COVID-19 : Forte hausse des dépenses de santé

  • Serge Cannasse
  • Actualités professionnelles
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La DREES (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) a publié un Panorama des dépenses de santé en 2021 qui, couplé avec celui de 2020, offre un bilan financier de l’épidémie de COVID-19 pendant ces deux années. Pour cela, elle a utilisé un agrégat de données, nommé dépense courante de santé au sens international (DCSi), qui permet des comparaisons avec la plupart des autres pays de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économique, qui regroupe des pays aux revenus élevés). Cet agrégat comprend la consommation de soins et de biens médicaux (CSBM), ainsi que les dépenses de soins de longue durée, de prévention et celles liées à la gouvernance du système de santé. La CSBM comprend les soins hospitaliers (y compris cliniques), les soins de ville (médecins, infirmiers, laboratoires, etc.), les médicaments, les autres biens médicaux et les transports sanitaires. 

Après une augmentation de 3,7% en 2020, la DCSi a progressé de 9,8% en 2021, pour s’élever à 307,8 milliards d’euros, soit 4.600 euros par habitant. Le surcoût lié à l’épidémie de COVID-19 est estimé à 14,8 milliards en 2020 et 17,4 milliards d’euros en 2021. Il est essentiellement dû  aux campagnes de dépistage (tests) et de vaccination contre le SARS-CoV-2.

La progression de la DCSi a concerné la quasi-totalité des pays de l’OCDE. Aux Etats-Unis, elle a été de 10,3% en 2020 et de 4,0% en 2021, au Royaume-Uni respectivement de 15,7% et 7,4%, en Allemagne de 6,3% et 5,9%. En 2021, la DCSi a représenté 17,8% du PIB (produit intérieur brut) des Etats-Unis, 12,3% de celui de la France, 12,8% pour l’Allemagne et 11,9% pour le Royaume-Uni.

La CSBM a augmenté de 1,6% en 2020, puis de 7,9% en 2021, soit cette dernière année 226,7 milliards d’euros et 9,1% du PIB. Cette dépense a représenté une moyenne de 3.350 euros par habitant. Il s’agit de la plus forte hausse de dépenses de santé depuis 30 ans.

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La consommation de soins hospitaliers publics et privés  a augmenté de 6,2 % en 2021, après 6,0% en 2020 et 2,0% en 2019. Cette forte progression s’explique par la hausse des rémunérations des personnels (+ 7,7 milliards d’euros en 2021) et par les surcoûts liés à la lutte contre le Covid-19 (+ 7,6 milliards d’euros en 2020 et + 5,0 en 2021), représentés essentiellement par les mesures de soutien financier des établissements pendant les pics épidémiques, où l’activité hors COVID-19 était réduite. 

La consommation de soins de médecine générale et autres spécialistes a diminué respectivement de 2,7% et 1,8% en 2020, pour rebondir fortement en 2021 : respectivement +2,9% et +8,8%. Le dispositif d’indemnisation à la perte d’activité, visant à compenser la chute de l’activité des professionnels libéraux, a représenté une dépense de 1,3 milliard d’euros en 2020. 

La consommation de médicaments en ambulatoire a augmenté de 4,4% en 2021 après six années consécutives de baisse. Cette hausse est due à l’augmentation des volumes des médicaments (+7,7%), alors que leurs prix ont baissé (-3,0%).

La consommation de masques explique l’essentiel de la hausse de consommation des biens médicaux hors optique et audioprothèses (+11,2% en 2020, mais + 0,9% en 2021 du fait de la baisse de prix des masques).

Le reste à charge (RAC) des ménages a augmenté de 0,4% en 2021, représentant 7,0% de la CSBM, soit 15,8 milliards d’euros. Le RAC moyen par habitant s’est élevé à 233 euros, dont 79 euros de soins de ville (hors prothèses dentaires), 61 euros de médicaments et 29 euros de soins hospitaliers. Malgré cette augmentation, il reste le second plus faible de l’OCDE (représentant 8,8% de la DCSi, pour 8,5% au Luxembourg).