Le coronavirus est une famille de virus, qui peut provoquer de nombreuses pathologies, notamment saisonnières comme les rhumes. Le virus identifié en Chine (2019-nCoV) est nouveau : il est suspecté d’avoir été initialement transmis par les animaux, mais la transmission interhumaine est aujourd’hui établie. Face à la déferlante médiatique, Univadis vous propose une synthèse des réponses aux principales questions posées par les patients. Certaines de ces informations peuvent évoluer au gré du temps, de par une meilleure connaissance du virus ou de sa pathogénie. Les éléments de réponse suivant peuvent donc être amenés à évoluer.
Que sait-on des voies de transmission avérées ?
La transmission du virus se fait par voie aérienne (postillons durant les éternuements et la toux) lors d’un contact rapproché avec une personne malade. On considère qu’une personne a eu des contacts étroits avec un malade lorsqu’ils ont eu le même lieu de vie alors que ce dernier était symptomatique ou lorsqu’ils ont eu un contact direct, en face à face, à moins de 1 mètre au moment d’une toux, d’un éternuement ou d’une discussion sans mesure de protection efficace. La contagiosité pendant la période d’incubation n’est pas avérée.
A ce stade, aucune transmission par voie alimentaire n’a été rapportée, mais la transmission du virus est théoriquement possible transitoirement via les aliments (produits animaux dont le lait originaire des régions épidémiques) s’ils sont peu ou pas cuits, ou non pasteurisés.
Comme les autres virus, le coronavirus résiste jusqu’à 3 heures sur des surfaces inertes sèches et jusqu’à 6 jours en milieu humide. Par ailleurs, les mesures d’hygiène standard (lavage des mains, solution hydro-alcoolique) sont efficaces contre le virus. Par analogie avec les autres coronavirus, les produits de désinfection utilisés pour les dispositifs médicaux et les produits d’entretien pour l’environnement (comme l’eau de javel et les produits hydro-alcooliques) sont efficaces contre ce nouveau coronavirus.
Quel est le risque de contamination au contact de produits ou de colis expédiés de Chine ?
La survie des virus n’étant que de quelques heures sur une surface inerte (cf ci-dessus), il n’existe pas de données permettant de soutenir que la transmission du coronavirus 2019-nCoV soit possible au contact d’un colis ou d’un produit importé de Chine.
Quel risque existe-t-il avec les animaux de compagnie ?
Les données actuelles ne sont pas assez étoffées pour savoir si les animaux de compagnie peuvent être infectés par le 2019-nCoV à partir d'une autre source animale ou à partir d'un individu, ni pour savoir s'ils pourraient dès lors transmettre le virus aux humains. En conséquence, il est recommandé aux voyageurs d’éviter les contacts avec les animaux vivants ou morts s’ils se rendent en Chine. Il n’existe aucune donnée permettant de penser qu’il existe un risque d’infection des animaux de compagnie sur le territoire français.
La famille des coronavirus est large et comporte traditionnellement des virus aptes à circuler entre les animaux de compagnie (chat, chien) et l’humain. Il est donc dans tous les cas préférable de prendre des précautions en portant un masque et en évitant les contacts avec ces animaux en cas de symptômes d’infection à coronavirus.
À l’heure actuelle, quels sont les patients chez lesquels un risque d’infection à coronavirus peut être suspecté en France?
Deux profils cliniques sont définis :
- Toute personne ayant voyagé ou séjourné dans la province de Hubei en Chine dans les 14 jours précédant la date de début des signes cliniques et présentant des signes cliniques d’infection respiratoire aiguë basse, quelle que soit sa gravité, avec une fièvre supérieure à 38,0°C,
- Toute personne présentant des signes cliniques d’infection respiratoire aiguë haute ou basse, quelle que soit sa gravité, dans les 14 jours suivant (a) un contact étroit avec un cas confirmé symptomatique, (b) l’exposition aux mêmes risques (séjour, voyage dans la province de Hubei) qu’un cas confirmé, (c) le travail ou le séjour dans un hôpital où un cas d’infection a été confirmé, (d) le travail ou la visite d’un marché d’animaux vivants à Wuhan.
Quels conseils apporter aux voyageurs ?
Il n’existe à l’heure actuelle aucune restriction de voyage ou de commerce. Il est recommandé aux voyageurs de suivre l’évolution des recommandations aux voyageurs via le site de l’OMS ou sur diplomatie.gouv.fr , sur lesquels la liste des pays concernés par l’épidémie est tenue à jour. Par ailleurs, u n accueil spécifique des voyageurs, assuré notamment par des professionnels médicaux et paramédicaux, est mis en place aux aéroports de Roissy et de Saint-Denis de la Réunion pour les vols en provenance de Chine, Hong-Kong et Macao.
Quels conseils en cas de séjour en Chine?
Il est recommandé d’éviter tout contact rapproché avec des personnes ayant de la fièvre et qui toussent, avec des animaux vivants ou morts, notamment dans les marchés et de ne pas manger de viande non ou peu cuite. Il est recommandé de se laver régulièrement les mains avec du savon ou des solutions hydro-alcooliques et de se conformer aux recommandations locales.
Si le voyageur présente des symptômes d’infection respiratoire (fièvre, toux, difficultés respiratoires), il doit rapidement consulter un médecin sur place. Il lui est recommandé de porter un masque chirurgical en cas de contacts, d’utiliser des mouchoirs jetables et de se laver régulièrement les mains.
Quelle est la marche à suivre en cas de symptômes après un voyage dans un pays à risque ?
Si le voyageur présente des symptômes dans les 14 jours suivant son retour, il ne doit pas de se rendre chez son médecin traitant ou aux urgences, pour ne pas favoriser une éventuelle transmission. En revanche, il doit rapidement contacter le Samu-Centre 15 en faisant état des symptômes et des pays visités, qui lui indiquera la marche à suivre. Dans le délai, le patient doit éviter les contacts avec d’autres personnes, porter un masque chirurgical le cas échéant, se protéger la bouche en cas de toux, utiliser des mouchoirs jetables et se laver régulièrement les mains.
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