Comment éviter le cancer du poumon chez les personnes n’ayant jamais fumé

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Contexte

  • Le cancer du poumon chez les personnes n’ayant jamais fumé représente 10 à 25 % de tous les cancers du poumon.
  • L’incidence du cancer du poumon chez les personnes n’ayant jamais fumé est en augmentation, notamment chez les adultes plus jeunes et les femmes.
  • Un consensus s’est dégagé sur le fait que le cancer du poumon sans jamais aucun tabagisme (CP-SJAT), parfois appelé cancer du poumon non associé au tabagisme) est une entité pathologique distincte.

À retenir

  • Une méta-analyse a mis en évidence au moins 5 facteurs de risque et 3 facteurs de protection pour le développement d’un cancer du poumon chez les personnes n’ayant jamais fumé ou d’un CP-SJAT.
  • Les facteurs de risque comprennent l’exposition à la fumée de tabac ambiante, les antécédents familiaux de cancer du poumon, un âge supérieur à 50 ans, la présence d’une bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) et un rapport neutrophiles/lymphocytes (RNL) élevé.
  • Les facteurs de protection concernaient surtout les femmes. Ils comprennent une forte consommation de produits laitiers, un apport élevé en isoflavones (issues du soja et des légumineuses) et un apport en riboflavine (vitamine B2).

Pourquoi est-ce important ?

  • Les prestataires de soins en médecine générale peuvent guider les patients pour réduire l’exposition aux facteurs de risque et favoriser l’exposition aux facteurs de protection.
  • Ces conseils seront probablement très utiles pour les patients dont on sait qu’ils sont à haut risque en raison de leurs antécédents familiaux ou pour ceux qui vivent avec une BPCO.

Méthodologie

  • Une méta-analyse a porté sur 60 études de cohorte identifiées par une recherche dans 3 bases de données : PubMed, Embase et Web of Science (publiées de 2000 à 2022).
  • Les études se sont limitées aux facteurs de risque et de protection non génétiques pour le développement du CP-SJAT.
  • 58 des 60 études de cohorte étaient en anglais et 2 en chinois.
  • La qualité méthodologique de chacune des études a été évaluée par le meilleur outil disponible : l’Échelle de Newcastle-Ottawa (Newcastle-Ottawa Scale ; scores de 0 à 9, 9 étant la meilleure qualité des données probantes).
  • Les participants étaient originaires d’Asie (49,2 %), des États-Unis (34,4 %) et d’Europe (16,4 %).
  • Les tailles d’échantillon des études de cohorte ont varié de 7 390 à 2 479 654.
  • Critère d’évaluation principal : le cancer du poumon chez les personnes n’ayant jamais fumé.
  • Financement : aucun financement n’a été communiqué.

Principaux résultats

  • 70 % des études étaient de haute qualité méthodologique selon l’Échelle de Newcastle-Ottawa.
  • Les facteurs de risque comprenaient les suivants :
    • Un âge supérieur à 50 ans a multiplié par plus de 5 le risque de CP-SJAT (risque relatif [RR] combiné : 5,26 ; intervalle de confiance [IC] à 95 % : 4,16–6,65). Le RR est la probabilité d’un résultat défavorable chez une population exposée, par rapport à une population non exposée ou moins exposée. L’IC est la plage de valeurs entre lesquelles le RR se situe, ne laissant une probabilité d’erreur que de 5 %.
    • Le fait de présenter une BPCO a fait plus que doubler le risque (RR combiné : 2,67 ; IC à 95 % : 2,09–3,40).
    • Les antécédents familiaux de cancer du poumon ont augmenté le risque de CP-SJAT de 83 % (RR combiné : 1,83 ; IC à 95 % : 1,33–2,50).
    • Une exposition élevée (par rapport à une faible exposition) à la fumée de tabac ambiante a augmenté le risque de 30 % (RR combiné : 1,30 ; IC à 95 % : 1,03–1,65).
    • Un RNL élevé (par rapport à un RNL faible) a augmenté le risque de 73 % (RR combiné : 1,73 ; IC à 95 % : 1,02–2,91).
  • Les facteurs de protection (tous, à l’exception des isoflavones, concernent uniquement les femmes) étaient les suivants :
    • Une consommation élevée (par rapport à l’absence de consommation) de produits laitiers a réduit le risque de 21 % (RR combiné : 0,79 ; IC à 95 % : 0,65–0,96 ; les RR inférieurs à 1 sont considérés comme des facteurs de protection).
    • Un apport élevé (par rapport à un apport faible) en isoflavones a réduit le risque de 35 % (RR combiné : 0,65 ; IC à 95 % : 0,49–0,88). Ce facteur de protection concerne également les hommes (RR : 0,43 ; IC à 95 % : 0,21–0,90).
    • Un apport élevé (par rapport à un apport faible) de riboflavine a réduit le risque de 38 % (RR combiné : 0,62 ; IC à 95 % : 0,43–0,89).

Limites

  • Les 60 études étaient toutes observationnelles.