COVID-19 : Comment Omicron a changé la donne

  • Serge Cannasse
  • Actualités Médicales
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Alors qu’ils annonçaient que le pic de la vague Omicron surviendrait en début d’année, les auteurs du site Covid Traker reconnaissent qu’il est en fait arrivé bien plus tard, entre le 20 et le 23 janvier, avec une valeur moyenne comprise entre 360.000 et 380.000 contaminations quotidiennes, versus 50.000 pour le variant Delta en décembre. Le variant Omicron provoquerait environ trois fois plus de réinfections que les variants précédents, il aurait une vitesse de contamination supérieure de 1,5 à celle du variant Delta, avec en conséquence un Ro autour de 10, et il serait moins sensible aux vaccins (après 3 doses de vaccin à ARNm, le risque d’infection est réduit de 75% avec Omicron contre plus de 90% avec Delta). De plus, l’apparition du sous-variant Omicron BA2 est responsable d’une vague s’ajoutant avec un décalage d’environ un mois à celle du sous-variant Omicron BA1, encore en cours. Enfin jouent probablement une extension géographique du virus à tout le territoire métropolitain et la fin des vacances scolaires.

Le variant Omicron est moins dangereux pour les poumons que les autres variants : il entraîne environ 70% d’hospitalisations en réanimation en moins que les autres variants. Le pic de ces hospitalisations a eu lieu le 23 janvier. Pourtant le pic des hospitalisations totales pour Covid est probablement à venir, du fait de l’augmentation des contaminations et peut-être d’un problème ancien de calcul dû à l’augmentation des cas « avec » COVID (estimée entre 13 et 20% par rapport à 2021). Ainsi en l’absence de données fiables et exhaustives, le nombre d’hospitalisations est difficile à évaluer et à anticiper.

En revanche, la littérature internationale montre que la vaccination avec trois doses de vaccin à ARNm réduit le risque de contamination d’un facteur 3 à 4, ainsi que le risque de recontamination, mais avec un facteur plus difficile à évaluer. Pour les auteurs de CovidTraker, la leçon est claire : « Vacciner tous les adultes ou presque a les mêmes effets de freinage (voire plus d’effets à cause d’une moindre recontamination) sur la propagation d’Omicron qu’un confinement assez dur (type novembre 2020) où les enfants (non vaccinés) pouvaient néanmoins aller à l’école. » Ce qui signifie que la vaccination ne sert pas qu’à éviter les formes graves, mais aussi les reconfinements !