Covid-19 : effets du plasma convalescent
- Acosta-Ampudia Y & al.
- J Autoimmun
- Nathalie Barrès
- Résumé d’article
Une nouvelle étude apporte quelques enseignements sur le profil immunitaire et métabolique des patients « donneurs » et « receveurs » de plasma convalescent. Cette technique est utilisée depuis plusieurs décennies pour contrôler certaines infections pour lesquelles nous ne disposons d’aucun traitement. Les épidémies de grippe espagnole, grippe H1N1 ou d’Ebola en ont notamment bénéficié. Des études ont montré que l’administration précoce de plasma convalescent contenant des titres élevés en IgG pouvait diminuer la sévérité de la maladie ainsi que la mortalité. Pour autant, on ne maîtrise pas totalement sa composition ni précisément l’action qu’il procure sur la réponse immunitaire du receveur.
Méthodologie
Cette étude contrôlée a été menée en 2 phases : 1) Une phase durant laquelle la composition du plasma convalescent, l’état immunologique et le métabolisme basal des sujets « donneurs » et « receveurs » ont été déterminés. 2) Une phase d’analyse longitudinale sur 28 jours de la réponse immunitaire des patients « receveurs » sévèrement atteints. Les patients atteints d’une forme grave de COVID ont reçu une transfusion de plasma convalescent ou un traitement standard. Les paramètres cliniques, la charge virale, les taux en immunoglobulines G, A anti-SARS-CoV-2, les taux en anticorps neutralisants, en auto-anticorps, en cytokines, en cellules B et T à J0, J4, J7, J14 et J28 post-administration, ainsi que le profil métabolique et lipidique des différents groupes ont été établis.
Résultats
Au global, 19 patients guéris d’une infection à SARS-CoV-2 (11 super-donneurs, 8 donneurs), 18 patients hospitalisés pour COVID-19 sévère et 16 sujets témoins pré-pandémiques ont participé à l’étude. Les super-donneurs ayant une capacité de neutralisation supérieure aux donneurs
L’âge moyen des super-donneurs et donneurs était de 42 ans et 39 ans. Les titres en IgG et IgA étaient fortement corrélés au statut de super-donneurs et de donneurs.. Un panel de plus de 20 cytokines a été évalué. Les taux en médiateurs pro- et anti-inflammatoires des super-donneurs et donneurs étant similaires, les données ont été combinées pour les analyses ultérieures.
Un profil métabolique différent a été mis en évidence entre les patients guéris du COVID-19 et les sujets malades ou témoins. Ces données étaient cohérentes avec d’autres travaux montrant une dyslipidémie et un stress oxydatif. Les patients guéris du COVID-19 conservaient une altération de leur profil lipidique, notamment des taux d’acides gras insaturés (acide arachidonique et acide linoléique).
L’administration précoce du plasma convalescent induisait une modification précoce, mais transitoire du profil cytokinique ainsi qu’une augmentation des IgG anti-SARS-CoV-2.
Les sujets atteints d’une forme sévère de COVID-19 avaient également des taux d’interleukine (IL-6, IL-10) plus élevés que les sujets guéris. Les ratios IL-6/INF-alpha et IL-6/IL-10 étaient diminués chez les receveurs de plasma convalescent par rapport aux patients qui avaient reçu le traitement standard.
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