Covid-19 : étude en temps réel de l’impact de la pandémie sur le recours aux soins
- Davin-Casalena B & al.
- Rev Epidemiol Sante Publique
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
L’Assurance maladie et l’Observatoire Régional de Santé (ORS) de la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur ont établi une série d’indicateurs qui doit permettre d’évaluer en temps réel l’évolution de l’accès aux soins, notamment à l’occasion d’évènements sanitaires tels que la pandémie de COVID-19. Ils devraient fournir aux décideurs un état des lieux fiable à partir desquels prendre des décisions.
La validation de ces indicateurs, arrêtés à l’occasion de la première vague de COVID-19 sur le territoire, a permis d’identifier, d’observer ou de confirmer certaines tendances importantes.
Quel impact pour l’activité médicale ?
Au cœur du premier confinement, la chute des actes au niveau régional a atteint 23% pour les généralistes et 50% pour les spécialistes. Il apparaît que ce sont les consultations de suivi et celles de renouvellement d’ordonnances qui ont surtout diminué, ce qui peut être expliqué en partie par l’ouverture du renouvellement aux pharmaciens. Pour autant, cette baisse d’activité n’a pas été suivie par un phénomène de rattrapage à la fin du confinement, mais uniquement d’un retour à la normale. Ce constat fait craindre une perte de chances pour les patients, notamment ceux atteints de maladies chroniques.
L’essor de la téléconsultation a été important durant le confinement puisque 55% des généralistes et 40% des autres spécialités y ont eu recours. Depuis, cette activité a néanmoins chuté : elle ne concernait plus que 4% des actes en juillet 2020, un taux qui reste néanmoins supérieur à celui observé durant l’année 2019. Les auteurs reconnaissent que l’arrêt du remboursement des consultations téléphoniques le 10 juillet a probablement contribué à ce phénomène.
Il faut aussi noter que la part des actes dédiés aux patients en ALD a été plus importante durant le confinement. Elle est ensuite revenue à la normale, conduisant à un nombre d’actes pour ces patients plus élevé en 2020 qu’en 2019. Ce résultat suggère une vigilance accrue portée par les médecins sur les personnes les plus fragiles.
Ce constat montre que les médecins savent rapidement adapter leur pratique lorsque cela s’avère nécessaire.
Quel impact sur le recours aux traitements ?
Comme cela a été décrit par ailleurs, le début du confinement a coïncidé avec un pic d’approvisionnement en traitements des maladies chroniques et en psychotropes. Mais à la suite du confinement, le nombre de remboursement de ces différents médicaments est devenu similaire à celui de 2019. Sur la période d’analyse suivant le confinement (jusqu’en semaine 41), on n’observe pas d’augmentation du recours aux psychotropes.
Enfin, concernant la vaccination, une baisse de 5% a été notée chez les enfants de moins de 1 an, mais cette diminution était de 39% pour le vaccin ROR (enfants de moins de 5 ans) et de 54% pour le vaccin anti-HPV (filles de 10 à 14 ans). Si les chiffres de vaccination ont retrouvé un cours normal après le confinement, aucun phénomène de rattrapage n’a été observé qui pourraient compenser ces retards.
Les effets à long terme liés à ces observations devront être analysés. Par ailleurs, l‘utilisation de ces indicateurs pour un suivi de crise régulier permet de disposer d’une base de compréhension de son impact qui soit partagée par tous les acteurs de santé, et d’adapter et orienter les échanges et les priorités.
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