Comparaison de la performance de deux approches de dépistage de la pré-éclampsie
- Tan MY & al.
- Ultrasound Obstet Gynecol
- Nathalie Barrès
- Résumé d’article
À retenir
Les résultats de cette étude montrent que la performance de la détection d’une pré-éclampsie (PE) selon les recommandations britanniques NICE (National Institute for Health and Care Excellence) est faible. Celles-ci seraient d’ailleurs assez faiblement suivies. La performance du dépistage de la PE pourrait cependant être substantiellement améliorée par une méthode bayésienne combinant des facteurs maternels et des biomarqueurs spécifiques (pression artérielle moyenne, l’index de pulsatilité des artères utérines, mesure de la protéine plasmatique placentaire A et du facteur de croissance placentaire) mesurés entre 11 et 13 semaines de grossesse.
Pourquoi est-ce important ?
Selon les recommandations NICE, une femme est considérée à risque de PE si elle a au moins un des facteurs de risque majeurs suivants (antécédent d’hypertension durant une précédente grossesse, maladie rénale chronique, maladie auto-immune, diabète ou hypertension chronique) ou au moins deux des facteurs de risque suivants (première grossesse ≥40 ans, intervalle inter-grossesse >10 ans, IMC à la première visite ≥35 kg/m2 ou antécédent familial de PE). Une autre approche consiste à dépister la PE en utilisant le théorème de Bayes pour combiner les risques a priori (liés aux caractéristiques maternelles) et les antécédents médicaux (combinaison de mesures biophysiques et biochimiques) afin d’estimer le risque spécifique d’une patiente. Cette étude est particulièrement intéressante car elle permet d’évaluer si la performance d’un dépistage de la PE au premier trimestre par une méthode bayésienne est supérieure à celle définie par les recommandations NICE.
Principaux résultats
- Au global, 473 femmes (2,8%) parmi 16.747 femmes enceintes suivies ont développé une pré-éclampsie (PE) et 142 (0,8%) une pré-éclampsie préterme.
- Le taux de détection d’une pré-éclampsie à tous âges était selon la méthode NICE de 30,4% et de pré-éclampsie pré-terme de 40,8%. L’utilisation de l’aspirine durant le 1er trimestre et jusqu’à la fin de la grossesse – en accord avec les recommandations NICE pour les femmes à haut risque de PE- n’était observée que dans 23% des cas.
- Le taux de détection des PE à tous âges par la méthode bayésienne était de 42,5%, ce qui est supérieur à la méthode NICE de 12,1% [7,9-16,2].
- Le taux de détection d’une PE préterme par la méthode bayésienne était de 69,0%, et donc supérieur à la méthode NICE de 28,2% [19,4-37,0] et en ajoutant les données de l’indice de pulsatilité des artères utérines (UtA-PI), le taux de détection atteignait 82,4% soit 41,6% [33,2-49,9] de plus que les recommandations NICE.
Méthodologie
- L’étude prospective, multicentrique SPREE (Screening program for pre-eclampsia) a été menée dans sept services hospitaliers de maternité en Angleterre. Les femmes ayant participé devaient présenter une grossesse unique, et être entre la 11e et 13e semaine de grossesse.
- La performance du dépistage de la pré-éclampsie a été comparée à la méthode proposée par les recommandations NICE grâce à un modèle basé sur le théorème de Bayes (test combiné).
Principales limitations
- Manque de données médico-économiques concernant le dépistage combiné.
Financement
Cette étude a été financée par différents Instituts de recherche sur la santé.
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