Consommation de viande rouge et apnée du sommeil
- Nathalie Barrès
- Résumé d’article
À retenir
Les résultats d’une étude publiée dans le Journal of the Academy of Nutrition and Dieteticsmontrent que les sujets qui présentent un syndrome d’apnée obstructive du sommeil (SAOS) sévère consomment plus de viande rouge que ceux qui ont un SAOS faible à modéré. Si cette association est mise en évidence pour la viande rouge transformée ou non, en revanche, elle n’est pas retrouvée pour la viande blanche ou le poisson.
Méthodologie
Les sujets ayant participé à l’étude (individus âgés de 21 à 70 ans) avaient récemment reçu un diagnostic de SAOS confirmé par polysomnographie dans un hôpital grec spécialisé dans les troubles du sommeil. Les sujets ne présentaient pas d’autre maladie chronique et n’avaient pas changé leurs habitudes de vie durant les 6 derniers mois. Les données de cette étude transversale ont été collectées entre novembre 2014 et juillet 2018. Les sujets ont été classés en fonction du score d’indice d’apnée/hypopnée en SAOS faible (5-14 épisodes/heure), modéré (15-29 épisodes/heure) et sévère (≥30 épisodes/heure). Les analyses consistaient à évaluer l’association entre l’indice d’apnée/hypopnée - caractérisant le nombre d’épisodes d’apnée/hypopnée - et la consommation de viande rouge. De nombreux paramètres ont été mesurés comme les habitudes et la qualité du sommeil, la saturation en O2, les données anthropométriques, les habitudes alimentaires et l’activité physique, ainsi que les principales constantes biologiques (glycémie à jeun, cholestérol, insuline, …).
Principaux résultats
La population évaluée comprenait 243 sujets (175 hommes, âge médian 49 ans, IMC médian 34,3 kg/m2, 77,4% de sujets obèses, 65,8% d’individus inactifs, 32% de fumeurs) souffrant de SAOS avec un indice d’apnée/hypopnée allant de 6 à 140 évènements par heure. La majorité des sujets (64,6%) avait un SAOS sévère. La consommation médiane en viande rouge était de 1,75 portions par jour. Le bœuf était la viande la plus consommée par semaine (67% des sujets), suivi du porc (65%) et de la charcuterie (46%).
Les sujets qui avaient un SAOS sévère avaient un IMC supérieur à ceux dont la gravité du SAOS était moindre (35,8 vs31,8 kg/m2, p<0,001) et ils consommaient significativement plus de charcuterie et d’alcool. En revanche, aucune différence n’était identifiée entre ces groupes en ce qui concerne la quantité totale d’énergie absorbée, les macronutriments et les autres sources de protéines ou l’adhésion du groupe concerné à une alimentation méditerranéenne.
Après ajustement sur l’âge, le sexe, le tour de taille, les paramètres socio-économiques, le tabagisme, l’activité physique, le temps de sommeil nocturne et la prise alimentaire (autre que la viande rouge), les analyses ont montré que les plus gros consommateurs de viande rouge et de viande non transformée avaient un indice d’apnée/hypopnée plus élevé que les autres. La comparaison - à apport énergétique identique - entre ceux qui consommaient le plus de viande rouge (≥1,18 portions/jour pour 1.000 kcal) et ceux qui en consommaient le moins (≤0,59 portion/jour pour 1.000 kcal) montre que les premiers avaient trois fois plus de risque d’avoir un SAOS sévère (odds ratio 3,09 [1,17-8,14]).
Ces résultats sont cohérents avec d’autres données de la littérature. Et viennent enrichir les associations déjà mises en évidence entre l’augmentation de la consommation de viande rouge et le risque de cancer colorectal, syndrome métabolique, de maladies cardiométaboliques, de diabète de type 2.
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