COVID-19 :confirmation de l’influence du groupe sanguin à partir de données observationnelles
- Ray JG & al.
- Ann Intern Med
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
Messages principaux
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Le groupe sanguin O serait associé à un risque plus faible d'infection par le SARS-CoV-2 ainsi qu’à un risque plus faible de développer une forme sévère ou de décéder des suites du COVID-19. Le statut Rhésus semble également influencer cette relation, les sujets négatifs ayant moins de risque d’infection ou de forme grave. Ces données sont issues d’une étude observationnelle en population générale. Les résultats ont été analysés après ajustement sur les paramètres sociodémographiques (hors ethnicité) et les comorbidités.
Des observations ont rapidement été faites concernant les relations entre infection par le SARS-CoV-2 et groupe sanguin. Mais il reste des incertitudes, les publications disponibles étant souvent monocentriques, ou relatives à des effectifs modestes. Souvent elles ne prenaient pas en compte les comorbidités pouvant influencer le risque de COVID-19. Une équipe canadienne propose une analyse à partir de données en population.
Méthodologie
L’étude a été menée à partir d’un registre canadien de santé des habitants de l’Ontario. Elle a été conduite en analysant les données de toutes les personnes pour lesquelles ont été réalisés un test de groupe sanguin entre 2007 et 2019 ainsi qu’un test au SARS-CoV-2 par RT-PCR entre le 15 janvier et le 30 juin 2020.
Principaux résultats
Parmi les 2.659.328 personnes ayant eu un typage sanguin, 225.556 ont bénéficié d’un test COVID-19 (âge moyen 53,8 ans, 29% d’hommes) et 1.328 ont été touchés par une forme sévère ou un décès lié au COVID-19. La répartition entre groupes sanguins était de 44,3% pour le groupe O, 36,3% pour le groupe A, 14,9% pour le groupe B et 4,5% pour le groupe AB. Par ailleurs, la proportion de Rh− était de 13,1%. Parmi les antécédents récents des patients (dans les 5 ans), on retrouvait notamment l’HTA (environ 40%), une démence ou une fragilité (environ 35%), un cancer (entre 25 et 30%) ou un diabète (environ 20%).
Avant ajustement, le taux d’infection par le SARS-CoV-2 était le plus élevé parmi le groupe sanguin B+ et le plus faible parmi le groupe O- (respectivement 4,2 et 2,1%). Après ajustement, le risque relatif (RRa) parmi le groupe B et le groupe AB était supérieur à celui du groupe A (1,21 [1,13-1,29] et 1,15 [1,03 -1,28] respectivement) et était légèrement abaissé pour le groupe O (0,95 [0,91-1,01]). En comparaison de tous les sujets non O, le groupe O avait un risque encore plus faible (0,88 [0,84-0,92].
Le statut Rhésus influençait aussi le risque d’infection, les sujets Rh- semblant plus protégés que les Rh+ (RRa 0,79 [0,73-0,85]) et les sujets O- ayant un RRa de 0,74 [0,66 -0,83] par rapport à tous les autres sujets. Les analyses stratifiées par âge suggéraient que la protection liée aux groupes O et Rh- étaient plus prononcée avant l’âge de 70 ans qu’après.
Par ailleurs, la probabilité d’avoir une forme sévère de COVID-19 était plus élevée chez les sujets B (1,21 [1,04 -1,40]) par rapport aux sujets A alors qu’elle était inférieure chez lessujets O par rapport à celle des autres groupes (0,87 [0,78-0,97]). Par ailleurs, les sujets Rh- avaient moins de risque que ceux de groupe Rh+ (0,82 [0,68-0,96]), sans que le groupe O- semble plus protégé que tous les autres groupes.
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