Comment évoluent les taux de lipides sous tofacitinib ?

  • Sands BE & al.

  • Nathalie Barrès
  • Résumé d’article
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À retenir

Le tofacitinib est un inhibiteur de Janus-kinase indiqué dans le traitement de la rectcolite hémorragique (RCH). Les données de cinq études ayant évalué l’utilisation du tofacitinib chez des patients souffrant de cette pathologie montrent une augmentation réversible des taux de lipides, ainsi qu’une corrélation inverse entre l’augmentation des taux de lipides et la réduction des taux de protéine C réactive ultra-sensible (CRP-us).

Ces variations lipidiques ne semblent pas affecter la survenue d’évènements cardiovasculaires majeurs (MACE) qui étaient peu fréquents et indépendants de la dose. 

Méthodologie

À partir des données de 5 études cliniques, 1.157 patients souffrant de rectocolite hémorragique ont été inclus dans les analyses présentées ici. Ces patients ont participé à des études d’initiation de traitement (tofacitinib 10 mg ou placebo, deux fois par jour durant 3 à 8 semaines) ou de maintien de traitement (5 ou 10 mg ou placebo, deux fois par jour, 52 semaines). Ils ont ensuite été suivis au long cours. 

Principaux résultats

La durée médiane de traitement était de 514 jours. L’immense majorité des patients (83,9%) traités par tofacitinib avaient reçu une dose de 10 mg deux fois par jour. Les taux de CRP-us à l’inclusion étaient similaires chez les individus traités par tofacitinib ou placebo. À l’inclusion, la majorité des patients n’avaient pas de facteur de risque cardiovasculaire, ni d’antécédent cardiovasculaire, ni de traitement hypolipémiant.

  • À 8 semaines, les variations moyennes de CRP-us étaient de -5,1 versus -1,3 mg/L respectivement chez ceux traités par inhibiteur de Janus kinase et placebo. Une corrélation inverse a été mise en évidence entre les taux de lipides chez les patients sous tofacitinib ou placebo et la CRP-us. L’augmentation des taux de lipides était par ailleurs corrélée à une augmentation de l’IMC.
  • Entre 8 et 61 semaines, les taux de HDL-c et LDL-c demeuraient élevés, et ils étaient supérieurs sous tofacitinib 10 mg par rapport aux patients traités par tofacitinib 5 mg. Chez les patients traités par tofacitinib et re-randomisés sous placebo après 8 semaines, les taux de LDL-c et HDL-c tendaient à retrouver les valeurs mesurées à l’inclusion, suggérant une réversibilité de l’augmentation des taux lipidiques sous tofacitinib.
  • La majorité des patients inclus dans l’étude n’avait pas de facteur de risque cardiovasculaire à l’inclusion. Pour autant, quatre événements cardiovasculaires majeurs sont survenus (incidence de 0,24 [0,07-0,62]). Trois des quatre patients concernés avaient plusieurs facteurs de risque cardiovasculaires.
  • Le score de risque cardiovasculaire de Reynolds était inférieur à 5% à l’inclusion et à 8 semaines de traitement par tofacitinib, suggèrant l’absence de modification du risque cardiovasculaire à 10 ans. 

Limitations

Les durées d’exposition et de suivi peuvent avoir été insuffisantes pour évaluer la survenue d’événements cardiovasculaires majeurs.