COVID-19 chez les diabétiques : nouvelles données sur les facteurs de risque

  • McGurnaghan SJ & al.
  • Lancet Diabetes Endocrinol
  • 23 déc. 2020

  • Résumé d’articles
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À retenir

Une étude écossaise de large envergure montre que par rapport aux sujets non diabétiques, ceux souffrant de diabète de type 1 et de type 2 étaient respectivement 2,4 fois et 1,4 fois plus à risque d’être orientés vers une unité de soins intensifs ou de décéder du SARS-CoV-2. 

Les auteurs suggèrent que la majoration du risque chez les DT1 par rapport aux DT2 pourrait être liée à une durée plus importante du diabète. Cette étude a révélé de nouveaux facteurs de risque de COVID-19 grave ou fatal, notamment l’admission hospitalière dans les 5 dernières années pour cause d’hypoglycémie ou d’acidocétose diabétique, le tabagisme, le traitement par plusieurs anti-diabétiques.

Méthodologie

Cette étude de cohorte est basée sur les données liées à la première vague d’épidémie à SARS-CoV-2 en Écosse entre le 1er mars 2020 et le 31 juillet 2020. Les analyses ont porté sur l’ensemble de la population écossaise en vie 3 semaines avant le début estimé de la pandémie fixé au 7 février 2020. Le statut diabétique était obtenu à partir du registre national du diabète. Ce registre ainsi que les bases de données administratives ont permis de rechercher des facteurs de risque de COVID-19 grave ou fatal.

Principaux résultats

Au 1er mars 2020, la population écossaise comptait 5,4 millions d’individus, dont 5,8% de diabétiques (n = 319.349). Parmi ces derniers, 0,3% sont décédés ou ont nécessité des soins intensifs pour cause de COVID-19, contre 0,1% chez ceux qui n’avaient pas de diabète. Seuls 2,8% des sujets diabétiques ayant une forme grave ou fatale de COVID-19 étaient âgés de moins de 50 ans et 89,8% avaient 60 ans et plus.

L’âge, le sexe masculin et la durée du diabète se sont révélés être des facteurs significatifs d’augmentation de risque de COVID-19 grave ou fatal. Par rapport aux sujets non diabétiques, ceux souffrant d’un diabète de type 1 avaient un risque de COVID-19 grave ou fatal plus que doublé (Odds ratio 2,396) et ceux atteints de diabète de type 2, un risque augmenté de 37%. Après ajustement sur l’âge, le sexe, la durée du diabète, plusieurs facteurs de risque ont été mis en évidence, notamment : le sexe masculin, la vie en résidence de soins ou dans une zone défavorisée, la présence d’une comorbidité reconnue à risque de COVID-19, la rétinopathie, la diminution de la fonction rénale, un mauvais contrôle glycémique, ainsi que le fait avoir des antécédents d’hospitalisation pour acidose diabétique ou hypoglycémie dans les 5 dernières années, d’être traités par plusieurs anti-diabétiques ou autres traitements ou encore d’être fumeur. En période de forte épidémie, l’identification de ces facteurs est importante afin d’inciter les sujets concernés à être encore plus vigilants dans leur vie quotidienne.

Limitations

Ce type d’étude n’est pas sans biais. Par exemple, on pourrait s’attendre à ce que les sujets diabétiques aient plus adopté les mesures de distanciation sociale que les non-diabétiques, ce qui pourrait avoir impacté à la baisse le risque de COVID-19 grave ou fatal.