Comment la psychothérapie améliore les troubles de stress post-traumatique
- Fonzo GA & al.
- Biol Psychiatry
- Agnès Lara
- Résumé d’article
À retenir
- La psychothérapie de prise en charge des troubles de stress post-traumatique (TSPT) induit une réorganisation des structures fonctionnelles du système limbique à l’état de repos, notamment en réduisant la connectivité entre les régions de contrôle du cortex frontopariétal d’une part et l’amygdale et l’insula d’autre part. Ces deux dernières structures appartenant au système limbique.
- Ces résultats observés en IRM fonctionnelle confortent le rôle de ces deux structures limbiques dans l’anxiété et les TSPT, et pourraient constituer une signature de la récupération des TSPT, voire ouvrir de nouvelles perspectives pour optimiser les interventions.
La prise en charge des troubles de stress post-traumatique passe essentiellement par une psychothérapie (cognitivo-comportementale, EMDR, etc.). On dispose encore de peu d’outils permettant de prédire ou de mesurer la réponse au traitement au niveau de l’activité cérébrale. Cependant, l’IRM fonctionnelle commence à être utilisée pour identifier les fonctions cérébrales modifiées par la thérapie. On a par exemple observé que les patients atteints de TSPT ont une connectivité cérébrale altérée à l’état de repos au niveau de l’amygdale et de l’insula, deux structures qui jouent un rôle dans le traitement des émotions et la réaction face au danger, et qui sont impliquées dans les TSPT. Et des éléments de preuve de plus en plus nombreux suggèrent que la psychothérapie pourrait améliorer la connectivité entre le cortex préfrontal et le cerveau limbique.
Observer les modifications de la connectivité de l’amygdale et de l’insula après psychothérapie
Une étude américaine s’est intéressée aux modifications de la connectivité suite à une psychothérapie pour troubles de stress post-traumatique et a étudié leur lien avec l’amélioration des symptômes. Pour cela, des sujets ayant reçu un diagnostic de TSPT ont été randomisés pour suivre une psychothérapie de 9 à 12 séances (n=36) ou être inscrits durant 10 semaines sur une liste d’attente ayant peu de contacts avec l’équipe médicale (groupe témoin de sujets appariés, n=30). Des examens d’imagerie étaient réalisés avant la psychothérapie et un mois après la fin du traitement ou du retrait de la liste d’attente. La connectivité était ensuite évaluée par sous-région au sein de l’amygdale et de l’insula.
Une modification du dialogue entre cortex frontopariétal et système limbique
Comme attendu, les sujets ayant suivi la psychothérapie ont obtenu une diminution significativement plus importante de leurs TSPT que les sujets du groupe témoin.
En IRMf, une augmentation de la connectivité de l’amygdale et de l’insula avec le cortex préfrontal dorsolatéral antérieur et le cortex frontopolaire a été observée par rapport au groupe témoin suite au traitement.
Une réduction de la connectivité entre l’insula et les nœuds du réseau du contrôle exécutif frontoparietal gauche, la jonction frontale inférieure et le sillon intrapariétal gauche, ainsi qu’entre l’amygdale et la jonction frontale inférieure suite au traitement, et elle était associée à l’amélioration des symptômes.
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