Comment l’obésité affecte-t-elle la récupération des patients après arthroplastie totale ?

Pourquoi est-ce important ?

Globalement, l’indice de masse corporelle (IMC) aurait augmenté de 0,1 kg/m²/an chez les hommes et de 0,26 kg/m²/an chez les femmes au cours des 30 dernières années. En 2030, l’augmentation de la prévalence de l’obésité en Europe pourrait accroître le nombre d’arthroplastie totale de hanche de 149% et le nombre d’arthroplastie totale de genou par 297%. Cette revue systématique souligne le manque de données sur le sujet et tout l’intérêt de s’y intéresser plus amplement.

Méthodologie

Cette revue systématique de la littérature (données publiées entre 1980 et 2020) a été menée pour vérifier si l’obésité (IMC≥30kg/m²) affectait la récupération fonctionnelle des patients atteints d’arthrose et ayant subi une arthroplastie totale de la hanche ou du genou. La récupération fonctionnelle a été évaluée à court terme (<1 an après l’intervention chirurgicale), à moyen terme (<3 ans) et à long terme (>3 ans).

Principaux résultats

Au total, 26 études (5 études cas-témoins et 21 études de cohorte) portant sur 68.840 personnes (34.955 ayant subi une arthroplastie totale de la hanche et 33.885 une arthroplastie totale du genou) ont été incluses dans les analyses. Le suivi moyen minimum était de 36,4 mois et s’étendait de 6 semaines à 10 ans.

La plupart des études avaient mis en évidence un plus haut niveau de handicap chez les personnes en situation d’obésité avant l’opération chirurgicale.

Après arthroplastie totale de la hanche, la fonctionnalité des patients qui n’étaient pas obèses avait tendance à être meilleure à court terme par rapport aux patients qui l’étaient, sans atteindre pour autant une différence cliniquement significative. Cette tendance ne se confirmait pas à moyen ou long terme.

Après arthroplastie totale du genou, la différence de fonctionnalité des patients en situation d’obésité était meilleure que celle des autres patients durant la première année, puis la fonctionnalité des deux groupes étaient semblables et ensuite elle était supérieure chez les sujets non obèses.

Principales limitations

Les analyses quantitatives et la méta-analyse n’ont pas pu être réalisées du fait du fort taux d’hétérogénéité entre les patients et de la durée du suivi des études.