Confirmation de l’intérêt du dupilumab dans l’asthme modéré à sévère

  • Corren J & al.
  • Ann Allergy Asthma Immunol

  • Agnès Lara
  • Résumé d’article
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À retenir

Le dupilumab, un anticorps monoclonal aux effets immunomodulateurs et jusqu’ici indiqué dans la dermatite atopique, vient de recevoir un avis favorable pour son utilisation en traitement adjuvant d'entretien de l'asthme sévère. L’analyse post-hoc d’un essai de phase 2b, confirme son efficacité à 12 et 24 semaines sur le taux annualisé d’exacerbations, la fonction pulmonaire et la qualité de vie chez des sujets souffrant d’asthme modéré à sévère persistant et mal contrôlé, et ceci quel que soit le niveau de sévérité de l’asthme. L’effet semble même être plus important chez les sujets ayant présenté un plus grand nombre d’exacerbations (≥4) au cours de l’année précédant l’initiation du traitement. Ces résultats restent toutefois à confirmer sur un nombre plus élevé de patients.

 

 

Le dupilumab est un anticorps monoclonal qui inhibe les voies de signalisation de l’IL-4 et de l’IL-13, deux médiateurs de l’inflammation notamment impliqués dans l’asthme. Disposant déjà d’une AMM dans la dermatite atopique modérée à sévère de l’adulte, il vient de recevoir un avis favorable du Comité des médicaments à usage humain (CMUH) de l’Agence européenne des médicaments pour son utilisation chez l'adulte et l'adolescent à partir de 12 ans en traitement adjuvant d'entretien de l'asthme sévère.

Une réduction du taux d’exacerbations annualisé avec 200 et 300 mg SC toutes les deux semaines

Dans un essais pivot de phase 2b réalisé chez 769 adultes souffrant d’asthme mal contrôlé, le dupilumab, administré en sous-cutané (200 ou 300 mg) toutes les 2 semaines ou toutes les 4 semaines, en plus du traitement par corticoïdes inhalés et LABA, avait permis d’améliorer la fonction pulmonaire (VEMS), le contrôle de l’asthme et la qualité de vie liée à la maladie. Une analyse post-hoc de même cette étude a évalué l’effet du dupilumab (200 ou 300 mg) toutes les 2 semaines sur une période de 24 semaines chez des sujets stratifiés en fonction du nombre d’exacerbations qu’ils avaient eu durant l’année précédente. Les deux doses de dupilumab ont réduit de façon significative et similaire les taux annualisés d’exacerbations de 70% à 82%, avec un effet plus important chez ceux qui avaient eu le plus grand nombre d’exacerbations au cours de l’année précédente (≥4) : -80% (p<0,05) à 200 mg et -82% (p<0,01) à 300 mg.

Une amélioration de la fonction pulmonaire et de la qualité de vie, en particulier en cas d’asthme sévère

L’évolution de la fonction pulmonaire mesurée par le VEMS par rapport à l’inclusion est apparue significativement améliorée à 12 et 24 semaines (p<0,05) chez les patients traités par dupilumab vs placebo (sauf chez les patients qui recevaient la dose la plus faible à 12 semaines). Et là aussi, la taille de l’effet était plus importante chez les patients qui avaient eu le plus grand nombre d’exacerbations au cours de l’année précédente.

Les observations concernant la qualité de vie associée à l’asthme (évolution du score AQLQ par rapport à l’inclusion) allaient dans le même sens : amélioration aux deux doses à 24 semaines chez tous les patients, avec un effet plus important chez les sujets qui avaient eu un nombre d’exacerbations plus important, et en particulier chez ceux qui avaient reçu la dose la plus élevée.

Par comparaison au cours de la même période dans le groupe placebo, le nombre d’exacerbations a été d’autant plus important qu’elles avaient été plus nombreuses au cours de l’année précédente, et une relation inverse était également observée pour le VEMS.

Par ailleurs, le dupilumab a été bien toléré par l’ensemble de la population quels que soient les antécédents d’exacerbations.

Limitation

Analyse rétrospective portant sur un nombre limité de patients.

Financement

L’étude a été financée par Sanofi.