COVID-19 et pollution atmosphérique
- Magazzino C & al.
- Nathalie Barrès
- Résumé d’article
Face aux différences de diffusion du SARS-CoV-2, des chercheurs ont exploré l’influence de la pollution atmosphérique comme facteur favorisant la mortalité par COVID-19 dans trois grandes villes – Paris, Lyon et Marseille.
À partir de données recueillies et de modélisations utilisant l’intelligence artificielle, ils ont pu déterminer des seuils de PM2,5 (particules fines inférieures à 2,5 μm) et PM10 (particules fines inférieures à 10 μm) à partir desquels la propagation du virus était favorisée :
- Pour Paris, les seuils de 17,4 μg/m3 pour les PM2,5 et de 29,6 μg/m3 pour les PM10 ont été déterminés,
- Pour Lyon, ces seuils ont été déterminés à 15,6 μg/m3 pour les PM2,5 et 20,6 μg/m3 pour les PM10,
- Et pour Marseille, 14,3 μg/m3 pour les PM2,5 et 22,04 μg/m3 pour les PM10.
Ces valeurs sont supérieures aux plafonds imposés par la directive 2008/50/CE du Parlement européen. Les auteurs invitent à une révision des limites Européennes afin qu’elles tiennent compte de ces seuils sanitaires.
Pourquoi cette étude a-t-elle été menée ?
Il est admis que l’émission de particules fines, notamment PM2,5 et PM10 contribuent à l’augmentation des risques sanitaires, en particulier les infections respiratoires, les maladies pulmonaires obstructives chroniques et les cancers. Plusieurs études ont déjà suggéré l’existence d’une association significative entre la pollution atmosphérique et la mortalité par COVID-19.
Il était intéressant d’évaluer si une concentration particulaire importante dans l’atmosphère pouvait rendre le système respiratoire plus sensible à une infection par COVID-19. Ces particules proviennent quasi exclusivement des émissions du trafic routier du fait de la combustion des produits pétroliers (essence et diesel). Non seulement ces particules fines subsistent dans l’air plus longtemps que les grosses, mais elles pénètrent plus facilement les voies respiratoires et favorisent l’inflammation des tissus pulmonaires.
Méthodologie
Des données ont été recueillies à partir de multiples mesures de PM10 et PM2,5 réalisées dans les trois plus grandes villes de France entre le 18 mars et le 27 mars 2020, soit 41 jours consécutifs. Les chercheurs ont ensuite utilisé l’intelligence artificielle et plus spécifiquement des réseaux neuraux artificiels (ANN) afin de déterminer des seuils pour les PM2,5 et PM10 à partir desquels les décès par COVID-19 étaient augmentés.
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