Contraceptifs oraux et risque de cancer des ovaires en cas de mutations BRCA1 et BRCA2
- Nathalie Barrès
- Actualités Médicales

À retenir
Des chercheurs ont mis en évidence que la durée de prise d’un contraceptif oral était un facteur pronostique favorable du risque de cancer des ovaires plus important que l’âge à la première prise ou que le délai depuis la dernière prise. Plusieurs constats ont été réalisés :
- Chez les femmes porteuses d’une mutation BRCA1, le risque de cancer ovarien diminuait avec la durée de la prise de contraceptif oraux.
- Plus la durée d’utilisation est longue, plus son bénéfice perdure dans le temps.
Les mêmes tendances ont été retrouvées pour les femmes porteuses de mutations BRCA2, en revanche, la petite taille d’échantillon ne permet pas de conclure définitivement chez ces dernières.
Méthodologie
Cette étude rétrospective internationale a évalué le risque de cancer ovarien en fonction de la prise de contraceptifs oraux chez des femmes atteintes de mutations BRCA1 et BRCA2.
Résultats
Sur les 3.989 femmes atteintes de mutations BRCA1, 8,7% (n=346) ont développé un cancer des ovaires, ainsi que 4,3% (n=106) des 2.445 femmes atteintes de mutations BRCA2. Les femmes porteuses de mutations BRCA1 ou BRCA2 ayant eu un cancer étaient plus âgées que les femmes porteuses de l’une de ces mutations mais sans cancer (51,7 ans versus 40,5 ans pour celles avec mutation BRCA1 et 56,9 ans versus 43,4 ans pour celles porteuses de mutation BRCA2).
Les contraceptifs oraux étaient moins souvent utilisés par les femmes souffrant de cancer ovarien (58,6% des femmes porteuses de mutations BRCA1 et 53,5% de celles porteuses de mutation BRCA2) que chez les autres (88,9% pour BRCA1 et 80,7% pour BRCA2).
Pour les femmes avec cancer ovarien, la durée médiane d’utilisation des contraceptifs était similaire quelle que soit la mutation (7 ans) alors qu’elle était un peu plus longue pour celles qui n’avaient pas eu de cancer des ovaires (9 ans pour les mutations BRCA1 et 8 ans pour les mutations BRCA2).
En analyses multivariées après ajustement (sur la durée de la prise de contraceptif oral, l’âge à la première prise, le délai depuis la dernière prise), il s’est avéré que la durée de la prise du contraceptif oral était le facteur de protection le plus important. En effet, par rapport à une prise de contraceptif durant 5 à 9 ans, le risque de cancer des ovaires était diminué de 33% pour une utilisation inférieure à 5 ans et de 63% pour une prise supérieure à 10 ans). L’association persistait plus de 15 ans pour les femmes porteuses de mutations BRCA1. Les résultats étaient moins probants pour les femmes porteuses de mutation BRCA2.
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