COVID-19 : continuer à surveiller la fonction cardiaque en post-hospitalisation des formes modérées
- Zhou M & al.
- PLoS One
- Nathalie Barrès
- Résumé d’article
À retenir
Une étude récente réalisée chez des sujets ayant eu une infection à SARS-CoV-2 modérée montre que 42,3% avaient des atteintes cardiaques une à quatre semaines après leur sortie hospitalière alors que leur fonction cardiaque était normale à l’admission. Trois sur dix avaient une bradycardie sinusale de novo. Celle-ci était invalidante, mais se résolvait dans le temps. Ainsi, ces résultats soulignent l’intérêt d’une surveillance cardiaque en post-hospitalisation chez ces sujets.
Pourquoi ces résultats sont-ils importants ?
De précédentes études ont montré que les sujets qui ont des antécédents de pathologies cardiovasculaires ont un moins bon pronostic que les autres lorsqu’ils sont infectés par le SARS-CoV-2. D’autres études ont mis en évidence l’augmentation des taux de troponine sérique au-delà des limites supérieures de référence chez près de 30% des patients COVID-19 positifs, soulignant une atteinte aiguë du myocarde. Il s’agit là d’un taux 10 fois supérieur à celui habituellement constaté lors d’une infection par le virus de la grippe (2,9%). Il était donc essentiel de caractériser les atteintes cardiaques post-hospitalisation chez les sujets COVID positifs afin de mieux les surveiller.
Méthodologie
Un suivi de la fonction cardiaque (ECG, électrocardiogramme, troponine sérique, NT-proBNP, et épreuve d’effort sur tapis roulant et IRM cardiaque au besoin) a été réalisé de manière systématique, 1 à 4 semaines après la sortie hospitalière chez 97 sujets guéris d’une COVID-19 modérée.
Résultats
Cette étude chinoise a inclus 97 sujets (âge moyen 46,5 ans, 54% étaient des hommes). Tous ont eu un infection à SARS-CoV-2 jugée non sévère et sans manifestation cardiaque initiale. Aucun n’a eu besoin de soins intensifs.
Parmi les participants, 22,1% avaient des antécédents d’hypertension, 10,6% un diabète, 6,2% une coronaropathie. La tension artérielle moyenne à l’inclusion était de 137,4/81,6 mmHg et la fréquence cardiaque moyenne de 85,9 battements/min.
Le délai médian d’hospitalisation était de 17 jours et la durée médiane entre la sortie hospitalière et l’évaluation de la fonction cardiaque de 11 jours.
Sur l’ensemble des individus suivis, 42,3% avaient des anomalies cardiaques dont 29,9% une bradycardie sinusale (7,2% avec une fréquence cardiaque significativement basse <50 battements/minutes), 8,2% des anomalies de l’onde T de novo, 6,2% un taux de troponine élevé, 1,0% une fibrillation atriale et 1,0% une dysfonction ventriculaire gauche avec élévation du taux de NT-proBNT. La bradycardie sinusale était autolimitante mais se résolvait dans le temps. Chez les sujets qui avaient des taux élevés en troponine dans le temps ou des anomalies de l’onde T nouvellement détectée, ni l’échographie cardiaque, ni l’IRM n’ont révélé la présence d’un début d’infarctus, une myocardite ou une dysfonction ventriculaire gauche.
Principales limitations
Les sujets qui présentaient des atteintes cardiaques à l’inclusion ont été exclus.
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