Contraception post-avortement : comprendre comment en parler aux femmes

  • Roth DE & al.
  • N Engl J Med

  • Nathalie Barrès
  • Résumé d’article
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À retenir 

Si de nombreux cliniciens préconisent d’associer une information sur la contraception lors d’une procédure d’avortement, cette étude montre que de très nombreuses femmes concernées (61,7%) n’en exprimeraient pas le besoin. Pour ouvrir au mieux le dialogue avec les femmes en attente d’avortement, il semblerait préférable que les soignants leur demandent d’abord si elles souhaitent échanger sur ce sujet plutôt que de leur proposer systématiquement des conseils en considérant qu’elles en ont forcément besoin. 

Pourquoi cette étude a-t-elle été réalisée ?

Une femme qui subit un avortement peut ovuler 10 jours après une procédure chirurgicale et 20 jours après une intervention médicamenteuse. D’où l’importance de la couverture contraceptive immédiatement après l’avortement. Cette étude a le mérite de pouvoir mieux comprendre les attentes des femmes concernées, afin que les équipes soignantes et d’éducation puissent adapter leur communication. Une première étude pilote avait été menée sur le sujet, mais le faible nombre de participantes et l’impossibilité de généraliser les résultats ont incité la mise en place d’une nouvelle étude multicentrique.

Méthodologie

Étude longitudinale conduite au sein de trois cliniques américaines entre octobre 2014 et février 2015. Les sujets inclus étaient des femmes en demande d’avortement au cours du premier trimestre de grossesse. Ces dernières devaient répondre anonymement à un questionnaire. Des données socio-démographiques, les antécédents obstétriques et de contraception, ainsi que des données sur la contraception en cours étaient recueillies. Les femmes étaient également questionnées le jour de la procédure d’avortement, pour savoir si elles souhaitaient ou non parler avec un médecin ou un conseiller au sujet de la contraception. En répondant favorablement, elles avaient la possibilité de cocher toute une série de sujets qu’il leur serait possible d’aborder. Si elles répondaient négativement, elles étaient interrogées sur les raisons de ce refus. Le questionnaire permettait également aux femmes de faire part d’un sujet qu’elles auraient aimé aborder et qui n’aurait pas été mentionné.

Principaux résultats

Sur les 3.041 femmes éligibles, 1.959 ont terminé l’étude. L’âge moyen des participantes était de 27,2 ans. Moins d’un tiers des femmes interrogées (30,8%) ont déclaré vouloir discuter avec un médecin ou un conseiller au sujet de la contraception au moment de leur prise en charge pour avortement. La plupart de ces femmes souhaitaient échanger sur une méthode contraceptive plus facile à utiliser que celles qu’elles prenaient jusqu’alors. 

Parmi les 61,7% qui ne souhaitaient pas échanger sur la contraception, 53,2% ont répondu qu’elles étaient satisfaites de leur méthode contraceptive, et utilisaient préférentiellement une méthode hormonale de courte durée (p=0,01) ou aucune contraception (p<0,001). Bien que de nombreuses femmes ne souhaitaient pas échanger sur la contraception, la plupart (70,8%) voulaient quitter la clinique avec une méthode contraceptive. 

Principales limitations

Format auto-administré du questionnaire.