19.

Une prédisposition génétique

Parallèlement, d’autres recherches vont également dans le sens d’une implication d’un déficit en IFN-1 dans les formes graves de COVID-19. Elles ont montré que chez les hommes, 1,3% de ces formes sévères s’expliquent par des anomalies génétiques du gène TLR7 qui joue un rôle majeur dans le mécanisme de production d’IFN-1.