COVID-19 et cancer : quelle proportion de séquelles à moyen terme ?

  • Eur J Cancer

  • Par Nathalie Barrès
  • Actualités médicales
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Une étude a mesuré la proportion de patients atteints de cancer et ayant des séquelles de COVID-19, 6 mois et 1 an après l’infection.

 

À retenir

  • Pour la première fois, une étude souligne que 8% des patients atteints de cancer (non avancé/non métastatique) présenteraient toujours des séquelles de COVID-19 un an après la guérison de l’infection.
  • L’immense proportion de ces sujets n’étaient pas vaccinés avant l’infection.
  • Ces données incitent à adapter le suivi de ces patients et à mettre en place des mesures de prévention dédiées.

Pourquoi est-ce important ?

Environ 15% de patients atteints de cancer ayant contracté la COVID-19 ont connu des séquelles précoces, affectant leur prise en charge oncologique et potentiellement leur pronostic. En revanche, jusqu’à présent, la prévalence à moyen et long terme de séquelles post-COVID-19 n’était pas connue, d’où l’intérêt de cette publication.

Méthodologie

Cette étude décrit l’évolution des séquelles post-COVID-19 chez des patients atteints de cancer à un stade non avancé. Ces patients étaient suivis via le registre OnCovid. Les patients inclus provenaient du Royaume-Uni, d’Espagne et d’Italie.

Principaux résultats

Parmi l’ensemble de la cohorte OnCovid, 186 patients suivis durant une période médiane de 9,9 mois après guérison d’une COVID-19 ont été inclus dans les analyses.

Ces dernières ont montré que :

  • Le premier suivi était réalisé par un médecin de proximité dans les 2,3 mois post-guérison de COVID-19 (en valeur médiane). Globalement 16,6% des patients souffraient d’au moins une séquelle à ce moment-là, dont 7,6% de complications respiratoires, 7,1% de fatigue, 3,8% de séquelles neuro-cognitives. Les sujets ayant des séquelles lors de cette première évaluation étaient plus souvent fumeurs (68% vs 35%) et avaient plus souvent eu une COVID-19 compliquée (45,2% vs 24,8%) par rapport aux autres. Aucune caractéristique oncologique n’a été associée à la présence ou non de séquelles à ce moment-là. La plupart des patients (93,9%) n’avaient pas été vaccinés avant la COVID-19.
  • À la visite de suivi à 6 mois post-COVID-19, 9,8% des patients présentaient toujours des séquelles, dont des atteintes respiratoires (4,9%), de la fatigue (3,2%), des séquelles neurocognitives (2,2%).
  • À 12 mois post-guérison de COVID-19, 8% des patients avaient encore des séquelles, dont 3% de séquelles respiratoires.

Financement

OnCovid est sponsorisé par l’Imperial College London et le NIHR Imperial Biomedical Research Centre.