Consommation de viande rouge élevée, mortalité augmentée

  • Zheng Y & al.
  • BMJ

  • Agnès Lara
  • Résumé d’article
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À retenir

Une étude américaine met en évidence un excès de mortalité associé à une augmentation de la consommation de viande rouge pendant 8 ans, indépendamment de l’âge, du niveau d’activité physique, de la qualité de l’alimentation ou la consommation de tabac et d’alcool. Une association qui semble davantage marquée pour les produits transformés que non transformés. La réduction de cette consommation sur la même période, en plus d’une augmentation de la consommation de fruits à coque, de poisson, de volaille, de laitages, d’œufs, de céréales complètes et de légumes est en revanche associée à une diminution de la mortalité. Ces résultats suggèrent qu’une modification des sources de protéines, ainsi qu’une alimentation plus saine sont susceptibles d’accroître la longévité.

Pourquoi cette étude a-t-elle été réalisée ?

De nombreux éléments de la littérature ont fait état d’une augmentation du risque de diabète de type 2, de maladies cardiovasculaires, de certains cancers et de la mortalité, associée à la consommation de viande rouge notamment transformée. Une nouvelle étude américaine s’est cette fois intéressée à l’effet d’une augmentation durable de la consommation de viande rouge sur la mortalité.

Méthodologie 

Deux études de cohorte prospectives, la Nurses’ Health Study(femmes américaines de 30 à 55 ans à l’inclusion) et la Health Professionals Follow-up Study (hommes professionnels de santé américains de 40 à 75 ans) ont mesuré les habitudes alimentaires et les modes de vie par des questionnaires bisannuels durant 10 ans entre 1986 et 2006. Les décès confirmés par les registres nationaux ou rapportés par les familles ou la poste ont été enregistrés.

Résultats 

  • Au sein des deux cohortes 53.553 femmes et 27.916 hommes indemnes de cancer ou de maladie cardiovasculaire à l’inclusion ont pu être enrôlés. Sur un suivi de 1,2 millions de personnes-années, 14.019 décès ont été enregistrés.
  • Une augmentation de la consommation de viande rouge sur 8 ans a été associée à une augmentation du risque de mortalité globale au cours des 8 années suivantes. Ainsi, une augmentation de moitié des portions quotidiennes habituellement consommées ont pu être associées à un accroissement de 10% du risque de décès (HR 1,10 [IC95% : 1,04-1,17]).
  • Cette association apparaissait plus marquée lorsqu’il s’agissait de produits carnés transformés (HR 1,13 [IC95% : 1,04-1,23]) que de produits non transformés (HR 1,09 [IC95% : 1,02-1,17]). Et elle perdurait quels que soient l’âge, le niveau d’activité physique, la qualité de l’alimentation ou la consommation de tabac et d’alcool.
  • Une réduction de moitié des portions de viande rouge consommées chaque jour n’a pas pu être associée au risque de mortalité après ajustement sur les facteurs confondants habituels. Mais le fait de consommer une portion de viande rouge en moins chaque jour et d’augmenter simultanément la consommation de fruits à coque, de poisson, de volaille (sans la peau), de laitages, d’œufs, de céréales complètes et de légumes était associé à une réduction du risque de décès au cours des 8 années suivantes. 

Limites

La nature observationnelle de l’étude ne permet pas d’établir de lien de cause à effet.