Coqueluche : évolutions 2017-2020

  • Debin M & al.
  • Euro Surveill

  • Caroline Guignot
  • Résumé d’article
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A retenir

  • L’analyse des cas identifiés par les médecins généralistes participant au réseau français Sentinelles montre que les cas restent rares en France. Ceci dit, ces chiffres pourraient être sous-estimés du fait que les enfants consultent plus souvent les pédiatres et ne sont donc pas tous représentés dans cette analyse.

  • Les cas ont cependant touché principalement des adultes, surtout des femmes, et qui, dans leur majorité, avaient eu un schéma vaccinal complet, même s’il persiste un doute quant au respect de la dose de rappel chez l’adulte. Il est possible que cela soit lié à un taux élevé de vaccination chez l’enfant, ou encore au fait que les enfants et adolescents consultent plus facilement le pédiatre que le médecin traitant (biais de recrutement). Ces données peuvent aussi suggérer un déclin potentiellement rapide de l’immunité vaccinale chez l’adulte (à tempérer par le fait que l’analyse biologique ne peut distinguer l’infection d’une récente vaccination).

Pourquoi est-ce important ?

La coqueluche ne fait plus partie des maladies devant faire l’objet d’une déclaration obligatoire et donc souffre d’un déficit de suivi national. Le travail des réseaux de surveillance pallie cette difficulté. Étant donné l’évolution des recommandations vaccinales au cours de ces dernières années, ces résultats pourront être mis en parallèle avec ceux qui seront recueillis d’ici quelques années.

Méthodologie

Les données déclarées entre 2017 et 2020 par le réseau de médecins généralistes volontaires appartenant au réseau Sentinelles ont été analysées annuellement.

Principaux résultats

Le nombre de médecins généralistes participants était de 458 en 2017. Sur la période 2017-2020, ils ont recensé 132 cas, soit un taux d'incidence estimé à 17 pour 100.000 habitants en 2017, puis 10 et 15 pour 100.000 habitants en 2018 et 2019. Du fait de la pandémie de COVID-19, ce chiffre est tombé à 3/100.000 en 2020. Le pic d’incidence durant les années 2017-2019 avait principalement lieu au cours des mois de mai et juin.

Concernant le profil des patients, les cas concernaient surtout des femmes (63%, p=0,004), et des sujets âgés de 15 ans ou plus (66%, âge médian 31,5 ans). Enfin, 52% des sujets touchés par la coqueluche avaient reçu un schéma vaccinal complet pour leur âge envers B pertussis, avec une dernière injection ayant une ancienneté de 4,8 ans.