Conséquences de l’infection par SARS-CoV-2 en fonction du trimestre de grossesse
- Piekos SN & al.
- Lancet Digit Health
- Nathalie Barrès
- Résumé d’article
À retenir
L’impact maternel de l’infection à SARS-CoV-2 en fonction du trimestre vient d’être évalué via une étude publiée dans le Lancet Digit Health. Celle-ci a montré que l’infection par SARS-CoV-2 au cours de la grossesse est significativement associée :
- À une diminution de l’âge gestationnel à la naissance lorsque la mère a été infectée au premier ou deuxième trimestre ;
- À une augmentation du risque de prématurité, et ce quel que soit le trimestre au cours duquel l’infection a eu lieu.
En revanche, la sévérité de l’infection n’a pas été associée à l’âge gestationnel à la naissance.
Méthodologie
Cette étude rétrospective de cohorte de femmes non vaccinées, positives au SARS-CoV-2 durant leur grossesse, est basée sur les données médicales électroniques américaines. Les données de ces femmes ont été comparées à celles de femmes enceintes n’ayant pas eu de test positif au SARS-CoV-2 durant leur grossesse.
Principaux résultats
Entre le 5 mars 2020 et le 4 juillet 2021, 73.666 femmes enceintes de la cohorte ont accouché. Parmi elles, 24,9% (n=18.335) avaient eu au moins un test de dépistage du SARS-CoV-2 durant leur grossesse (avant le 14 février 2021). Au global, 882 femmes ont été infectées par le virus durant leur grossesse (85 au premier trimestre, 226 au deuxième et 571 au troisième) et 19.769 n’ont jamais été testées positives au SARS-CoV-2. Les personnes infectées ont présenté des infections légères à modérées. Les femmes qui ont été testées positives au SARS-CoV-2 durant leur grossesse étaient plus susceptibles d’être d’origine hispanique, d’être jeunes, d’avoir un IMC élevé, d’avoir plus d’enfants, et un faible niveau d’éducation que les autres.
Les chercheurs ont mis en évidence que contracter la COVID au premier ou deuxième trimestre de grossesse augmentait significativement le risque de naissance prématurée, de morbi-mortalité.
L’âge gestationnel au moment de l’infection a été corrélé à l’âge gestationnel à l’accouchement, en revanche.
L’infection par SARS-CoV-2 au premier ou deuxième trimestre de grossesse était associée à une diminution de l’âge gestationnel à la naissance (p<0,05 pour les deux).
Le risque de naissance prématurée était significativement augmenté en cas d’infection de la mère durant la grossesse, et ce quel que soit le trimestre au cours duquel l’infection a eu lieu. Le risque de prématurité était cependant plus important quand les infections s’étaient produites au premier trimestre.
Les femmes qui ont contracté la COVID durant leur grossesse n’avaient pas de comorbidité spécifique augmentant le risque de COVID (diabète gestationnel, hypertension gestationnelle, pré-éclampsie).
La sévérité de la COVID n’a pas été corrélée avec l’âge gestationnel à la naissance.
Un modèle mathématique à 24 variables a été développé pour évaluer le risque de conséquences délétères suivant une infection par SARS-CoV-2 chez une femme enceinte. La précocité de l’infection durant la grossesse, et le nombre de traitements prescrits dans le contexte de l’infection ont été les deux critères les plus importants pour prédire l’âge gestationnel à la naissance après une infection par SARS-CoV-2.
Malheureusement, l’accès à l’intégralité de cet article est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d’un compte.
Vous avez atteint la limite d'articles par visiteur
Inscription gratuite Disponible uniquement pour les professionnels de santé