Comment l’atteinte des objectifs ONUSIDA ont-ils modifié les chiffres du VIH en France?

  • Caroline Guignot
  • Actualités Médicales
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Messages principaux

  • Les objectifs de traiter 90% des personnes dépistées et de contrôler 90% des personnes traitées ont été atteints en 2014 et 2013 en France.
  • Depuis, les nombres de nouvelles primo-infections et de nouvelles infections VIH récentes a respectivement diminué de 35,1% et de 25,4%.


 

Les objectifs de l’ONUSIDA à l’horizon 2020 sont de dépister 90% des personnes infectées par le VIH, de traiter 90% des sujets séropositifs et de contrôler l’infection dans 90% des cas. Réussir à atteindre ces objectifs doit permettre de réduire le nombre de nouvelles infections. Afin d’en évaluer l’impact véritable, des chercheurs ont analysé les données de la cohorte prospective Dat’AIDS, constituée en 2000 dans 23 centres hospitaliers français, et suivi jusqu’à la fin 2017. Ils ont ainsi déterminé la chronologie de l’atteinte des objectifs 2020 2 et 3 de l’ONUSIDA et ont évalué comment l’épidémiologie de la maladie avait été modifiée depuis.

Une mise sous traitement de plus en plus précoce

Entre 2007 et 2017, la proportion des patients VIH traités est passée de 73,9 à 97,0% pour l’ensemble de la cohorte, et celle des sujets traités présentant une charge virale indétectable a, elle, augmenté de 58,5% à 91,3 %. Ces chiffres étaient un peu supérieurs dans le seul groupe des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH).

Ainsi, l’analyse chronologique de ces données a montré que les objectifs 2 et 3 ont été respectivement atteints en 2014 et 2013. Ceci a permis de voir que si respectivement 10,0% et 36,1% des 61.822 patients inclus avaient présenté une primo-infection ou une infection récente par le VIH entre 2007 et 2017, leur nombre avait respectivement diminué de 35,1% et de 25,4% à partir de 2013. Par ailleurs, le délai médian entre le diagnostic et l'initiation du traitement antirétroviral était de 0,77 mois en 2017, contre 9,07 mois en 2007, traduisant notamment la recommandation française établie fin 2013 et préconisant de traiter toutes les personnes infectées quel que soit le nombre de lymphocytes CD4.

La diminution de ces chiffres ne permet pas de conclure avec certitude à une baisse de l’incidence du VIH, mais elle est très encourageante. De nouvelles études pourraient maintenant évaluer comment les objectifs de 95-95-95 pour l’horizon 2030 peuvent influencer ces dynamiques. Elles pourraient aussi se pencher sur le rôle joué par le recours croissant à la Prophylaxie pré-exposition (PrEP).