COVID-19 - Anticorps neutralisants : plus de questions que de réponses


  • Serge Cannasse
  • Actualités Médicales
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Une des questions cruciales posées par la pandémie de COVID-19 est de savoir si la maladie confère une immunité vis-à-vis d’elle et si, par extension, il est possible de l’obtenir au moyen d’un vaccin. Un travail réalisé à Shangaï, publié dans le JAMA (Journal of American Medical Association) et ayant porté sur 175 patients montre que la réponse n’est pas simple.

Il s’agissait de patients hospitalisés pour des symptômes modérés de COVID-19 (diagnostiquée par RT-PCR) entre le 24 janvier et le 26 février 2020 et suivis jusqu’au 26 mars. Leur âge moyen était de 50 ans (37 à 63 ans) et 93 (53%) étaient des femmes. La durée moyenne de leur hospitalisation a été de 16 jours (13 à 21) et la durée moyenne de leur maladie de 22 jours (18 à 26).

Au moment de leur sortie de l’hôpital, leur taux d’anticorps neutralisants vis-à-vis du SARS-CoV-2 était très variable d’un patient à l’autre. Dix d’entre eux n’avaient aucun taux détectable et deux avaient des taux particulièrement élevés par rapport aux autres malades. Les taux étaient significativement plus élevés chez les hommes que chez les femmes. Ils le restaient pendant la période de suivi chez 56 hommes par rapport à 61 femmes. Ils étaient également plus importants chez les patients d’âge égal ou supérieur à 56 ans que chez les plus jeunes, ainsi que chez ceux dont la réponse inflammatoire (mesurée par les taux de protéine C-réactive plasmatique) était plus forte.

Cependant des taux élevés ne signifiaient pas une protection accrue : les patients hommes, âgés et ayant une réponse inflammatoire forte développaient plus souvent une maladie plus grave que les autres. Comme le souligne l’éditorial du journal, cela laisse ouverte la question du taux protecteur d’anticorps neutralisants, donc de l’objectif vaccinal. Dernière interrogation : les dix patients dont les anticorps neutralisants étaient indétectables sont-ils susceptibles de développer la maladie une seconde fois ou bénéficient-ils d’une protection par immunité cellulaire ?