CNRC 2021 - Nouveaux métiers de cancérologie: de l’IPA…
- Caroline Guignot
- Actualités Médicales
En 2016 été créé le statut d'infirmière de pratique avancée (IPA). Son rôle et sa place actuelle ont été abordés dans le cadre du Congrès National des réseaux de Cancérologie (23-24 septembre 2021, Montpellier) dans le même temps que le
Contrairement aux infirmières de coordination (IDEC) dont le rôle en oncologie est principalement l'encadrement et la coordination du parcours, les IPA ont un rôle dans le suivi des patients grâce à des compétences élargies acquises par une formation universitaire complémentaire de 2 ans, chez des IDE ayant un minimum 3 ans d'expérience. Pour l'heure, elles peuvent intervenir dans le champ des pathologies chroniques stabilisées, les polypathologies courantes de soins primaires, l'oncologie et l’hématooncologie, ainsi que les maladies rénales (dialyse, transplantation, maladie chronique).
Concrètement, les IPA participent à la prise en charge, peuvent prescrire et interpréter des examens paracliniques et renouveler ou adapter des prescriptions médicales. Elles ont aussi un rôle d'orientation, d'éducation, de prévention... Ces infirmières interviennent dans le cadre d'un protocole d'organisation défini au sein de l'équipe soignante et avec les médecins. En cancérologie adulte par exemple, elles peuvent conduire l’évaluation clinique visant à apprécier la faisabilité de la chimiothérapie ; ou encore conduire l'évaluation psychosociale, et alerter sur l'intervention complémentaire de diététicien, psychologue, ou tout autre spécialiste répondant aux besoins des patients vus en consultation. Autre exemple, en cancérologie pédiatrique, elles peuvent informer et expliquer la greffe dans une consultation dédiée, puis assurer le suivi post-greffe à court et long terme.
Freins et perspectives
L’essor des IPA rencontre malgré tout quelques difficultés. Tout d'abord la valorisation salariale de la formation dans le parcours d’une infirmière est limitée ; ensuite, lorsqu'il n'y a pas de projet réel de l'établissement ou du service, il peut y avoir une réticence institutionnelle à intégrer et financer ces postes. L'absence de cotation adaptée est aussi un frein. L'article 51 de la loi de financement de la sécurité sociale 2018 permet d'expérimenter de nouvelles organisations en santé par le biais de financement inédits, mais la place des IPA, dont l’existence était alors émergente, est encore limitée dans ce type de dispositif.
Les objectifs institutionnels étaient d'avoir 5.000 IPA sur le territoire en 2024. La dynamique réel accuse un léger retard. Par ailleurs, une enquête nationale montrer qu'un tiers de IPA formées et diplômées n'exercent pas en tant que tel. Il faut noter que la loi du 26 avril 2021 propose d'accélérer leur déploiement. Le Conseil national professionnel des IPA a justement remis au gouvernement des propositions de mesures urgentes pour favoriser ce mouvement. Avec en ligne de mire, pourquoi pas, une évolution vers une IPA non plus spécialisée par pathologie mais plus transversale et populationnelle : IPA pédiatrique, adulte, de santé mentale,...
Malheureusement, l’accès à l’intégralité de cet article est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d’un compte.
Vous avez atteint la limite d'articles par visiteur
Inscription gratuite Disponible uniquement pour les professionnels de santé