COVID-19 : impact du premier confinement sur le sommeil des enfants français

  • Nathalie Barrès
  • Résumé d’article
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À retenir

  • Durant le premier confinement lié à la COVID-19, près d’un tiers des enfants français âgés de 8-9 ans de la population étudiée ont gagné en temps de sommeil.
  • En parallèle, plus d’un enfant sur cinq a connu l’apparition de difficultés de sommeil ou leur aggravation.
  • Une association a été montrée entre l’augmentation du temps passé devant les écrans et la diminution de la durée du sommeil.

Pourquoi est-ce important ?

Chez l’enfant, les troubles du sommeil sont associés à des difficultés scolaires, des troubles du comportement, un surpoids ou l’obésité. La lumière contribue fortement au rythme veille-sommeil. L’effet maximal de la lumière s’exerce autour de 480nm (lumière bleue des ampoules LED, écrans d’ordinateurs, smartphones). L’effet de la lumière sur le sommeil, dépend également de son intensité, de la durée d’exposition et de la période d’exposition (maximale au lever et au coucher). Ainsi, une moindre exposition à la lumière naturelle le jour et/ou surexposition à la lumière artificielle – en particulier aux longueurs d’ondes bleues – le soir favoriseraient les troubles du sommeil en perturbant les cycles circadiens. Il était intéressant d’évaluer l’association entre usages des écrans, exposition à la lumière naturelle et sommeil chez des enfants durant la période de confinement car selon les auteurs « En France les durées de sommeils sont en temps normal, plus importantes que dans les pays similaires sur le plan socio-économique, ainsi l’impact du confinement sur les durées et les difficultés de sommeil pourrait y être différent. »

Méthodologie

Les relations entre l’usage des écrans, l’exposition à la lumière naturelle et le sommeil ont été étudiées chez des enfants français de 8-9 ans durant le premier confinement lié à la pandémie de COVID-19. Les données de ces enfants sont issues des cohortes nationales de naissance ELFE et EPIPAGE-2 (enfants recrutés à leur naissance en 2011) incluses dans l’étude SAPRIS (Santé, Pratique, Relations et Inégalités Sociales).

Principaux résultats

Au total, 3.513 enfants ont été inclus, dont 52% de garçons. Il s’agissait plus souvent d’enfants, appartenant à un foyer comportant une fratrie et deux parents et dont le niveau socioéconomique était élevé. Ces enfants étaient également plus susceptibles d’avoir des parents qui travaillaient durant la période de confinement et habitaient le plus souvent en zone rurale, avec pour tous les enfants un accès à un jardin ou à une cour.

La durée moyenne d’exposition à la lumière naturelle était de 2h39±2h05/jour (2h00 en valeur médiane) et la durée moyenne d’exposition aux écrans – tous usages confondus - de 4h00±2h53/jour (3h30 en valeur médiane).

La durée moyenne de sommeil a augmenté chez plus d’un tiers des enfants (35,4%) et diminué chez 12,1%.

Chez plus d’un enfant sur cinq (21,5%), des difficultés de sommeil sont apparues ou ont augmenté et chez quasiment autant d’enfants (18,5%) elles ont diminué ou disparue.

Après ajustement, les chercheurs ont montré qu’il existait une association entre l’accroissement du temps moyen d’écran et la diminution de la durée du sommeil, mais pas entre l’augmentation du temps moyen passé devant un écran et les difficultés liées au sommeil ou entre le temps d’exposition à la lumière naturelle et la durée ou la qualité du sommeil.