COVID-19 dans le monde : où en sommes-nous après de 2 ans de pandémie
- Claudia Bravo
- Medical News
En raison de l'évolution rapide de la nature de la pandémie COVID-19, Medscape souhaite partager avec vous les articles les plus marquants et les plus pertinents sur le plan clinique de la semaine dernière.
Il s'agit d'un aperçu des meilleures pratiques émergentes au cours d'une pandémie qui évolue rapidement. Toutes les informations actuellement disponibles concernant COVID-19 sont susceptibles d'être modifiées à mesure que de nouveaux détails seront disponibles. Certaines des informations ci-dessous peuvent également être contredites par les autorités sanitaires locales ou mondiales.

MONDE
Deux ans après le début de la pandémie et la mise en place progressive du recueil des données, on estime que plus de 6 millions de personnes sont décédées du COVID alors que près de 444 millions de cas ont été enregistrés de par le monde.
Un bilan qui aurait pu être encore plus lourd sans la vaccination, selon l’OMS. Le développement et le déploiement des premiers vaccins COVID-19, dont l'utilisation a été autorisée en décembre 2020, ont changé la donne dans la lutte mondiale contre le virus - un an seulement après son lancement. Dans la seule Région européenne, selon les estimations, un demi-million de personnes devraient la vie aux vaccins contre le COVID-19.
Aujourd’hui, si la situation semble s’améliorer, l’OMS met en garde contre un relâchement trop rapide de notre vigilance.
« Bien que les cas et les décès signalés diminuent dans le monde et que plusieurs pays aient levé les restrictions, la pandémie est loin d'être terminée - et elle ne sera terminée nulle part tant qu'elle ne sera pas terminée partout », a souligné le Directeur Général de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus le 9 mars.
Un des sujets de préoccupation est l'augmentation de 46% des nouveaux cas la semaine dernière en Asie, dans la région du Pacifique occidental, où 3,9 millions d'infections ont été enregistrées.
« Le virus continue d'évoluer et nous continuons à faire face à des obstacles majeurs dans la distribution de vaccins, de tests et de traitements partout où ils sont nécessaires », a souligné le Directeur de l’OMS avant d’ajouter que de nombreux pays avaient fortement réduit le nombre de tests réalisés rendant difficile le suivi de la pandémie. « Cela limite notre capacité à voir où se trouve le virus, comment il se propage et comment il évolue », a-t-il conclu.
UROPE
En Italie, la pandémie a commencé officiellement le 24 février 2020 avec le premier bulletin officiel du ministère de la Santé : 221 cas, 26 patients en soins intensifs, 7 décès. Quelques jours plus tard, le 4 mars, les écoles étaient fermées dans toute l'Italie. Le 9 mars, toute l'Italie devenait une zone rouge et le 11 mars, les Italiens découvraient le sens du mot "confinement" : ce jour-là, un mercredi, il y avait 10 590 cas, 1 028 patients en soins intensifs et déjà 827 personnes décédées. Le 18 mars, une colonne de véhicules militaires chargés de cercueils a improvisé une lente procession dans les rues de la ville de Bergame. Une vision d’horreur encore inconcevable quelques jours plus tôt et immortalisée par une photo qui a fait le tour du monde.
Deux ans plus tard, l'Italie a dénombré 13,1 millions de cas, 156 000 décès. 50 895 214 citoyens ont été complètement vaccinés (79 % de la population, 94,23 % de la population de plus de 12 ans).
Désormais, la vague de omicron semble diminuer même si, au cours de la semaine dernière, des experts ont souligné une légère augmentation du nombre d'infections liée au variant BA.2, une tendance confirmée également dans d'autres pays comme le Royaume-Uni ou la France. Le gouvernement prévoit de déclarer la fin de l'urgence pandémique d'ici la fin du mois de mars. Ce qui permettra de limiter les restrictions, notamment la vaccination obligatoire pour les plus de 50 ans et le passeport vaccinal pour assister à des événements publics.
Depuis le début de la pandémie, il y a deux ans, en France, 23 346 927 cas de Covid-19 ont été confirmés et 140 642 décès attribués à la maladie. Les décès sont élevés et de nombreux professionnels de santé de première ligne sont épuisés. De plus, l'impact des retards de diagnostic ou des reports de soins est important et les conséquences n’en sont pas encore complètement appréhendées.
78,08 % de la population est maintenant entièrement vaccinée et la vaccination progresse dorénavant très lentement, surtout chez les enfants (moins de 5 % de vaccinations).
Même si l’épidémie repart légèrement à la hausse ces derniers jours, probablement en raison de la rentrée scolaire, la levée de la plupart des restrictions est prévue pour le 14 mars. Quelles seront les prochaines étapes ? Les experts restent prudents dans leurs prévisions alors que le variant BA.2 progresse et que depuis le 18 février 2022, un variant recombinant Delta/Omicron a été détecté. Ce-dernier circule à un faible niveau en France et fait l'objet d'une surveillance accrue par Santé publique France et le CNR Virus pour les infections respiratoires.
Deux ans après que l'Organisation mondiale de la santé a déclaré le Covid-19 comme une pandémie, le Royaume-Uni a perdu 184 458 personnes à cause du virus (données des certificats de décès). 73,52 % de la population a été complètement vaccinée.
Alors le Premier ministre britannique Boris Johnson a mis fin aux restrictions en Angleterre le 24 février, le nombre d'infections a commencé à augmenter cette semaine. Globalement, au Royaume-Uni, au cours des sept derniers jours, le nombre de nouvelles infections a augmenté de 46,4 %, les décès de 19,5 % et les patients admis à l'hôpital de 12,2 %. Les restrictions légales du Covid ont pris fin le 15 février en Irlande du Nord, et devraient être supprimées le 21 mars en Écosse et le 28 mars au Pays de Galles.
Mardi, 47 984 nouvelles infections quotidiennes ont été signalées en Angleterre, 12 221 en Écosse, 1011 au Pays de Galles et 2708 en Irlande du Nord, soit les chiffres les plus élevés du mois dernier. Le total sur 7 jours pour le Royaume-Uni était de 346 059, au 9 mars, soit 109 725 de plus que la semaine précédente. Pour les décès survenus dans les 28 jours suivant un test positif, le total sur 7 jours était de 778, soit 127 de plus que la semaine précédente. Le total sur 7 jours pour les patients admis à l'hôpital était de 8950, soit 970 de plus que la semaine dernière. Au 8 mars, 11 639 patients sont hospitalisés en raison du Covid, et 275 nécessitent une ventilation.
Depuis le premier cas de Covid-19 notifié en Espagne le 31 janvier 2020 chez un voyageur allemand aux îles Canaries, l'Espagne a confirmé un total de 11 149 574 cas et près de 100 000 décès dus au coronavirus. L'Espagne a subi, depuis le début de la pandémie, jusqu'à six vagues, la dernière étant principalement due à omicron.
Le gouvernement a déclaré l'état d'urgence le 14 mars 2020. Il a duré jusqu'au 21 juin 2020 (plus de 3 mois). La première dose du vaccin contre le Covid-19 a été administrée le 27 décembre 2020, et depuis, 91,1% de la population de plus de 12 ans a reçu deux doses.
En Allemagne, depuis le début du recueil des statistiques sur l’épidémie, 16 588 872 cas de Covid ont été confirmés et 125 028 décès liés à la maladie rapportés. 75,67 % de la population a été complètement vaccinée. Cette semaine, l'Institut Robert Koch (RKI) a signalé une augmentation du taux d'incidence sur sept jours à l'échelle nationale pour le septième jour consécutif. Le nombre de nouvelles infections pour 100 000 habitants par semaine s'élevait à 1319,0 mercredi matin (9 mars), contre 1293,6 le jour précédent et 1171,9 il y a une semaine. Selon les nouvelles données, 314 décès ont été enregistrés dans toute l'Allemagne en 24 heures. Il y a une semaine, on comptait 301 décès.
Le gouvernement fédéral prévoit des assouplissements des mesures de lutte contre le Covid de grande envergure.
En Autriche, l’épidémie a fait plus de 15 000 morts depuis le début de la pandémie. Après plusieurs vagues de Covid et une récente accalmie, le pays a suspendu pour l'instant la vaccination obligatoire contre le Covid-19.
Dans le même temps, le nombre de nouvelles infections a atteint un nouveau record, quatre jours après la fin de la quasi-totalité des restrictions liées au Covid-19. L'incidence sur sept jours est de 2500 pour 100 000 habitants. La situation dans les cliniques étant considérée comme stable.
En Suisse, la pandémie a fait plus de 13 000 décès liés au Covid depuis 2 ans. A ce stade, 70 % de la population est complètement vaccinée.
Mercredi 9 mars, l'Office fédéral de la santé publique a signalé 33 754 nouveaux cas ce qui porte la moyenne des cas sur sept jours à 23 108, soit une augmentation de 47 % par rapport à la semaine précédente.
À partir du 1er avril, le gouvernement fédéral désactivera l'application tous anti Covid suisse, du moins temporairement. En outre, les données des utilisateurs seront détruites.
Depuis le début de la pandémie, le Portugal a enregistré plus de 21 000 décès et 3 300 000 cas confirmés d'infection (DGS). Le gouvernement portugais maintient la prévision selon laquelle le 3 avril, il sera possible de mettre fin aux quelques restrictions liées au Covid-19 qui subsistent, notamment concernant les masques. Cependant, les experts préviennent que le scénario peut encore changer en raison de la tendance à la hausse du nombre de cas. « Il s'agit d'une projection, qui peut toujours changer », a déclaré Graça Freitas, directrice de la Direction générale de la santé (DGS).
Les données publiées lundi 7 mars par la DGS indiquent une nouvelle baisse de l'incidence en 14 jours pour 100 000 habitants, qui s'établit désormais à 1398,1 au niveau national et à 1316,3 sur le continent.
Selon les données publiées lundi (7) par le moniteur statistique Our World in Data, le Portugal est le sixième pays de l'Union européenne qui compte le moins de décès attribués à la maladie Covid-19, selon les données publiées lundi (7). La moyenne quotidienne est de 2,25 décès par million d'habitants attribués à la maladie au cours des sept derniers jours, ce qui est inférieur à la moyenne de l'Union européenne pour cet indicateur, qui est de 3,37, mais supérieur à la moyenne mondiale de 0,91.
AMERIQUE
Deux ans après que le Covid-19 a été qualifié de pandémie, le continent américain a été plus touché que toute autre région du monde, avec plus de 2,6 millions de vies perdues, soit près de la moitié de tous les décès dans le monde. À ce jour, 248 millions de personnes dans la région n'ont pas encore reçu une seule dose du vaccin Covid-19.
Depuis le 11 mars 2020, les États-Unis ont perdu près d'un million de vies à cause de la maladie Covid-19, avec plus de 960 000 morts au 8 mars, selon le COVID tracker du New York Times.
Une part importante du nombre total de décès aux États-Unis – près de 200 000 personnes – peut être attribuée à la vague d'Omicron qui a débuté en décembre dernier, le variant s'étant rapidement répandu. Bien qu’il reste le variant dominant, la sous-lignée BA.2 d'Omicron représentait, au 5 mars, près de 12 % des variants en circulation aux États-Unis.
Le 7 mars, le monde a franchi le triste cap de plus de 6 millions de décès dus au Covid-19, ce qui signifie, selon les calculs, que l'Amérique est responsable de près d'un sixième de ces décès. Malgré l'abondance de vaccins aux États-Unis, la plupart des décès sont survenus après que la Food and Drug Administration américaine a autorisé les premiers vaccins Covid. Le Dr Ashish Jha, de l'université Brown (Rhode Island), apporte son éclairage : « Nous avons échoué sur la manière d'aider les gens à se faire vacciner, de combattre la désinformation, de ne pas politiser la question. Ce sont les domaines dans lesquels nous avons échoué en tant que pays ».
Une série de graphiques compilés par Kaiser Health News fait le bilan de la pandémie en Amérique au cours des deux dernières années. L'un d'entre eux montre comment le Covid a rapidement progressé pour devenir la troisième cause de décès dans le pays en 2020, derrière les maladies cardiaques et le cancer.
Récemment, cependant, la situation tend à s'améliorer aux États-Unis. Au cours des deux dernières semaines, le nombre de décès a chuté de 26 % pour atteindre un peu plus de 1 400 par jour, et le nombre de cas est tombé à environ 40 000 par jour, soit une baisse de 51 % sur la même période. Les cas pédiatriques hebdomadaires sont récemment tombés à leur plus bas niveau depuis août dernier.
En Amérique latine, la plupart des autorités ont été impliquées dans divers scandales ou épisodes malheureux ou controversés au cours des deux dernières années, liés à la corruption, à l'exercice de privilèges, à l'ignorance ou au mépris des preuves scientifiques ou des bonnes pratiques de recherche.
La directrice de l'Organisation panaméricaine de la santé (OPS), Carissa F. Etienne, a prévenu les pays qu'il est trop tôt pour baisser la garde : « Lorsque les endroits relâchent les mesures au mauvais moment, la transmission connaît un pic dangereux et nous perdons davantage de vies. Le Covid-19 est probablement là pour rester. Nous devons apprendre à vivre avec ce virus et nous adapter rapidement aux nouveaux changements. »
Selon les résultats d'une étude preprint qui a analysé 447 cas de décès maternels entre janvier 2020 et novembre 2021 dans huit pays d'Amérique latine (Honduras, Paraguay, Colombie, Équateur, Pérou, République dominicaine, Bolivie et Costa Rica), une femme enceinte sur trois atteinte de Covid-19 et nécessitant des soins intensifs n'a pas pu accéder aux soins à temps, alors que dans 90 % des cas, elle présentait déjà des symptômes potentiellement mortels,
Depuis le début de la pandémie, le Brésil a comptabilisé officiellement 653 767 décès liés au Covid. 74 % de la population est complètement vaccinée.
Le 7 mars, le Brésil a enregistré 211 décès dus au Covid-19 en 24 heures, soit moins 48 % par rapport aux 14 jours précédents. À la même date, 20 644 cas ont été enregistrés en 24 heures. Par rapport à la moyenne des 14 jours précédents, la variation était de -59 %, ce qui indique également une tendance à la baisse.
Rio de Janeiro a été la première capitale brésilienne à supprimer le port obligatoire d'un masque. L'obligation du pass vaccinal, avec calendrier complet des vaccinations, reste valable pour les lieux fermés. L'État de Santa Catarina, dans le sud du pays, a également publié un décret abrogeant l’obligation de porter le masque, mais c'est à chaque ville de décider.
AFRIQUE
Près de deux ans après le début de l’épidémie, le continent africain pourrait maîtriser la pandémie si les tendances actuelles se poursuivent, a indiqué l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), qui appelle toutefois à la vigilance. Le Dr Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique exhorte notamment les pays à renforcer « leur capacité à les détecter les variants et de repérer rapidement d’autres virus mortels ».
En Afrique, depuis le premier cas de COVID-19 notifié le 14 février 2020 en Egypte, au moins 11 525 000 infections et 251 000 décès ont été signalés à ce jour. Les pays africains ont appliqué différentes mesures contre le Covid-19 au cours de ces deux années : confinements, obligation de porter le masque, restriction des voyages, campagnes de vaccination, pass de vaccination....
Plusieurs variants ont été découverts en Afrique depuis le début de la pandémie : les premiers échantillons du variant bêta ont été signalés en mai 2020 en Afrique du Sud et en novembre 2021, le pays a signalé le premier cas du variant omicron.
Le 1er mars 2021, les premières campagnes de vaccination en Afrique ont commencé à utiliser les doses COVAX au Ghana et en Côte d'Ivoire. À ce jour, 17,87 % de la population africaine est partiellement vaccinée, tandis que 12,70 % a reçu le schéma complet et 0,96 % la dose de rappel. Sur les plus de dix milliards de sérum expédiés dans le monde, environ 672 millions de doses de vaccins ont été expédiées en Afrique. Dans ce lot, 65% ont été facilitées par le mécanisme COVAX.
A noter qu’en deux ans, le nombre d’usines de production d’oxygène en Afrique est passé 68 à 115 – soit une augmentation de 60%. Là où des usines ont été installées, le coût de l’oxygène a diminué de 40%, selon les Nations Unies.
ASIE
Selon l’AFP, en Asie et en Océanie, l’épidémie progresse avec respectivement +25 % et +72 % de cas par rapport à la semaine précédente. La Nouvelle-Zélande est le pays ayant enregistré la plus grosse accélération de la semaine, voyant ses cas quotidiens multipliés par sept par rapport à la semaine précédente. Hong Kong enregistre une hausse de 403 % de ses contaminations. L'épidémie de Covid-19 à Hong Kong continue de s'aggraver, les foyers de soins pour personnes âgées étant gravement touchés.
A noter également une hausse des cas de 119 % au Vietnam, 40 % en Corée du Sud et 19 % en Thaïlande.
La Chine a signalé plus de 500 nouvelles infections de Covid-19 dans plus d'une douzaine de villes lundi 7 mars, le nombre le plus élevé en deux ans depuis que l'épidémie initiale à Wuhan a été contenue en 2020.
- Les équipes de rédaction de Univadis, Medscape, Coliquio et Mediquality
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