Comment reconnaître les tumeurs cérébrales chez l’enfant et le jeune adulte ?

  • Zumel-Marne A & al.
  • J Neurooncol

  • Agnès Lara
  • Résumé d’article
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À retenir

  • Une étude épidémiologique d’envergure a rassemblé les données cliniques associées à différents types de tumeur cérébrale chez les enfants de plus de 10 ans et les jeunes adultes.
  • Comme déjà décrit dans de précédentes études, les gliomes sont apparus comme les tumeurs les plus fréquentes dans cette population, suivis par les tumeurs embryonnaires. Et les localisations les plus fréquentes étaient le cervelet et le lobe frontal.
  • Les profils de symptômes variaient selon la localisation, le type et le grade de la tumeur, mais les céphalées restaient au premier plan dans la majorité des cas.
  • Le diagnostic était généralement posé moins de deux mois après la survenue des premiers symptômes. Mais il était retardé au-delà d’un an dans 12% des cas, sans que ces retards soient associés à une expression clinique particulière de la maladie.

 

Les tumeurs cérébrales font partie des tumeurs les plus fréquemment retrouvées chez les jeunes, avec une incidence en augmentation depuis une dizaine d’années. Les symptômes inauguraux sont peu spécifiques, ce qui ne facilite pas le diagnostic. Disposer de profils d’expression clinique différentiels permettrait de faciliter les choses. MOBI-Kids est une étude réalisée dans 14 pays qui a justement étudié le risque de tumeur cérébrale chez des enfants, adolescents ou jeunes adultes entre 10 et 24 ans, en lien avec une exposition aux faibles champs électromagnétiques (téléphone portable notamment). Les données de 899 cas ont ainsi été recueillies dans l’objectif d’en décrire les caractéristiques cliniques.

Une expression des symptômes différente en fonction du type de tumeur 

Considérées dans leur globalité, 64% des tumeurs étaient de bas grade. La grande majorité d’entre elles (76%) étaient des tumeurs neuroépithéliales, et 62% des gliomes. Les tumeurs non neuro-épithéliales les plus fréquentes étaient les tumeurs de type embryonnaire (14%) et les méningiomes (5%). Les localisations les plus courantes étaient le cervelet (22%), ainsi que les lobes frontaux (16%) ou temporaux (11%), sans différence selon le sexe. L’expression des symptômes augmentaient avec le grade de la tumeur et variait en fonction du type de tumeur, celles de type  embryonnaire étant par exemple plus symptomatiques que les autres.

Parmi les cas qui présentaient au moins un symptôme, les plus fréquents étaient les céphalées (60% des cas), les signes et symptômes neurologiques focaux (40%), les nausées et vomissements (38%), et les signes et symptômes visuels (30%). Mais l’expression des symptômes différait selon le type de tumeur. Ainsi, dans les gliomes, les tumeurs embryonnaires ou non-neuroépithéliales, les symptômes les plus fréquents étaient les céphalées, alors que les tumeurs neuroépithéliales étaient plus fréquemment associées à des crises d’épilepsie et les méningiomes à des symptômes visuels.

Un retard au diagnostic dans 12% des cas

Pour la majorité des tumeurs, le diagnostic était posé dans les deux mois suivant la survenue des premiers symptômes (52% des cas). Mais pour 12% des cas, un délai diagnostique supérieur à un an était observé, et pouvait même atteindre plus de deux ans pour la moitié d’entre eux, sans qu’un profil clinique particulier puisse être associé à un diagnostic plus précoce.