Conséquences cardiovasculaires d’un faible score Apgar
- Résumé d’article
À retenir
- Bien que le risque absolu soit faible, les nourrissons qui ont un score d’Apgar faible (0-3 à 1 minute ou 5 minutes) ou une encéphalopathie ischémique hypoxique (EIH) à la naissance, ont jusqu’à 5 fois plus de risque de maladie cardiovasculaire durant l’enfance ou au début de l’âge adulte.
- Les mécanismes physiopathologiques sous-jacents restent encore à élucider.
Pourquoi est-ce important ?
En dehors des causes liées au style de vie, certains facteurs néonataux ont été identifiés comme étant des facteurs de risque de maladies cardiovasculaires chez le jeune adulte, notamment : un nourrisson naissant avec un poids inférieur ou supérieur à la normale, la naissance avant terme, le tabagisme maternel, le diabète gestationnel et l’obésité. Une précédente étude avait montré que 22% des complications cardiovasculaires survenant chez l’enfant et le jeune adulte pourraient être en lien avec des complications néonatales. L’hypoxie tissulaire à la naissance concernerait 1 naissance sur 1.000. Jusqu’à présent, la recherche s’est surtout concentrée sur les conséquences sur le développement moteur et cognitif et le risque d’épilepsie de ces complications néonatales. D’où l’intérêt de cette étude.
Méthodologie
Cette étude a évalué les conséquences à long terme d’un score Apgar faible et de l’asphyxie tissulaire à la naissance sur le risque de maladies cardiovasculaires chez l’enfant et le jeune adulte. Les données analysées proviennent du registre national des naissances suédois qui a recueilli les informations relatives à 2.8 millions d’enfants nés à termes sans malformations entre 1988 et 2018.
L’exposition primaire était définie par un score Apgar faible, compris entre 0 et 3 à 1 minute, 5 minutes ou à une atteinte néonatale comprenant une EIH.
Principaux résultats
Le suivi médian de la population exposée à l’hypoxie tissulaire à la naissance était de 15,9 ans et de 15,4 ans pour les autres. Au global, 4.165 cas de maladies cardiovasculaires ont été identifiées (âge moyen au diagnostic 20,3 ans) : 11,3% de cas de maladies cardiovasculaires diagnostiquées entre 1 et 4 ans, 20,7% entre 5 et 16 ans, 21,3% entre 17 et 20 ans et 46,5% entre 21 et 32 ans.
Le taux absolu global de maladies cardiovasculaires était de 0,93/10.000 personnes-années, et de 1,34, 2,13 et 4,27/10.000 personnes-années pour celles exposées à un score Apgar entre 0-3 à 1 minute, 5 minutes ou à une EHI à la naissance.
Le risque de maladie cardiovasculaire serait augmenté de 90%, (hazard ratio (HR) 1,90 [1,54-2,34]), celui d’insuffisance cardiaque et d’accidents vasculaires cérébraux serait plus que doublé (respectivement HR 2,29 [1,74-3,03] et 2,17 [1,37-3,42]). Le risque de fibrillation auriculaire aurait tendance à être augmenté de 38%, mais sans avoir atteint le niveau de significativité (HR 1,38 [0,87-2,17]).
Par rapport aux autres enfants, ceux qui avaient subi une encéphalopathie ischémique hypoxique, avaient un risque 5 fois plus important d’insuffisance cardiaque et d’accident vasculaire cérébral. L’ajustement au poids à la naissance ou au poids maternel n’a pas modifié ces résultats.
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