Contrôle du diabète de type 1 et santé osseuse
- Schwartz AV & al.
- Lancet Diabetes Endocrinol
- Nathalie Barrès
- Résumé d’article
À retenir
- Un mauvais contrôle glycémique, l’accumulation de produits avancés de la glycation (AGEs) et une maladie rénale sont des facteurs de risques indépendants de diminution de la DMO (densité minérale osseuse), en particulier à la hanche, chez des sujets atteints de diabète de type 1 (DT1).
- Le maintien d’un bon contrôle glycémique et la prévention des atteintes rénales pourraient réduire le risque de pertes osseuses et de fractures au sein de cette population.
Pourquoi est-ce important ?
Selon les données de la littérature, les personnes atteintes de diabète de type 1 ont cinq fois plus de risque de fracture de hanche que celles qui n’ont pas de diabète.1
Cette large étude est l’une des rares à avoir exploré la DMO chez les sujets diabétiques de type 1, en particulier sur une population d’adultes âgés, donc à risque de fracture. Il s’agit également de la première à avoir démontré que chez ces sujets, les AGEs – produits issus de la glycation non enzymatique des protéines et favorisés par l’hyperglycémie - sont un facteur de risque de faible DMO indépendamment du contrôle glycémique. Les AGEs contribueraient au développement de complications chroniques du diabète. Les chercheurs évoquent tout l’intérêt chez les patients diabétiques de type 1 de pouvoir développer des traitements qui bloqueraient les AGEs.
Méthodologie
Cette étude transversale est intégrée dans une étude à long terme, Epidemiology of Diabetes Interventions and Complications (EDIC), constituée à partir d’une cohorte de patients diabétiques de type 1, enrôlés dans l’essai Diabetes Control and Complications Trial (DCCT) et suivis durant plus de 30 ans au sein de 27 sites participants aux États-Unis et au Canada.
La DMO à la hanche, au niveau lombaire, au poignet et le score osseux trabéculaire ont été mesurés lors de la visite annuelle prévue par l’étude EDIC (2017-2019).
Principaux résultats
Parmi les 1.441 sujets de l’étude DCCT, 1.147 étaient des participants actifs de l’étude EDIC sversale et 1.058 ont réalisé au moins une ostéodensitométrie et ont été inclus dans les analyses (47,8% de femmes, 96,6% d’origine caucasienne, l’âge moyen des participants 59,2 ans, âge moyen du diabète 37,7 ans). Ces sujets ont été suivis durant en moyenne 31,8 ans, depuis leur inclusion dans l’essai DCCT. Une HbA1c moyenne élevée, une fluorescence intrinsèque cutanée (permettant de mesurer les taux de produits terminaux de la glycation) et une atteinte rénale étaient indépendamment associées à une DMO faible à la hanche totale. Sur l’ensemble de la population incluse, 53,1% avaient déjà eu des antécédents de fracture, 9,9% des femmes et 3,3% des hommes avaient de l’ostéoporose (T-Score ≤-2,5 à la hanche totale, au col fémoral ou au rachis lombaire).
La DMO à la hanche totale diminuait de 10,7 mg/cm2 pour chaque augmentation de 1% de l’HbA1c moyenne, de 20,5 mg/cm2 pour chaque augmentation de 5 unités de la fluorescence intrinsèque cutanée et de 51,7 mg/cm2 en présence d’une maladie rénale (DFG<60 ml/min/1,73m2).
Des associations semblables ont été retrouvées entre la DMO au col du fémur et au poignet, mais pas avec la DMO lombaire, ni avec le score osseux trabéculaire.
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