Complications allergiques liées aux tatouages

  • Cuyper C
  • Presse Med

  • Caroline Guignot
  • Résumé d’article
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Le tatouage est aujourd’hui largement répandu dans la population française, mais n’est pas dénué de risques médicaux. Des plaintes relatives aux manifestations survenant immédiatement après le geste (douleur, rougeur…) sont habituelles, mais d’autres peuvent être évoquées en consultation du fait des complications allergiques ou non allergiques apparaissant à plus ou moins court terme après le tatouage. La Presse Médicale fait le point dans un numéro spécial, en particulier sur les manifestations allergiques.

Des allergènes difficiles à mettre en évidence

Les encres de tatouages sont composées de colorants (pigments insolubles) et plusieurs composés (additifs) ou impuretés issues de la fabrication (aromatiques, métaux…) qui comportent potentiellement des risques sanitaires et allergiques. Les colorants sont des pigments organiques ou inorganiques dont la majeure partie est stockée dans le derme et une petite proportion peut atteindre les tissus lymphoïdes.

Les pigments organiques peuvent lentement se dégrader avec le temps, avec formation éventuelle de produits allergéniques. Le résultat des patch tests est souvent négatif, notamment parce que l’allergie serait liée aux produits de dégradation, et non aux pigments eux-mêmes. Aussi, le lien de causalité n’est souvent pas démontré avec certitude. Par ailleurs, les pigments inorganiques sont souvent basés sur des métaux (nickel, cobalt, chrome) dont on connaît la responsabilité dans l’incidence des allergies de contact. Cependant, en pratique clinique, il reste difficile d’attribuer avec certitude une manifestation allergique à l’un de ces composés par prick tests.

L’exposition aux UV et aux lasers utilisés en dermatologie pourrait par ailleurs favoriser le développement de l’allergie en favorisant la dégradation du pigment.

Conduite à tenir en cas d’allergie

La présentation clinique des allergies liées au tatouage peut être variée, et découle en majorité (mais non exclusivement) de l’utilisation d’une encre rouge : lésions eczémateuses, lichénoïdes, granulomateuses, hyperkératosiques ou pseudo-lymphomes. La nature allergique des manifestations granulomateuses peut être difficile à démontrer.

Si un traitement local par corticoïdes (idéalement sous pansement occlusif) est préconisé, les manifestations sévères peuvent nécessiter un traitement systémique. Un détatouage peut être nécessaire si les manifestations allergiques s’avèrent persistantes. Il est réalisé par laser (CO2, Erbium YAG, laser fractionné…), sachant qu’il existe un risque de réaction généralisée.

 

La Presse Médicale aborde le sujet des manifestations allergiques dans le cadre d’un autre article présenté ici.