Compléments alimentaires : l’Académie nationale de Médecine tire la sonnette d’alarme !

  • Nathalie Barrès
  • Résumé d’article
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« Pour les personnes en bonne santé ayant une alimentation équilibrée et sans carence documentée, les compléments alimentaires ne sont généralement pas nécessaires » : c’est ce qu’évoque l’Académie nationale de Médecine dans son communiqué du 27 juillet 2022.

 

Pour être commercialisé, un complément alimentaire est déclaré auprès de la DGCCRF (Direction de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes), qui vérifie la conformité du produit à la réglementation et réalise des contrôles comme pour d’autres catégories de denrées alimentaires. L’Académie nationale de Médecine recommande d’informer les patients de l’importance d’un approvisionnement via un circuit authentifié, en particulier pour les populations fragiles (personnes âgées, enfants, femmes enceintes). Elle demande la mention sur les emballages du risque d’incompatibilité grave avec certains médicaments, la révision de la liste des plantes autorisées, qui date de 2014, et la formation des médecins sur les compléments alimentaires.

Pourquoi cette alerte ?

Une consommation désordonnée de ces produits peut être nuisible à la santé. L’Académie nationale de médecine rappelle que selon la réglementation, « les compléments alimentaires (CA) sont des produits destinés à être pris en complément de l’alimentation afin de pallier l’insuffisance réelle ou supposée des apports journaliers (décret du 15/04/96). »

Ces compléments alimentaires sont souvent confondus avec les compléments nutritionnels oraux (CNO) ou avec des médicaments, du fait de leur présentation (gélules, comprimés, …) et de leur vente en pharmacie.

La problématique est accentuée par le fait qu’une substance peut être définie comme médicament ou comme complément alimentaire en fonction de sa dose. Ce qui, il faut l’avouer, peut-être perturbant autant pour le consommateur que pour le professionnel de santé.

Les substances – vitamines, minéraux, plantes - autorisées dans les compléments alimentaires ainsi que les doses journalières maximales répondent à une réglementation.

Tout ce qui n’est pas mentionné dans cette liste de compléments alimentaires autorisés est interdit. Or, nombre d’ingrédients de certains de ces compléments alimentaires ne sont pas mentionnés dans cette liste. L’Académie nationale de médecine souligne cependant que la liste des compléments alimentaires à base de plantes publiée par la DGCCRF en 2014 pose problème. En effet, « elle contient des produits possédant des propriétés pharmacologiques et non physiologiques ou nutritionnelles » et « elle ne fournit parfois pas de données suffisantes sur la sécurité d’utilisation ». 

Quels sont les risques ?

En cas de surdosage, mésusage, association avec des médicaments, ou avec d’autres compléments alimentaires, les compléments alimentaires peuvent engendrer des effets indésirables. Les produits à base de plantes, en particulier ceux vendus sur internet, ne sont pas dénués de risques, liés la présence de métaux lourds, microbes, mycotoxines, pesticides, de substances illicites et dangereuses introduites délibérément pour donner au consommateur une impression d’efficacité, ce qui est notamment le cas pour certains produits d’amaigrissement et pour les sportifs. Il peut également y avoir une confusion entre certaines plantes très proches (par exemple, certaines espèces de ginseng sont dangereuses).

L’Académie nationale de Médecine appelle donc à la vigilance des consommateurs et des professionnels de santé et à la révision de la liste des compléments alimentaires à base de plantes.