COVID-19 et autres épidémies - Les temps forts de la quinzaine autour du monde : la circulation du SRAS-CoV-2 continue de s'intensifier en Europe
- Claudia Bravo
- Medical News
En raison de la nature rapidement changeante de la pandémie de COVID-19 et d'autres épidémies, nous, à Medscape Professional Network', souhaitons partager avec vous les articles les plus marquants et cliniquement pertinents de notre réseau de la semaine dernière.
Il s'agit d'un instantané des meilleures pratiques émergentes au cours d'une pandémie qui évolue rapidement. Toutes les informations actuellement disponibles concernant COVID-19 sont susceptibles d'être modifiées au fur et à mesure que de nouveaux détails seront disponibles. Certaines des informations ci-dessous peuvent également être contredites par les autorités sanitaires locales ou mondiales.
VARIANTS SOUS SURVEILLANCE
Parmi les nombreux sous-variants de BA.5, les prédominants sont BA.5.2 et BA.5.2.1 mais d'autres sont sous surveillance, notamment BA.2.75, BF.7, BF.5 et BQ.1 (et sa sous-lignée BQ.1.1). BQ.1 circule largement au Nigeria et semble en augmentation dans certains pays européens (Autriche, Belgique, Danemark, France, Italie, Pays-Bas, Royaume-Uni) et aux Etats-Unis. Le variant émergent BQ.1 du COVID-19 et sa sous-lignée BQ.1.1 représentent désormais plus d'un cas sur dix aux États-Unis, selon les dernières données des CDC. Les variants BQ.1 et BQ.1.1 seraient plus contagieux que BA.5.2 et pourraient échapper plus facilement à l’immunité acquise par une infection précédente ou la vaccination, selon le Dr Anthony Fauci, directeur de l'Institut national des allergies et des maladies infectieuses aux Etats-Unis. Le variant BF.7, fortement transmissible, a lui été détecté pour la première fois en Chine et a depuis été repéré dans d'autres pays comme l'Australie, le Royaume-Uni et la Belgique.
EUROPE
Au Royaume-Uni, le nombre d'infections COVID-19 a encore augmenté cette semaine, en particulier parmi les groupes d'âge plus élevés en Angleterre et au Pays de Galles. En Angleterre, le nombre de personnes atteintes du COVID a été estimé à 1 sur 35, soit 2,78 % de la population (1 513 700 personnes), selon les données de l'enquête sur les infections à coronavirus (COVID-19) du bureau des statistiques nationales (ONS) pour la semaine se terminant le 3 octobre.
Sur le plan de la recherche, les premiers résultats d'une étude publiée dans Nature Medicine indiquent que l'immunité contre le virus SRAS-CoV-2 obtenue par la vaccination pourrait être partiellement soutenue par des facteurs génétiques, selon des scientifiques, qui ont déclaré que cette découverte pourrait avoir des implications pour l'amélioration des futurs vaccins.
En outre, concernant la variole du singe, une nouvelle étude a révélé la présence d'ADN viral provenant de patients atteints de la variole du singe sur de multiples surfaces dans des chambres d'isolement d'hôpitaux spécialisés, ainsi que sur des équipements de protection individuelle (EPI) et dans des échantillons d'air, ce qui suscite des inquiétudes quant à la transmission du virus dans les hôpitaux.
Au niveau politique, au Royaume-Uni, le nouveau gouvernement tory de la première ministre Liz Truss a connu de nouvelles turbulences la semaine dernière. En effet, Mme Truss a été contrainte de se séparer de son principal ministre des finances et a nommé l'ancien ministre de la santé Jeremy Hunt au poste de chancelier de l'Échiquier. Le NHS a immédiatement lancé un appel au Trésor pour qu'il vienne à son secours, dans ce que la BMA a appelé la "plus grande crise de main-d'œuvre de l'histoire du NHS".
En France, la circulation du SRAS-CoV-2 continue de s'intensifier. L'augmentation du taux d'incidence était de +13% le 11 octobre par rapport à la semaine précédente, soit 584 cas pour 100 000 habitants, ce qui représente une moyenne de près de 52 934 nouveaux cas par jour. Au niveau national, les hospitalisations en soins conventionnels et en soins intensifs ont également augmenté par rapport à la semaine précédente (respectivement +13% et +2% au 14 octobre). Plusieurs facteurs sont inquiétants a déclaré le Pr Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l'hôpital Tenon (Paris) à Medscape édition française : l'émergence possible de nouveaux variants compte tenu de la forte incidence de circulation du virus, mais aussi du variant Centaure (BA.2.75) qui pourrait échapper encore plus aux vaccins, même s'il circule à des niveaux faibles (1%), l’abandon des mesures de protection par la population et enfin le fait que cette vague survient à distance des dernières campagnes de vaccination.
Concernant la variole du singe, la Haute Autorité de Santé (HAS) vient de mettre à jour ses recommandations de vaccination. Elle précise notamment que la vaccination est inutile pour les personnes ayant déjà été infectées par le virus. Les femmes qui sont des partenaires occasionnelles ou qui partagent le même espace de vie que des personnes à très haut risque d'exposition au virus doivent se voir proposer la vaccination. Enfin, la HAS confirme que les vaccins Imvanex®/Jynneos® de 3e génération peuvent être utilisés chez les personnes immunodéprimées. Au 11 octobre 2022, 4 064 cas confirmés d'infection par le virus du monkeypox ont été signalés en France, soit 21 cas supplémentaires depuis le dernier rapport du 4 octobre. La grande majorité des cas confirmés à ce jour sont des hommes et 102 cas de plus de 15 ans (2,5%) sont des femmes. Dix (0,25%) enfants de moins de 15 ans ont été signalés comme cas confirmés. 2,2 % des cas ont été hospitalisés et aucun décès n'a été signalé à ce jour.
L'Espagne connaît ce qui semble être une résurgence de la pandémie de COVID-19. Certains experts mettent en garde contre une possible 8ème vague dans le pays qui pourrait être aggravée par l'augmentation attendue des cas de grippe saisonnière dans les prochaines semaines. Dans le dernier rapport du ministère de la santé publié vendredi 14 octobre, l'incidence à 14 jours chez les personnes de plus de 60 ans avait augmenté de 27 points par rapport au vendredi précédent, s'établissant à 195 cas pour 100.000. Les autres indicateurs COVID-19, à savoir les hospitalisations conventionnelles et en unités de soins intensifs, ont également augmenté : respectivement 2,7 et 2 %. Un débat est en cours sur le port du masque dans les transports publics.
La faillite d'hôpitaux en raison de la crise énergétique et de l'inflation fait actuellement l'objet de discussions en Allemagne. Le ministre fédéral de la santé, Karl Lauterbach, y voit un réel danger : “Si nous ne réagissons pas rapidement et de manière vraiment radicale, il y aura des fermetures", a déclaré l'homme politique du SPD dimanche 16 octobre. Il négocie actuellement avec le ministre des finances Christian Lindner (FDP) une augmentation des aides publiques. D'ici là, cependant, il ne peut donner "aucun" ordre de grandeur, a-t-il dit.
En Allemagne, l'Institut Robert Koch (RKI) a indiqué samedi 15 octobre que l'incidence du COVID sur sept jours était de 731,9/100 000 versus 635,7 la semaine précédente et 244 il y a un mois. L'Association allemande des hôpitaux a exigé un retour rapide à l'obligation de porter des masques à l'intérieur dans les régions les plus touchées.
La réintroduction des tests gratuits est discutée mais le gouvernement ne prévoit pas de les proposer à nouveau. Depuis l'été, les Allemands doivent payer trois euros par test. Les tests gratuits ont coûté à l'État un milliard d'euros par mois, a déclaré M. Lauterbach. "Ce n'est pas viable. Franchement, ça n'en vaut pas la peine non plus ", a-t-il ajouté.
AMERIQUE
La directrice de l'Organisation panaméricaine de la santé (OPS), la Dr Carissa Etienne, a déclaré que l’Amérique " est sous pression ". "Quatre urgences sanitaires menacent la Région : les épidémies de variole du singe et de polio, la pandémie de COVID-19 en cours et le choléra.
Plus de trois ans après le dernier cas signalé, le choléra a refait surface en Haïti. Le 2 octobre 2022, les autorités nationales haïtiennes ont signalé les deux premiers cas confirmés de Vibrio cholerae O1 dans l'agglomération de Port-au-Prince. Le 13 octobre 2022, le ministère haïtien de la Santé a signalé que le nombre total de cas suspects est passé à 655, dont 55 cas confirmés, 197 cas suspects hospitalisés et 36 décès enregistrés. Sur le total des cas signalés avec des informations disponibles, 56% sont âgés de moins de 20 ans. Le groupe d'âge le plus touché est celui des 1 à 4 ans, suivi par celui des 5 à 9 ans.
Plus de 45 000 cas de monkeypox ont été signalés en Amérique, ce qui représente 63 % des cas signalés dans le monde. 95 % de ces cas signalés concernent des hommes, et 56 % sont survenus chez des personnes séropositives. Plus de 2 300 nouveaux cas ont encore été signalés aux États-Unis, au Brésil, en Colombie et au Mexique cette semaine. La semaine dernière, le Brésil et le Chili ont été les premiers pays à recevoir les vaccins contre la variole du singe, distribués par l'OPS dans les Amériques.
Plus de 178 000 nouveaux cas de COVID-19 ont été officiellement signalés dans la Région. Plus de 70 % des habitants d'Amérique latine et des Caraïbes ont maintenant été entièrement vaccinés contre le COVID-19. Mais au moins 10 pays et territoires n'ont même pas encore atteint la barre des 40 %.
Outre les États-Unis, qui ont signalé un cas de polio au début de l'année, quatre pays - le Brésil, la République dominicaine, Haïti et le Pérou - présentent un "risque très élevé" de transmission de la polio. Et huit autres sont considérés comme " à haut risque " en raison d'une faible couverture vaccinale et d'une surveillance de la polio peu performante.
Aux Etats-Unis, l’épidémie de COVID continue de ralentir mais des centaines de personnes meurent toujours chaque jour du coronavirus, selon les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies. Le variant émergent BQ.1 du COVID-19 représente désormais plus d'un cas sur dix aux États-Unis, selon les dernières données des CDC. Il y a un mois à peine, ce variant représentait moins de 1 % des cas.
En termes de vaccination, d’après les CDC, 14,8 millions d'Américains ont reçu une nouvelle dose de vaccin contre le COVID au 12 octobre, soit 6,9 % des personnes âgées de 12 ans ou plus pouvant prétendre au rappel alors qu’il est disponible depuis six semaines.
Au Mexique, l'utilisation de masques ne sera plus obligatoire dans les espaces ouverts et fermés, tant qu'il y a une distance d'au moins 1,5 mètre entre chaque personne. Si cette condition n'est pas présente ou si le lieu est mal ventilé, le masque sera " recommandé ". Le masque facial n’est plus obligatoire lorsque les personnes consomment des boissons et des aliments, et lorsqu'un travail physique intense est effectué. En revanche, il doit être utilisé par les personnes qui ont décidé de ne pas se faire vacciner ou les patients immunodéprimés.
Le sous-secrétaire à la prévention et à la promotion de la santé, le Dr Hugo López-Gatell Ramírez, a expliqué que les indicateurs COVID-19 montrent " une pause " depuis plus de trois mois avec moins d'hospitalisations et de décès par rapport au début de la pandémie.
Concernant la variole, entre le 4 et le 10 octobre, 179 nouveaux cas de variole ont été signalés, ce qui porte le nombre total de cas au Mexique à 2 147 dans 31 États. En date du 10 octobre, aucun décès n'a été signalé. Sur le nombre total de cas confirmés, 98% sont des hommes et 2% des femmes ; 47,3% des patients ont entre 30 et 39 ans.
Au Brésil, le ministère de la Santé a déclaré le lundi 17 octobre que les vaccins Pfizer contre le COVID-19 destinés aux enfants âgés de 6 mois à 4 ans présentant des comorbidités devraient arriver mercredi prochain (26 octobre).
Depuis le début de la pandémie, le pays a totalisé 687 197 décès et 34 792 386 cas connus de COVID-19, selon les données recueillies par le consortium des véhicules de presse. Il y a eu, en moyenne, 41 décès par jour au cours de la semaine dernière.
Selon un bilan publié mardi 11 octobre, on compte à ce jour 8 521 cas confirmés de variole du singe et 4 768 déclarations suspectes. Selon le ministère de la santé, cinq personnes sont déjà décédées des suites de l'infection (deux dans l'État de Minas Gerais et trois dans celui de Rio de Janeiro).
AFRIQUE
Depuis la déclaration de l'épidémie de maladie à virus Ebola causée par le virus du Soudan en Ouganda le 19 septembre 68 cas (48 cas confirmés en laboratoire et 20 cas possibles) ont été signalés, dont 37 décès (au 9 octobre). Selon l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU, le risque de propagation de l’Ebolavirus Soudan aux pays voisins est élevé à cause des mouvements transfrontaliers entre l’Ouganda et les autres pays. A noter qu’aucun vaccin homologué n’est efficace contre l’Ebolavirus Soudan. Il existe au moins six vaccins candidats contre l’Ebolavirus Soudan, qui sont à des stades différents de développement. Trois d’entre eux sont à la phase 1 (données sur la sécurité et l’immunogénicité chez l’homme), et les autres sont en phase d’évaluation préclinique.
Dans la région africaine, les pays rapportant le plus grand nombre de cas de COVID-19 à l'heure actuelle sont l'Afrique du Sud, la République centrafricaine et le Nigeria. Selon le CDC africain, 22,7 % de la population africaine est entièrement vaccinée contre le SRAS-CoV-2.
Concernant la variole du singe, entre le 3 et le 9 octobre, 25 nouveaux cas confirmés ont été notifiés dans la région : Ghana (12), République centrafricaine (1) et Soudan (10). Deux nouveaux pays, l'Egypte (1) et le Mozambique (1), ont également signalé leurs premiers cas. 14 décès ont été signalés au Nigeria (7), au Ghana (4), au Cameroun (2) et au Soudan (1). Le nombre de cas de variole du singe et de décès en Afrique représente respectivement 1,0 % et 53,8 % des cas et des décès dans le monde, selon l'OMS.
ASIE
La Chine rapporte 1456 nouveaux cas de COVID pour le 13 octobre contre 1624 un jour plus tôt, selon Reuters. Au cours de la seconde moitié de septembre, le nombre de nouveaux cas quotidiens se situaient autour de 900. La Chine maintiendra sa politique zéro COVID-19 pour se prémunir contre les nouvelles souches de coronavirus et les risques qu'elles comportent, a prévenu le journal officiel du Parti communiste le 12 octobre. Shanghai et d'autres grandes villes chinoises, dont Shenzhen, ont intensifié les tests de dépistage du COVID-19 en raison de l'augmentation des infections, et certaines autorités locales ont précipitamment fermé des écoles, des lieux de divertissement et des sites touristiques.
Taïwan a recommencé à accueillir des touristes jeudi après la fin des quarantaines obligatoires, Le premier groupe de touristes qui est descendu de l'avion peu après minuit a reçu des ours en peluches en cadeau.
L'Inde a signalé lundi 2 060 cas de COVID-19 et 10 décès. Un premier cas de variant Omicron BF.7 a été détecté en Inde.
Le premier cas néo-zélandais du sous-variant de BA.5 BQ.1.1 a été enregistré cette semaine dans le Southland et il a également été détecté dans les eaux usées de Te Waipounamu.
Hong Kong a déclaré mercredi qu'elle avait approuvé une version du vaccin BioNTech COVID-19 pour les nourrissons et les enfants de moins de 5 ans.
- Les équipes de rédaction de Univadis, Medscape, Coliquio et Mediquality
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